Une flore remarquable

L'avantage du Val de Loire pour les adeptes d'escapades en milieu naturel, c'est qu'il permet de côtoyer une multitude de paysages et d'être au contact direct de la nature. On pense alors immédiatement aux incontournables : les vignes, là où sont produits quelques-uns des plus grands crus de France, mais aussi aux forêts, avec la présence de la plus grande forêt domaniale de France à Orléans. On n'oublie pas non plus les quelques tourbières et puis bien entendu les nombreux cours d'eau, qui eux aussi voient s'épanouir plusieurs espèces végétales. Du côté des arbres, les feuillus dominent, et le chêne pédonculé est l'espèce la plus représentée. Mais on observe aussi des hêtres, des tilleuls, des peupliers noirs et même quelques pins maritimes. Dans les forêts, les arbres sont accompagnés de nombreuses fougères, comme on en trouve notamment en forêt de Chinon. Dans les vallées du Loir et de la Loire, près des cours d'eau, se trouvent aussi des prairies humides ou inondables. Elles s'apparentent parfois à des marais, sont recouvertes d'herbes hautes à feuilles larges et sont propices à l'observation de fleurs colorées telles que le pigamon jaune. En été, lorsque l'on parcourt les bords de la Loire, on est également interpellé par les espèces végétales dont on se demande comment elles résistent à la sécheresse et aux pics de chaleur, de plus en plus présents. Sur les îles et les bancs sableux de la Loire, on observe ainsi des espèces comme la corrigiole des grèves, le pourpier, le souchet, ainsi que la pulicaire vulgaire, une espèce protégée qui reste très rare en France. Il est facile de ne pas en avoir conscience, mais le Val de Loire permet aussi de se promener au cœur d'espaces naturels menacés. C'est le cas de la Tourbière des Landes au cœur de la Sologne du Cher, classée Espace Naturel Sensible (ENS). Ici, la bruyère et les bouleaux côtoient droséras et sphaignes et 50 espèces animales y sont en voie de disparition, comme le lézard vivipare. Avant de s'intéresser à la faune, il faut également mentionner les fleurs qui viennent colorer les espaces naturels à divers moments de l'année. C'est ainsi qu'après les grandes crues hivernales, entre mars et mai, on croise dans les prairies la fritillaire pintade, de couleur rose foncé et dont la forme rappelle une tulipe renversée. On ne peut aussi rester insensible aux larges tapis qui recouvrent les points d'eau de janvier à mars et qui dévoilent de jolies petites fleurs blanches nommées perce-neiges. La jacinthe des bois, de couleur violette, est une autre espèce visible dans le Val de Loire, tout comme la gagée des prés et sa fleur jaune en forme d'étoile. Ces fleurs habillent les paysages de la vallée de la Loire, en mettant de la couleur, ici et là, et pour les promeneurs, c'est un pur bonheur de pouvoir les observer et d'apprendre à les reconnaître.

Une terre d'animaux

Si le Val de Loire possède des lieux phares où aller observer des animaux avec les enfants comme les zoos de Beauval, de Doué-la-Fontaine et l'Aquarium de Touraine, il ne faut pas oublier que le territoire est avant tout un grand parc zoologique à ciel ouvert. Les terres sont peuplées de 29 espèces de mammifères. On peut ainsi croiser la loutre d'Europe et le castor sur les bords de Loire, le rat musqué, le ragondin mais aussi des lièvres. Dans les espaces boisés, les chevreuils, perdrix, renards, faisans, martres des pins et sangliers mènent tranquillement leur vie et peuvent aisément être observés, quand d'autres espèces se cachent et fuient toute agitation humaine comme le blaireau. Celui qui fascine le plus dans le Val de Loire et qui n'hésite pas à se faire entendre lors de l'automne, c'est bien entendu le cerf élaphe, grand maître du domaine de Chambord. S'il n'est pas facile de le voir, son cri perçant, le brame, attire en revanche de nombreux curieux une fois la nuit tombée dans les forêts solognotes et de Touraine. Parmi les espèces discrètes, il faut aussi citer la présence de chauves-souris, de salamandres et autres reptiles tels que la salamandre tachetée, le lézard des murailles et le lézard des souches. Dans le ciel, ce sont 350 espèces d'oiseaux qui fréquentent le Val de Loire. L'écosystème des bords de Loire offre un terrain propice à l'épanouissement d'oiseaux tels que le petit gravelot, le chevalier guignette, la huppe fasciée et la sterne pierregarin. Le râle des genêts, espèce menacée, a l'un de ses rares sites de nidification dans les basses vallées angevines. Sans oublier les cormorans et balbuzards pêcheurs. À ce sujet, un tour dans le parc naturel régional de la Brenne est un immanquable pour l'observation d'espèces migratrices, comme sédentaires. Pas toujours évidents à observer, la chouette chevêche d'Athéna, le courlis cendré et la grue cendrée fréquentent aussi la vallée de la Loire. Dans les eaux, et on sait que le Val de Loire est un petit paradis pour les pêcheurs, on trouve des anguilles, des brochets, des perches, des mulets, des brèmes, des lamproies mais aussi des saumons sauvages. Certains restaurants n'hésitent pas à proposer des poissons de Loire au menu, offrant ainsi une alternative aux poissons d'eau de mer et éveillant les papilles les plus curieuses à la recherche d'une gastronomie typique.

Des parcs et des réserves naturelles

Le Val de Loire abrite deux parcs naturels régionaux sur les 58 que l'on trouve en France. Pour rappel, il s'agit de territoires ruraux vivants mais qui restent fragiles, et qui allient la volonté de développement économique à la nécessité de protéger son patrimoine naturel. C'est une charte qui définit les orientations à suivre sur dix ans. Une balade dans le Val de Loire est une occasion en or de rejoindre le département de l'Indre et le parc naturel régional de la Brenne, qui s'étend sur une superficie de 1 830 km2. Il s'agit de l'une des plus vastes zones humides de France, composée de milliers de mares et d'étangs fréquentés par une multitude d'espèces d'oiseaux. De nombreux amoureux d'ornithologie y défilent tout au long de l'année. On y trouve en outre des grandes aigrettes, des hérons pourprés, des foulques, des canards des pyguargues à queue blanche ainsi que des grèbes à cou noir. Situé à cheval sur les régions Centre Val-de-Loire et Pays de la Loire, entre Tours et Angers, le parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine a été créé en 1996 et s'étend lui sur une surface de 2 770 km2. Ils regroupent une centaine de communes, avec une architecture marquée par l'utilisation du tuffeau, du falun et de l'ardoise. De ces zones urbanisées, on passe en un rien de temps à des contrées qui se composent des berges de Loire, de prairies, de landes, de bocages, de champs cultivés et de forêts. Sans oublier bien sûr les vignobles de Bourgueil, Chinon, Layon et Saumur. Une telle diversité naturelle est propice à l'épanouissement de nombreuses espèces végétales et animales, avec notamment plus de 200 espèces d'oiseaux qui y sont répertoriées (aigrette garzette, héron cendré, etc.). La Maison du parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine est un lieu de ressources pour mieux comprendre l'histoire et la richesse des paysages, avec la mise à disposition d'outils pédagogiques, d'informations sur les circuits pédestres, cyclistes et équestres, ainsi que l'organisation d'activités ludiques pour les familles. La région compte aussi plusieurs réserves naturelles nationales. Ainsi, la réserve naturelle nationale de Grand Pierre et Vitain, située au nord de Blois, est constituée de forêts, de zones humides et de pelouses sur calcaire. Elle vise à protéger les paysages de la Petite Beauce. Non loin d'Orléans, la réserve naturelle nationale de Saint-Mesmin offre un cadre à la protection de nombreux oiseaux tels que la sterne naine, le grand cormoran et la mouette rieuse. Du côté de la flore, des espèces sont protégées à un niveau national, comme les tulipes sauvages, la gagée des prés et le pulicaire vulgaire, mais aussi à un niveau régional, comme la scille d'automne et la corydale à bulbe plein. Enfin, citons la réserve régionale Val de Loire, qui vise à protéger les milieux aquatiques spécifiques à la Loire, entre les communes de la Charité-sur-Loire et de Pouilly-sur-Loire.

Des richesses à protéger

De telles richesses et une telle diversité impliquent forcément des enjeux environnementaux de taille. En effet, le Val de Loire n'est pas exempt de problèmes environnementaux, comme en atteste la triste réalité des polluants déversés dans la Loire par les activités urbaines et agricoles. Le fleuve royal est d'ailleurs source d'inquiétudes concernant les épisodes de sécheresse, de plus en plus fréquents, où les eaux sont très basses, et la menace des crues qui reste bien réelle. Deux des plus importantes crues ont eu lieu récemment en 2003 et en 2008. Les écologistes réagissent souvent à la présence de nombreuses centrales nucléaires, dont celles de Chinon et de Dompierre-en-Burly, et à la tenue de la chasse, une activité traditionnelle encore très ancrée, notamment en Sologne et en Touraine. Du côté des villes, Orléans, Blois, Tours et Angers, si elles restent des villes à taille humaine, attirent pour leur cadre de vie et conduisent à leur étalement sur des terres naturelles. Entre 2006 et 2015, 50 000 hectares de terres cultivables ont été perdus. On note cependant plusieurs points positifs, et notables. Dans le Val de Loire, la qualité de l'air reste bonne. Les espaces naturels protégés restent nombreux et à ce titre le parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine a adhéré à la Charte européenne pour le tourisme durable dans les espaces protégés, avec la volonté de concilier la découverte des lieux via un tourisme doux et durable. L'éolien, et ce même s'il est assez décrié en raison de son rendu visuel sur les paysages, est également bien implanté dans le Val de Loire. Et preuve que le territoire tient à s'engager pour la préservation des richesses naturelles et contre les effets néfastes du réchauffement climatique, la région Centre-Val de Loire a créé en 2019 sa propre Cop (Conference of the Parties), visant à encourager le plus grand nombre de citoyens, entreprises, organismes et associations à se mobiliser pour un territoire respectueux de l'environnement.