Au pied de mon arbre

Les stars d’Auvergne sont le chêne et le châtaignier. Pour rencontrer le premier, qui atteint souvent un siècle d’âge, la Forêt domaniale de Tronçais est l’endroit idéal. Et pour cause, elle est l'une des plus belles futaies de chênes d'Europe, répartie en quatre massifs compacts sur une surface de 10 532 hectares. De nombreux chemins de promenade la sillonnent. On se promène en découvrant le chêne de Tronçais. Il y en a environ 300 000 qui sont âgés d’au moins 150 ans. Un arbre très apprécié pour ses différentes qualités. Il est utilisé, entre autres, pour la fabrication de merrains (lattes des tonneaux). Récemment, vingt-six d’entre eux ont été sélectionnés pour servir à la reconstruction de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ils seront utilisés plus exactement pour la flèche. La Forêt de Tronçais a été labellisée Forêt d’Exception par l'Office national des forêts (ONF).
Les châtaigniers se trouvent plus au sud, notamment dans le Cantal, dans le pays de la… Châtaigneraie bien évidemment. De nombreux sentiers de randonnée permettent de découvrir ces arbres tout aussi âgés que les chênes du Bourbonnais, voire plus pour certains. Le châtaignier est un élément fondamental de la vie locale et de l’activité économique. Le patrimoine vernaculaire est marqué par sa présence. Lors de votre randonnée, vous croiserez sûrement une petite bâtisse de pierre, il s’agit d’un sécadou. Cette maisonnette servait de séchoir à châtaignes. Elles étaient étalées à l’étage, en bas un feu les séchait tout doucement. Pour en savoir plus sur cet arbre, sa vie, l’activité qui s’est développée autour de lui, poussez les portes de la Maison de la Châtaigne à Mourjou. Le hêtre a également sa forêt : la Comté dans le Puy-de-Dôme.

A l’automne, les forêts et les sous-bois sont fréquentés par les chercheurs de champignons. Cèpes, girolles, trompettes de la mort, pieds de mouton, coulemelles, chanterelles grises se montrent aux amateurs qui savent ouvrir l’œil et qui font preuve de patience.

Fleurs des champs ou des montagnes

L’Auvergne compte 2 800 plantes indigènes. Parmi elles 20 % sont considérées comme exceptionnelles. Certaines de ces plantes sont réputées pour leurs vertus médicinales. En montagne, comme dans le Sancy, des guides proposent des sorties de découverte pour apprendre à les reconnaître et à savoir quand et comment s’en servir.
La fleur la plus emblématique du Massif central est la gentiane. On la repère assez facilement avec ses 70 centimètres de hauteur et ses fleurs disposées en étoile. On peut la rencontrer dès 850 mètres d’altitude. Cette fleur pousse naturellement, elle est aussi cultivée et transformée en une boisson apéritive. La gentiane met entre 20 et 30 ans pour pousser. Dans le Massif central, on estime la production à 1 000 tonnes par an. Attention, nous ne parlons pas des pétales de la fleur jaune bien évidemment, mais bel et bien de la racine. Car c’est cette dernière qui sert à la confection de la célèbre liqueur au goût amer. En Haute-Loire, c’est la verveine qui est cultivée et transformée en liqueur, à déguster au moment du digestif.
En se promenant dans la vallée de Chaudefour, sur les hauteurs de Chambon-sur-Lac, on peut observer de petites fleurs bleues. Il s’agit de la Jasione crépue d’Auvergne. Poussant entre 1 500 et 1 800 mètres d’altitude, elle est présente uniquement ici. Elle fleurit en août. Cette espèce très rare est surveillée de très près dans le cadre d’un programme des réserves naturelles de Chastreix-Sancy et de la vallée de Chaudefour. Il y a 3 ans, 172 fleurs ont été recensées.
Du côté de l’Aubrac, au printemps les hautes prairies se couvrent de blanc... il ne s’agit pas de neige ! Mais bel et bien des narcisses des poètes. Fin mai début juin ces fleurs sauvages sont cueillies, elles serviront à la confection des célèbres parfums de Grasse.
Tout près de Clermont-Ferrand, sur les côtes, ce sont les orchidées qui pointent le bout de leur nez à l’arrivée des beaux jours. Adorant se prélasser au soleil, ces fleurs à 3 pétales poussent là où la lumière est présente. En France, pas moins de 55 espèces d’orchidées européennes sont dénombrées. Ici, on en retrouve 19 ! Ne comptez pas les voir toutes le même jour : elles n’ont pas le même cycle d’éclosion.
Du côté des tourbières, la flore est tout aussi riche et spectaculaire. On retrouve même de fascinantes plantes carnivores, à l’image du drosera. Cette petite fleur, de 10 à 20 centimètres de hauteur, est composée de feuilles rouges rondes étalées en rosettes. L’été, elle se recouvre de petites fleurs blanches. Grâce aux poils glanduleux, elle englue les insectes qui s’en approchent trop et s’en nourrit. Fenouil des Alpes, jonquilles des prairies, souchets bruns font également partie de la flore locale.

Qui se cache dans la nature auvergnate ?

Saumon d’Atlantique dans l’Allier, cerf dans les différentes forêts, marmottes des montagnes sont les animaux emblématiques de l’Auvergne. Mais ils ne sont pas les seuls. Des animaux moins connus peuvent fendre le ciel à l’image du faucon pèlerin ou faire leur toilette dans un cours d’eau comme la loutre. Ces derniers font l’objet de plan de préservation.
Chez les mammifères, on compte pas moins de 87 espèces sauvages qui vivent en Auvergne. Malheureusement une trentaine d’entre elles est menacée. Hermine, putois, belette sont présents surtout dans l’Allier et le Puy-de-Dôme. Fouine et martre logent surtout du côté du Bocage bourbonnais. Le campagnol des neiges, le campagnol amphibie, le mulot sylvestre, le mulot à collier, le rat des moussons peuvent également être observés… à condition d’être attentif, patient et de rester silencieux ! Dans les forêts, la star reste le cerf. Les soirées d’automne, de nombreuses sorties sont organisées partout en Auvergne pour assister au brame du cerf. Un moment intense durant lequel on devient spectateur de la nature. En plus de l’entendre, vous aurez peut-être la chance de l’apercevoir.
Dans les massifs du Cantal et du Sancy, on retrouve le chamois et le mouflon. Ils partagent leur territoire avec les petites marmottes. Elles sont aussi présentes dans le massif du Mézenc en Haute-Loire.
Les chauves-souris se plaisent en Auvergne. 29 espèces sont recensées. La grotte de la Denise, en Haute-Loire, est le principal site d’hibernation qui fait d’ailleurs l’objet d’un périmètre de protection européen dans le cadre du réseau Natura 2000. Pour être sûr d’en observer et tout savoir sur elles, participez à une sortie guidée et vivez une nuit hors du commun.
Près de 350 espèces évoluent dans le ciel auvergnat. Là encore, certaines sont menacées et protégées. Le milan royal hiberne dans le Cantal où il vient nicher entre 500 et 1 000 mètres d’altitude. Au printemps, le milan noir nous fait l’honneur de sa présence, il revient directement d’Afrique où il passe l’hiver au chaud. Les gorges de la Truyère, de l’Alagnon, de l’Allier et de la Dordogne sont très appréciées par le faucon pèlerin. La nuit, certains oiseaux sont de sortie, à l’image du grand-duc d’Europe et du petit-duc. Autre oiseau mystérieux et tellement attirant que l’on peut observer en Auvergne : la chouette. Pour le plaisir des petits et des grands, ce sont cinq chouettes qui sont visibles : la chouette effraie, la hulotte, la chevêche d‘Athéna et la chouette de Tengmalm.
Beaucoup plus petit, mais avec des ailes tout aussi envoûtantes, le papillon colore les paysages auvergnats. En se promenant dans la vallée de Chaudefour, notre route croise celle d’un papillon aux ailes blanches tachetées de noir et de rouge. Il s’agit de l’élégant Apollon.  
Allier, Dordogne, Alagnon, Maronne… : de nombreuses rivières traversent l’Auvergne et abritent de multiples espèces. Le poisson le plus connu reste le saumon dans l’Allier. La truite fario, quant à elle, préfère les eaux fraîches. Goujons, loches, épinoches, gardons, vairons, anguilles, lamproies peuplent également les cours d’eau. Dans les lacs volcaniques, aussi appelés maars, comme Pavin ou Chauvet, vit l’omble chevalier.

Une nature préservée

La faune et la flore étant très riches dans la région, il est essentiel de les protéger. L’Auvergne compte différentes réserves naturelles. Le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne couvre presque 400 000 hectares situés sur le Cantal et le Sancy. Il abrite les monts Dômes, Dore, les plateaux du Cézallier et de l’Artense.
Toujours dans le Sancy, 1 900 hectares font partie de la Réserve naturelle nationale de Chastreix-Sancy. La gestion est assurée par le Parc national régional des Volcans d'Auvergne ainsi que par l'ONF. Plus d'un millier de plantes y sont répertoriées, dont une centaine sont protégées, et six uniquement présentes en Auvergne. On y trouve la faune de montagne et plus d'une centaine d'oiseaux et de papillons rares.
Le Parc régional naturel du Livradois-Forez participe au développement de cette région d’Auvergne, allant de l'ouest de la Comté et du Livradois jusqu'à la partie septentrionale du Pays de Thiers, et faisant une incursion en Haute-Loire au pays de La Chaise-Dieu, sans oublier à l'est les monts du Forez.
En Haute-Loire, la réserve naturelle du lac de Malaguet est située aux confins du plateau de La Chaise-Dieu et du Velay. Gazons amphibies, prairies fauchées ou pâturées, tourbes, sapinières naturelles composent les lieux.
La réserve naturelle régionale des Tourbières du Jolan et de La Gazelle à Ségur-les-Villas est la première réserve du Cantal. Située sur les plateaux basaltiques du Cézallier à 1 130 mètres d’altitude, elle est une des zones humides les plus importantes de la région. Insectes, oiseaux, amphibiens, reptiles, plantes… : son écosystème est très riche.