Histoire du Puy-de-Dôme

De la Préhistoire à aujourd’hui, l’Auvergne a connu une grande activité et d’importants changements. Néolithique, empire arverne, bataille de Gergovie qui opposa les armés de Vercingétorix et de César, Empire romain, Moyen Âge, guerres de religion, rois de France… : en parcourant les quatre départements, en visitant les villes et villages auvergnats, l’histoire locale prend vie et s’intègre dans la grande Histoire de France. La région a été fortement marquée par une période : la Seconde Guerre mondiale. Le maréchal Pétain installe le gouvernement à Vichy, la ligne de démarcation sépare l’Allier, les résistants s’organisent. Les reliefs montagneux ont, une fois de plus, joué un grand rôle dans ce conflit pour les Auvergnats. Le riche passé de la région se découvre dans les différents musées ainsi que sur les sites. Les cours d’école ne sont pas si loin, on se les remémore au fil des visites.

-800000 à -9600 av J.-C Paléolithique

Dès la Préhistoire, l’Auvergne est occupée par différentes espèces. Des traces des habitants de l’époque paléolithique ont été découvertes dans plusieurs endroits : amphibiens, requins et libellules géantes au cœur de l’Allier, rhinocéros et oiseaux dans le secteur de Gannat. Du côté de Vic-le-Comte et Polignac des figures féminines liées à la déesse Vénus datant de la fin de cette époque ont été mises au jour. Aujourd’hui, il est possible de rencontrer ces habitants au parc Paléopolis et au musée de paléontologie de Chilhac.

-6000 à -2200 av J.-C Néolithique

Nos ancêtres du Néolithique ont également laissé des traces de leur vie en Auvergne. Pour les découvrir, direction la planèze de Saint-Flour dans le Cantal où dolmens et menhirs sont dressés. Au fil du temps, certains ont été détruits, d’autres ont été christianisés : ils sont surmontés d’une croix, comme à Sériers.

-800 à -52 av J.-C

Age du fer

Les rites funéraires commencent à changer durant le premier âge du fer, c’est-à-dire entre 650 et 510 av. J.-C. Les armes ne sont plus déposées dans les sépultures masculines qui deviennent alors plus sobres. A l’inverse, les tombeaux des femmes sont accompagnés de parures. Des objets métalliques sont alors déposés. Les cimetières de Mons et de Saint-Pierre-Eynac illustrent ce changement.

-500 à -52 av J.-C

Empire arverne

C’est en 500 av. J.-C. que les Celtes d’Europe centrale s’installent en Gaule, entre autres, car ils prennent également place dans l’actuelle Belgique, en Suisse et en Italie du Nord. L’Auvergne commence à se dessiner avec ce peuple. Il s’agit alors de l’empire arverne, composé par les Vellaves dans le Velay, les Helviens dans le Vivarais, les Gabales dans le Gévaudan. La puissance arverne rayonne : positionnement géographique central, protection offerte par les massifs montagneux, présence de ressources naturelles indispensables comme l’eau et le bois, activité agricole… L’artisanat se développe également avec la poterie et la métallurgie. Les Arvernes forment un des peuples les plus puissants des Gaulois. D’importants oppidums gaulois ont été retrouvés à Gergovie, Corent et Gondole. Corent aurait été le principal centre urbain des Arvernes jusqu’en 50 av. J.-C. et peut-être même sa capitale.
Vercingétorix, né en Auvergne aux alentours de 82 av. J.-C., devient le chef des Arvernes. En 52 av. J.-C., il va mener une des plus grandes batailles de la Gaule contre Jules César : la bataille de Gergovie. Depuis le début de la Guerre des Gaules, 6 ans auparavant, les légions de César n’ont jamais perdu une bataille. Vercingétorix va attirer César à Gergovie et ses alentours. La bataille durera et se terminera par la victoire des Gaulois. Vercingétorix est alors élu chef suprême des peuples gaulois. Cette guerre cessera avec la défaite à Alésia. Aujourd’hui, le Musée archéologique de la Bataille situé sur le plateau de Gergovie retrace cette épopée.

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-52 av. J.-C au IVe siècle

César triomphe sur la Gaule. Les Arvernes retrouvent un gouvernement. Epadnactus est à la tête de l’assemblée. La culture gauloise et la culture romaine se mélangent au fil du temps. Les cultes se transforment, de grands sanctuaires sont édifiés, à l’image du temple Mercure au sommet du puy de Dôme. Ce n’est que tardivement que le latin remplacera le gaulois.
C’est au milieu du IIIe siècle qu’Austremoine, évangélisateur, apporte la religion chrétienne en Auvergne. Envoyé par le pape, il est le premier évêque d’Auvergne. Au Ve siècle, le christianisme est implanté en Auvergne.
C’est également au milieu du IIIe siècle que l’Auvergne est menacée par les peuples germaniques. En 469 la région est encerclée de toute part par les Burgondes et les Wisigoths. Le poète Sidoine Apollinaire, évêque d’Auvergne, entre en résistance. Mais en 475 Rome cède l’Auvergne aux Wisigoths. Elle restera entre leurs mains jusqu’en 507. Le musée Bargoin à Clermont-Ferrand permet de découvrir cette période de l’antiquité gallo-romaine.

500 à 1500

Le Moyen Âge

En Auvergne, de nombreux châteaux sont fièrement dressés sur des promontoires rocheux, des villages sont fortifiés, l’architecture est marquée par cette période. Que s’est-il passé au Moyen Âge ? De 507 au VIIIe siècle, les pillages sont devenus… une coutume. Pour se protéger, les cités se fortifient.
Nous vous disions que le christianisme s’était vraiment installé au Ve siècle. Un siècle plus tard, les ermitages et les monastères sont de plus en plus nombreux. Les églises et les paroisses seront construites au Xe siècle. L’église prieurale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny est la plus grande de l’Allier, et est la première à être affiliée à la puissante abbaye de Cluny. S’en suivront celle de Sauxillanges puis celle de Mozac. Un Auvergnat est même pape ! Né à Aurillac, Gerbert devient le premier pape français en 999 jusqu’en 1003, sous le nom de Sylvestre II. En Haute-Loire, Robert de Turlande fonde l’abbaye bénédictine de la Chaise-Dieu. L’Auvergne est alors une place importante de la Chrétienté.
Les pillages se poursuivent. Face à cette insécurité, l’Eglise réagit et le mouvement de la Paix de Dieu est créé. Il permettra de poser les bases morales de la société médiévale.
Au début du XIIIe siècle, l’Auvergne est divisée en cinq entités : le comté d’Auvergne, le dauphiné d’Auvergne, la seigneurie épiscopale de Clermont, le duché d’Auvergne et le Carladès.

XIVe siècle

Les années noires

Cette période très mouvementée va modifier l’Auvergne, notamment avec la réunion de la Haute-Auvergne et de la Basse-Auvergne : le roi Jean II confisque les terres du comte Jean II d’Auvergne et les donne à son fils qui n’était autre que le duc de Berry. En 1392 il rachète le Carladès… : la réunion est faite.
La France est frappée par la peste noire en 1348-1349, 1360 et 1383.
Durant la guerre de Cent Ans, les Anglais n’ont pas été fortement impliqués en Auvergne. Par contre, les habitants doivent faire face aux « routiers ». Ces hommes d’armes français recrutés sur les terres occupées par l’Angleterre pillent et rançonnent les cités auvergnates. A partir de 1375, ces derniers réussissent à s’implanter en Haute-Auvergne, ils occupent les châteaux, prennent la place des seigneurs. C’est une expédition royale qui les chassera en 1392. La région doit aussi faire face aux Tuchins : de violentes bandes menant des actions contre les Anglais et les nantis. Ils ne souhaitent aucune trêve avec l’envahisseur. Le duc de Berry mettra un terme à leur action.

Le temps des Bourbons et des Médicis

Au nord de l’Auvergne, la maison capétienne de Bourbon, qui a vu le jour au Xe siècle, s’agrandit et constitue une grande province. Charles le Bel en fait un duché en 1327. Par un jeu d’alliance, les Bourbons sont à la tête d’à peu près toute l’Auvergne en 1416 et ce pendant un siècle : « à peu près », car la seigneurie épiscopale de Clermont et le comté d’Auvergne n’en font pas partie. Ce dernier est entre les mains de la famille de La Tour d’Auvergne. Madeleine de La Tour d’Auvergne épouse Laurent II de Médicis. Ils ont une fille : Catherine de Médicis, comtesse d’Auvergne en 1524 et reine de France en 1547, règne durant lequel elle récupèrera la seigneurie de Clermont.

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1562-1598

Les guerres de religion

L’Auvergne va devoir faire face à une nouvelle période troublée par les massacres et les pillages. Issoire devient un foyer de la Réforme. Cette région ainsi que la Haute-Auvergne seront très touchées. La noblesse rejoint la ligue qui défend la religion catholique contre le protestantisme. Le succès de cette dernière devient un danger pour la monarchie. Les royalistes arriveront à récupérer ces villes : Riom, Ambert, Saint-Flour.

XVe-XVIIe

De la Renaissance à la Révolution

L’Auvergne unifiée est aux mains des Bourbons. La duchesse Anne de Beaujeu embellit les châteaux de Moulins et de Riom, le duché est confié à Charles de Bourbon-Montpensier, son gendre. L’activité économique reprend. Les châteaux fortifiés sont reconstruits et transformés en demeures. En 1531, l’Auvergne est rattachée à la Couronne. A la fin du XVIe siècle, les tensions montent, notamment en milieu rural. L’instauration de l’impôt royal et le prix des matières premières ne passent pas. Richelieu fait détruire des forteresses, les assassinats et enlèvements de nobles ne sont pas rares. Louis XIV intervient en faisant venir des conseillers parlementaires. 370 personnes seront jugées et condamnées.

XVIIIe

La Révolution

Respect envers la royauté et la religion, pauvreté, impôts excessifs caractérisent la région. La prise de la Bastille provoque un mouvement de peur en Auvergne. Les paysans se mobilisent, les villes sont sur la défensive.

1914-1918

Première Guerre mondiale

Les paysans auvergnats sont appelés, ce sont des années de massacre. Sur place s’installe une régression agricole faute de main-d’œuvre et la courbe démographique baisse considérablement. L’exode rural s’accentue. Clermont-Ferrand se développant industriellement, les Auvergnats la rejoignent.

1939

Début de la Seconde Guerre mondiale

De par sa géographie, l’Auvergne a une place centrale durant cette guerre.

1940

Le régime de Vichy

Le 22 juin 1940, le maréchal Pétain, alors président du Conseil, signe l’armistice. Elle divise le pays en une zone libre et une zone occupée. Les instances quittent la capitale pour venir s’installer à Vichy. Le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale vote une loi constitutionnelle qui donne à Pétain le pouvoir de promulguer une nouvelle constitution. 80 parlementaires s’opposent à cette loi, la considérant comme la fin de la République. Le lendemain, les premiers actes constitutionnels sont publiés et organisent un régime autoritaire autour du maréchal Pétain. Ce dernier est déclaré chef de l’Etat français. Fin de la République.
Trois jours après la signature de l’armistice entre le gouvernement de Vichy et le régime nazi, le 25 juin 1940, la France est coupée en deux. Pour matérialiser la zone libre et la zone occupée, une ligne de démarcation s’installe d’est en ouest dans le pays. Elle passe par l’Allier en entrant par la commune de Chassenard, se dirige vers l’ouest en passant au sud de Dompierre-sur-Besbre et de la route reliant Moulins à Digoin. Dans Moulins, elle passe au niveau du pont Régemortes. Les habitants voient leur ville divisée. Leur vie quotidienne en est bouleversée. Elle leur enlève notamment leur liberté de circulation. Seuls les détenteurs d’un laissez-passer, appelé ausweis, peuvent aller d’un côté et de l’autre et donc d’une zone à l’autre. Pour avoir ce dernier, il faut notamment justifier d’une activité professionnelle. Le courrier ne circule plus non plus.
Fausse carte d’identité, cachette dans les véhicules, les trains, les camions… : très vite des filières se montent pour contourner ces obligations et tromper la surveillance allemande. Les premières formes de résistance de l’Allier se mettent en place.

1942

Lorsque le STO, service du travail obligatoire, est instauré puis lorsque les Allemands envahissent la zone libre, des maquis s’organisent, surtout dans les zones de montagne, plus difficiles à atteindre, donc un peu plus protégées.

Hiver 1943-1944

De nombreuses attaques allemandes ont lieu à l’encontre des résistants, surtout dans le Puy-de-Dôme. En mars 1944, les responsables régionaux de Mouvements Unis de Résistance transfèrent les principaux maquis de la région au mont Mouchet, sur les hauteurs du plateau de la Margeride, reculé et isolé. Il devient un haut lieu de la Résistance. En mai 1944, en 15 jours, 3 700 hommes rejoignent le mont Mouchet et 1 500 choisissent le repli de la Truyère.
Armés et organisés, les résistants sont en contact avec Londres et sabotent des opérations allemandes. Les nazis ripostent en renforçant la répression. En 1944, le mont Mouchet voit se dérouler de sanglants combats. Du côté de Murat, le 12 juin, la Résistance abat un des chefs régionaux de la Gestapo en France. Du 16 au 21 juin, des opérations de répression sont menées et, le 24 juin 1944, 117 habitants sont déportés...
Dès leur arrivée en Auvergne, les Allemands s’emparent de la Mal Coiffée. Elle devient la première prison de la Wehrmacht en France, elle est gérée par des Allemands. Qui était emprisonné ? Les juifs et les personnes soupçonnées d’appartenir à la Résistance. Interrogatoires, tortures, isolement faisaient partie des pratiques.

De nos jours

Pour parfaire vos connaissances sur la Seconde Guerre mondiale en Auvergne, le musée de la résistance à Anterrieux vous attend. Il est consacré aux combats du 20 juin 1944 qui ont opposé le maquis du Réduit de la Truyère aux troupes d’occupation. Au Chambon-sur-Lignon, les habitants ont sauvé au moins un millier de juifs durant la guerre en les cachant. Une exposition permanente est proposée sur la Résistance et les Justes de la région.
Le musée du Mont-Mouchet aborde l’organisation de la résistance locale, le régime de Vichy, l’appel à la mobilisation du général de Gaulle. A Frugières-le-Pin, le musée de la Résistance et de la déportation Joseph Lhomenède expose des objets de la Seconde Guerre mondiale. Le visiteur est plongé dans la vie durant l’occupation. Le musée de la Résistance François-Charles Maestracci, à Saint-Gervais-d’Auvergne, revient sur la résistance dans la « zone 13 ». De nombreux objets, documents audio et vidéo permettent d’aborder le sujet. A Chamalières, le musée de la Résistance, de l’Internement et de la Déportation rassemble 3 000 pièces pour comprendre une multitude de thèmes : la montée du nazisme, le pétainisme, la collaboration, la Résistance.

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