Des plaines aux plus hauts sommets du Massif central
L’altitude varie de 200 mètres au nord de l’Allier jusqu’à près de 1 900 mètres dans le massif des monts Dore (1 885 mètres pour le puy du Sancy), et des monts du Cantal (1 885 mètres pour le plomb du Cantal). Caractérisée par le rayonnement des vallées en étoile, l’Auvergne offre sur de courtes distances une grande variété de paysages et de reliefs parfois morcelés. Le sud de la région est constitué d’un vaste plateau situé à plus de 1 000 mètres d’altitude, formé par les monts du Cantal, de la Margeride, du Velay et du Vivarais. Il se prolonge vers le nord par des lignes de crêtes orientées nord-sud : Cézallier, monts Dore, monts Dôme, Combrailles à l’ouest, Devès, Livradois, Forez, Bois Noirs, monts de la Madeleine à l’est. Ce plateau est entaillé du nord au sud par la grande vallée imposante de l’Allier. Sa plaine alluviale s’ouvre largement vers le nord sur les plaines du centre. Les vallées rayonnant autour du massif du Cantal vont alimenter successivement à l’ouest les bassins de la Dordogne qui prend source dans les monts Dore et au sud la Truyère puis le Lot. Ce tableau s’achève avec la limite orientale dessinée par la vallée de la Loire supérieure, à l’est du Devès, qui creuse les plateaux volcaniques jusqu’en bordure des Cévennes ardéchoises. Les volcans auvergnats font partie du Massif central. La formation de ce dernier a commencé il y a 500 millions d’années. Il culmine à 1 885 mètres au sommet du puy de Sancy, dans le Puy-de-Dôme. Le Parc des volcans d’Auvergne s’étend du Puy-de-Dôme au Cantal et est le plus grand ensemble volcanique d’Europe.
À chaque département sa spécificité
L’Allier porte le nom de la rivière qui traverse le département. Sa géographie est aussi marquée par la présence de grandes futaies de plaine (Tronçais, Colettes…), ses bocages (montagne bourbonnaise, bocage bourbonnais…), ses rivières encaissées (Sioule, Cher, Bouble, Sichon), ses étangs, mares et coteaux secs.
Le Cantal est connu pour ses volcans, ses vastes étendues de prairies et ses vallées. Le massif cantalien est le plus grand stratovolcan d’Europe. Contrairement à la chaîne des puys dans le Puy-de-Dôme, celui-ci est composé d’un seul et unique volcan. Le département est aussi constitué d’un réseau très conséquent de marais, de tourbières et de ruisseaux (planèze de Saint-Flour, Cézallier, Aubrac…), des coteaux secs (bassin d’Aurillac, de Maurs), des vallées encaissées (la Cère, la Truyère, la Dordogne).
La Haute-Loire est le pays des immenses plateaux qui n’ont pas de fin (le Devès), des sommets de Margeride et du Mézenc, des gorges de l’Allier et de la Loire. Tourbières, marais, ruisseaux, rivières, landes, forêts des gorges encaissées forment les milieux remarquables du département.
Le Puy-de-Dôme est connu pour la chaîne des puys et la faille de Limagne inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce site unique au monde illustre les plus grands processus tectoniques de la Terre sur 240 km2. Il comprend pas moins de 80 volcans. Le massif du Sancy participe également à l’identité du département.
Neige l’hiver, soleil l’été
Le relief auvergnat entraîne d’importants contrastes climatiques. En hiver, le froid et la neige s’installent en hauteur, et un peu plus tard dans les plaines. En été, le climat est chaud, mais les nuits restent fraîches. Comme au niveau national, les épisodes de canicule sont de plus en plus fréquents. L’ensoleillement est assez homogène dans toute la région malgré les nombreux massifs montagneux avec 1 750 à 2 000 heures par an. Attention, si Aurillac apparaît à chaque bulletin météo pour ses températures assez fraîches, il n’en reste pas moins qu’avec 2 118 heures d’ensoleillement, la ville est devant Toulouse (87 heures en plus) ou encore Bordeaux (83 heures en plus). La pluviométrie moyenne dans la région est autour de 920 mm par an.
Des roches colorées
Dans certaines contrées, la terre est teintée de rouge par la présence du fer. En Auvergne, c’est la roche qui peut être rouge. Celle-ci porte le nom de pouzzolane et vous allez la rencontrer à chacune de vos visites. Cette roche naturelle est formée par des scories volcaniques, généralement basaltiques. Sa structure est alvéolaire. Elle est toujours exploitée dans le Puy-de-Dôme. La pouzzolane n’est pas la seule roche remarquable en Auvergne : la lave de Chambois (grain fin ou bulbeux), la lave du Mont-Dore (gris clair moucheté de blanc), la pierre de Menet (gris très clair), les pierres des Cunes (gris clair avec reflets) et la très célèbre pierre de Volvic qui se retrouve dans les villes auvergnates, l’impressionnante cathédrale de Clermont-Ferrand a été édifiée avec celle-ci… vous en déduirez la couleur de cette pierre.
Lors de vos pérégrinations auvergnates, vous allez sûrement rencontrer de curieux murs de rochers de différentes hauteurs qui semblent être plantés verticalement. Il s’agit d’orgues volcaniques. Ils se forment lorsque la coulée de lave refroidit. Voici quelques exemples d’orgues incontournables : en Haute-Loire les orgues volcaniques de Chilhac, dans le Puy-de-Dôme les orgues d’Usson, dans le Cantal les orgues basaltiques de Saint-Flour. À la limite du Cantal et de la Corrèze, les orgues de Bort-les-Orgues sont à voir. À côté de ces géants de pierre, on se sent vraiment petit.
Durant certaines périodes, des ensembles rocheux ont également servi d’habitat. Pour les découvrir faites une halte aux grottes troglodytes de Jonas dans le Puy-de-Dôme, ou sur le site de Couteaux à Lantriac, en Haute-Loire.
Et au milieu coulent des rivières
L’eau est l’une des richesses naturelles de la région. Le réseau hydrographique approche les 23 000 km pour les cours d’eau permanents. Si on additionne les écoulements temporaires, on atteint les 38 000 km. Les différents cours d’eau alimentent la Loire, l’Allier, le Cher, la Dordogne, le Lot.
Gorges de l’Allier, gorges de la Sioule, gorges de l’Artière, gorges d’Avèze, gorges de Chouvigny, gorges de la Bouble… : autant d’endroits où l’eau se fraye un chemin dans la nature sauvage. Cette nature préservée a gardé son côté authentique tout en s’ouvrant aux visiteurs. De nombreuses activités, comme le canyoning, peuvent y être pratiquées dans ces lieux.
Outre les rivières et cours d’eau, les lacs teintent de bleu les paysages verdoyants. Certains sont artificiels, d’autres, naturels, sont issus de l’activité d’anciens glaciers ou de l’activité volcanique. Ces derniers sont appelés « maars ». Ce mot nous venant de l’allemand signifie « cratères ». Vous l’aurez donc compris avec cette traduction, il s’agit de cratères volcaniques remplis d’eau. En remontant à la surface, le magma rencontre une nappe phréatique ou un cours d’eau. La vapeur créée lors de cette rencontre augmente la pression en sous-sol, les roches sont projetées à la surface. La source rencontrée va remplir et alimenter le bassin alors formé. Ces lacs sont souvent d’une belle forme ronde et leurs abords sont assez escarpés. Voici quelques maars à voir dans la région : dans le Puy-de-Dôme le gour de Tazenat à Charbonnières-les-Vieilles, le lac Pavin à Besse, le lac de Servières, le lac Chauvet à Picherande, le lac d’en Haut à La Godivelle, en Haute-Loire : le lac du Bouchet à Cayres, le lac de Saint-Front. L’hiver, lorsque les pêcheurs ne taquinent pas les poissons, des clubs s’entraînent à la plongée sous-marine. Il n’est pas rare de les croiser au lac Pavin par exemple.
Les tourbières
Si vous entendez parler de sagnes ou de narces, sachez qu’il est fait référence à des tourbières. Autrefois exploitées pour la production de tourbe qui était utilisée comme terreau, comme combustible, elles sont aujourd’hui protégées pour l’intérêt de leur écosystème, de leur paysage et bien évidemment pour l’eau.
Qu’est-ce que la tourbe ? La partie des végétaux qui ne peut pas se décomposer forme la tourbe. Une tourbière se forme donc très lentement, sa destruction est donc fatale. Les tourbières sont le lieu d’habitation de nombreux insectes comme des libellules, et de plantes comme la ligulaire de Dibérie, la Saule des Lapons. Véritables réservoirs d’eau de pluie, elles permettent de combler un peu les périodes de sécheresse. Livradois-Forez, Cézallier, Artense, Aubrac, Mézenc… : le CEN Auvergne intervient au quotidien dans la préservation des tourbières. Certaines d’entre elles sont aménagées pour les randonneurs, n’hésitez pas à vous y rendre pour découvrir des paysages uniques et comprendre leur importance dans la nature auvergnate : tourbière de Jouvion à Saint-Donat, tourbière de Gayme près de Picherande, tourbières du plateau de Chastel-sur-Murat, tourbière du col du Baruchet, tourbière de la plaine Jacquot à la Godivelle… Ces lieux ont su vous séduire ? Vous vous posez mille et une questions sur cette nature datant de plus de 2 000 ans ? Rendez-vous à la Maison de la réserve naturelle de la Godivelle. Des expositions et des balades accompagnées sont proposées autour de thématiques (plantes carnivores, le dragon des lacs, floraison et vol plané), elles répondront sans aucun doute à toutes vos interrogations.
Les sources salées et les sources chaudes
Autre élément géographique qui ne manque pas de surprendre en Auvergne : les sources salées. Leur présence est liée à l’histoire géologique de la région. On en compte près de 500 dans la région. Si ces milieux sont classés d’intérêt communautaire par l’Union européenne, ce n’est pas par hasard. Certaines abritent une flore maritime très riche. Ces sources salées sont très fragiles, elles sont préservées par le Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne. Voici quelques sources salées à voir dans le Puy-de-Dôme : à Mirefleurs les marais et la source du Sail, aux Martres-de-Veyre les sources des Saladis, à Gimeaux les sources pétrifiantes, à Saint-Maurice, les sources salées de Sainte-Marguerite. Autre spécificité de la région : les sources d’eau chaude. A Chaudes-Aigues et au Mont-Dore, les sources jaillissent à 82 °C pour la première et 40 °C pour la seconde. Ce phénomène est entièrement géologique.