Les rues se parent de couleur
« Un petit coin de parapluie contre un coin de paradis », chantait Georges Brassens. Dans le Cantal on a le paradis et le parapluie ! Aurillac est considérée comme la capitale française du parapluie de par sa production nationale. Un modèle porte même le nom de la ville. L'Aurillac est un parapluie original, fabriqué par la Maison Piganiol. Toile 100 % coton, illustrations uniques, poignée en bois de châtaignier, finitions en laiton le caractérisent. Pour découvrir ce savoir-faire local, l’entreprise Piganiol organise des visites régulièrement. Même ville, autre parapluie : le Carré Delos. Avec sa forme carrée, la possibilité de changer les pièces, de laver ou changer la toile, ce parapluie entièrement modulable, inventé et breveté par Gérard Delos, a été médaillé d’or au Concours Lépine.
Le passé a de beaux jours devant lui
La mode est un éternel recommencement. En Auvergne, certains accessoires font leur grand retour ces dernières années. Sur la commune d’Orléat, dans le Puy-de-Dôme, se trouve une entreprise qui fabrique des… cannes. Les Cannes Fayet, c'est une maison artisanale centenaire, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, Art de France et inscrite à l’inventaire des Métiers d’Art rares. Tournée, sculptée, en corne ou en galalithe, chaque canne est différente et fabriquée dans une technique spécifique.
Dans les années 1930, de nombreux fabricants de sabots exerçaient à Aurillac. Aujourd’hui, un artisan a décidé de perpétuer la tradition avec La Galoche du Cantal. Semelle en bois de hêtre, cuir au tannage végétal, matériaux issus d’ateliers artisanaux français… : avec ce savoir-faire, La Galoche du Cantal a obtenu la certification Origine France Garantie en 2019. Dans son atelier à Marcolès, Eric reçoit les curieux souhaitant découvrir son métier. Galoche fermée ou galoche ouverte, voilà une chaussure que Cendrillon ne perdra pas.
Quoi de plus pratique qu’un panier pour faire ses courses ? La vannerie est un savoir-faire qui perdure en Auvergne. Les matériaux utilisés et les techniques employées se dévoilent dans les ateliers. Cet artisanat a même une fête qui lui est consacrée : la fête des paniers à Montsalvy dans le Cantal.
Tisser sa toile au Puy
La dentelle du Puy est réalisée avec du fil naturel et des fuseaux de bois. En fonction du point et du motif à réaliser, la dentelière va utiliser un nombre plus ou moins important de fuseaux. Certains points sont réalisés avec 100 fuseaux ! La technique est minutieuse du début à la fin. En 1976, l’Atelier conservatoire national de la dentelle du Puy-en-Velay ouvre ses portes en Haute-Loire. Il permet de faire perdurer cette technique très spécifique. La fabrication de la dentelle au Puy daterait de 1408. Il est probable que son développement soit lié au fait que la ville était un haut lieu de pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, où de nombreux marchands faisaient commerce.
Des métiers tout feu tout flamme
Chambriard, Thiers, Destanne, Sabatier-K, Ponson, Dozorme… Si ces noms sont bien connus des grands chefs cuisiniers ainsi que des amateurs de bonne chère, c’est parce qu’ils ont su devenir des incontournables de la coutellerie. Cet artisanat est présent dans les 4 départements auvergnats, mais le berceau se trouve définitivement à Thiers, dans le Puy-de-Dôme. Le nom des rues, les enseignes, les anciennes installations sur les berges de la Durolle : l’activité a laissé son empreinte dans la ville au fil des siècles. Installés dans la Vallée des Usines, les ateliers sont alimentés en énergie grâce à la rivière. Dès le XVIIe siècle, les couteaux thiernois sont exportés. Le succès ne cesse de grandir.
Autres artisans travaillant avec le feu : les souffleurs de verre. Pour découvrir leur travail, on pousse les portes de la Verrerie des Marais à Riom. Rapidité, dextérité, minutie caractérisent le travail de Nicolas. Les ateliers ouverts permettent d’admirer le travail réalisé avec le feu. Arts de la table, bibelots, bijoux, luminaires… : autant de pièces uniques et entièrement auvergnates qu’il est possible de ramener de son séjour. On retrouve des verriers dans toute la région.
« Pas de feu sans flamme », dit-on. En Auvergne, la flamme peut provenir des bougies. Bougies de Charroux (03) ou encore celles de Mathilde et Zoé à Champeix (63)… : elles sont parfumées, elles sont apaisantes.
D’un matériau à l’autre
L’artisanat ne s’arrête pas là, on aime découvrir le travail de la lave émaillée. Comme l’andésite n’est pas présente dans le Massif central, les laves utilisées pour les émaux sont les trachyandésites. Il s’agit d’une roche volcanique résistant aux températures extrêmes et très esthétique. Entre les mains des artisans, elle prend la forme d’objets de décoration, de meubles, de crédences, de bijoux… Du côté d’Ambert, c’est le papier qui a bonne presse… depuis des siècles. À Ambert, la vallée comptait pas moins de 300 moulins à papier. Le moulin Richard-de-Bas perpétue ce savoir-faire. Lors des ateliers, il est possible de tester ces techniques de fabrication. De nombreux modèles de papier élégants et originaux sont fabriqués. Des impressions personnalisées sont même proposées.
De savoureux souvenirs
500 grammes de salers, de cantal vieux, de bleu d’Auvergne, un saint-nectaire fermier crémeux, une fourme d’Ambert, un gaperon… : bien entendu, on repart de son séjour avec un morceau de fromage AOP d’Auvergne ! La charcuterie est également un incontournable de la région. Terrine, saucisse sèche, saucisson, jambon… : en montagne, tous ces produits ont une autre saveur. Les amateurs de sucreries sont à la fête en découvrant les spécialités locales : pastille de Vichy, cornet de Murat que l’on garnit de chantilly, macaron de Massiac, pâtes de fruits…, il y en a pour tous les goûts. Le miel est également un produit phare.
Les boissons sont aussi légion en Auvergne. Du côté des alcools, on se plaît à ramener une bouteille de vin des côtes d’Auvergne, du saint-pourçain ou une bouteille de Salers, célèbre boisson confectionnée à base de gentiane. La bière connaît actuellement de beaux jours. De nombreuses microbrasseries se sont installées dans les quatre départements. De la blonde légère à la bière IPA, les amateurs pourraient se croire en voyage en Belgique !