Des paysages en reliefs

Dans toute la partie orientale de la Lorraine, s'étend ce qui est appelé le « plateau lorrain ». Ce n'est pas à proprement parler une véritable plaine, car elle est plutôt caractérisée par des buttes et par des pièces d'eau. De faible altitude, le plateau lorrain est largement visible du côté de Briey en Meurthe-et-Moselle, de Chambley et de Boulay en Moselle. Dès le Moyen Âge, les moines ont creusé des étangs devenus de véritables refuges pour les oiseaux migrateurs et, encore actuellement, on y découvre une flore et une faune très riches. Mais ce bassin lorrain se définit aussi par une hydrographie développée, permettant notamment la récolte du sel. La Lorraine est aussi caractérisée par ses montagnes, très appréciées en hiver comme en été. Situé à la limite orientale de la région, le massif vosgien en Lorraine culmine à 1 360 m d'altitude avec le Hohneck. Côté alsacien, le massif s'élève même à 1 420 m avec le Grand Ballon. D'ailleurs, le versant lorrain des Vosges se distingue de l'alsacien par une plus grande longueur et par son caractère moins abrupt. Les reliefs, très verts, accueillent en hiver les amoureux des sports de neige et font le bonheur des montagnards et randonneurs toute l'année.

Une région boisée

Les reliefs géographiques ainsi que le climat, pluvieux et humide, favorisent ici une végétation luxuriante. Les forêts, notamment, couvrent 870 000 ha et 35 % du territoire lorrain avec une présence accrue dans les Vosges. Cela s'explique à la fois par le relief et l'altitude du département, mais aussi pour des raisons démographiques, puisque le territoire a été habité plus tardivement par les populations et donc moins systématiquement déboisé. Le massif forestier lorrain est loin d'être uniforme et il se compose d'une grande variété de milieux et d'essences différentes. La Lorraine possède deux types de forêts : feuillus en plaine, résineux et feuillus en montagne. Les Vosges sentent certes le sapin, mais le hêtre et le chêne demeurent les essences reines de la région. Sur les plateaux de l'ouest, les hêtres dominent. Ils sont associés aux chênes sessiles, aux frênes, aux charmes, aux merisiers, aux érables et aux alisiers. Ces arbres se contentent très bien du climat humide et des sols peu profonds. Le sous-bois est formé de troènes et d'aubépines et le lierre recouvre presque uniformément le sol. Dans la partie plus orientale et méridionale de la région, les forêts de hêtres sont moins diversifiées et on y rencontre ni frêne, ni merisier, ni charme, ni même érable. Enfin, sur les premières pentes des Vosges, la prédominance des conifères (sapins dans les moyennes altitudes) est la caractéristique principale d'une forêt plus mixte. Jusqu'à 450 m, le hêtre domine presque exclusivement. À l'étage supérieur, entre 450 m et 800 m, c'est la sapinière hêtraie qui s'impose. C'est dans cette moyenne montagne que l'on trouve des myrtilles et des fougères en abondance. Plus en altitude enfin, le sapin laisse la place à l'épicéa et aux grands érables. Là où la forêt a été défrichée, s'étalent maintenant des prairies ou des cultures. Mais dans les parties plus isolées et moins travaillées, les friches reprennent possession du territoire : tout d'abord avec des fruitiers puis, quelques années plus tard, des espèces plus forestières. Il est à noter que globalement, et grâce au reboisement des friches, la superficie des forêts lorraines tend à s'accroître.

Un réseau hydrographique dense

L'eau est un élément essentiel de la région qui se situe aux confins de pas moins de quatre bassins : ceux du Rhin, de la Meuse, de la Seine et du Rhône. Toutes les eaux sont drainées soit vers la Meuse, soit vers la Moselle, qui constituent les deux principales sources hydrauliques de la région. Mais, à côté de ce fleuve et de cette rivière affluente du Rhin, la région est parcourue d'un nombre très important de cours d'eau plus secondaires comme la Meurthe ou la Seille. Et côté lacs, la région n'est pas en reste. La Lorraine compte un certain nombre de lacs naturels importants comme celui de Gérardmer, long de 2 km et profond de 38 m. Il existe aussi quelques sites artificiels comme le lac de Pierre-Percée, le plus grand du genre en Lorraine avec 304 ha de superficie et 32 km de pourtour. Construit par EDF au début des années 1980, il retient près de 62 millions de m3 d'eau pour une profondeur de 80 m par endroits. Tous ces lacs sont des lieux importants d'affluence touristique en été pour les nombreuses activités et découvertes qu'ils proposent.

Un climat continental

Hiver froid et rigoureux, été chaud ! Le climat lorrain, de type continental, est fait de contrastes. Sur le plan climatique, la Lorraine se situe au carrefour de plusieurs influences : océaniques venues de l'ouest et continentales de l'est. Le climat est ainsi intermédiaire et varié. L'avantage ici, c'est que chaque saison est encore bien marquée et offre un charme fou au secteur. Et même si les écarts de température sont plus extrêmes que la moyenne nationale, les hivers ne semblent pas mériter la réputation de période glacière qu'on leur prête depuis plus de soixante ans, réputation causée par les témoignages des soldats durant la Seconde Guerre mondiale, au sortir de l'hiver exceptionnel 1939-1940. Aujourd'hui, bien que le mercure puisse parfois descendre bas, la moyenne hivernale se situe un peu au-dessus de 0 °C. Le printemps est généralement plus clair, lumineux et ensoleillé, les températures oscillant entre 5 et 10 °C. Cet ensoleillement permet de cultiver la vigne sur les côtes de Toul, et les arbres fruitiers comme l'incontournable mirabellier.

Un territoire riche en faune et flore

Si la faune et la flore sont si variées et bien préservées, c’est notamment grâce aux côtes lorraines, creusées par la Moselle et la Meuse. Celles-ci sont faiblement inclinées et généralement bien exposées. Il s’agit donc d’une configuration idéale pour les cultures des vergers et des vignobles. Les plus célèbres sont les côtes de Meuse et de Meurthe-et-Moselle, caractéristiques du paysage lorrain. Cette géologie spécifique a également favorisé la formation de cuvettes datant de l’ère glaciaire, de lacs et d’étangs. Enfin, on note la présence d’une zone humide, une « tourbière », du côté de Pagny-sur-Meuse à environ 15 km à l’ouest de Toul, entre la Meuse et la Meurthe-et-Moselle. À cet endroit, les marais s’étendent même sur 80 ha, dont une large partie est aujourd’hui durablement protégée par le Conservatoire des sites lorrains pour la préservation d’une faune et d’une flore exceptionnelles.