L’art s’expose dans les musées

Chaque musée auvergnat a sa spécificité, permettant de découvrir différents arts, différents courants, différentes techniques.
Installé dans un ancien couvent des Ursulines, le musée d’art Roger Quillot est le musée des beaux-arts de Clermont-Ferrand. De salle en salle, on parcourt le temps de l’époque médiévale jusqu’au XXe siècle en découvrant les peintures, les sculptures, les arts décoratifs. Doré, Fragonard, Bartholdi, Chassériau figurent parmi les artistes exposés.
Au Puy-en-Velay, le musée Crozatier propose, entre autres, une galerie dédiée aux beaux-arts. Portrait de la reine Margot, sculpture de Jean de la Fontaine… On remonte également l’histoire locale. Maquettes tactiles, tableaux parlants, tablettes interactives sont mis à disposition des visiteurs afin de découvrir un maximum de détails. Depuis quelques années, à Brioude, l’Hôtel du Doyenné propose des expositions temporaires autour d’un artiste. À ne rater sous aucun prétexte !
Si le Musée d’art et d’archéologie aurillacois permet également de découvrir les savoir-faire locaux et la vie au XIXe siècle, il consacre également tout un étage aux collections de peintures et de sculptures du XVIIe siècle à nos jours. Joseph Vernet, Watelet, Lagrené, Henri Lebasque, Rodin, Camille Claudel… : le parcours proposé nous mène de surprise en découverte. Des expositions temporaires viennent compléter les collections permanentes.
Vous aimez les spectacles, la musique, la danse ? Le Centre national du Costume de scène à Moulins va vous plaire. L’exposition permanente est dédiée à la vie du danseur Noureev. Une exposition temporaire est régulièrement organisée. Cette année, le CNCS devrait s’agrandir avec l’ouverture d’un nouveau bâtiment qui va être consacré à la scénographie théâtrale. Tous ces musées proposent des parcours ludiques et des ateliers adaptés pour les enfants. Certaines structures ont des collections qui s’adressent directement à eux, à l’image du Musée de l’illustration jeunesse à Moulins.
Les jeunes artistes ont leurs adresses d’exposition en Auvergne : le FRAC Auvergne avec plus d’une vingtaine d’expositions par an et le centre d’art contemporain de Thiers, appelé aussi le Creux de l’enfer, où s’enchaînent les expositions et les résidences d’artistes, ce qui lui a permis d’acquérir une notoriété internationale.

Des expositions hors les murs

Tout au long de l’année, des évènements artistiques ont lieu en dehors des musées. Dans le cadre du festival Horizons Sancy, des artistes de land art créent des œuvres dans différents endroits du Sancy. Un parcours pour l’atteindre est mis en place. Ce festival a l’avantage d’allier art et randonnée.
Les arts se promènent en ville, une fois par an, à Clermont-Ferrand. Les curieux sont invités à pousser les portes des ateliers d’artistes, des galeries d’art et d'autres lieux insolites ou cachés. Des échanges se tissent et on découvre avec plaisir, et parfois surprise, les coulisses du métier.
Le château de la Trémolière à Anglars-de-Salers accueille une exposition chaque année. Georges Rousse, Nils-Udo, Gaël Davrinche, Fabien Verschaere… : autant d’artistes renommés programmés par Claire Gastaud qui ont laissé un souvenir inoubliable dans la tête des visiteurs. Au sud du Cantal, il est également possible de découvrir un grand nombre d’artistes sur le site du château de Laroquebrou. Certains villages abritent des ateliers d’artistes, à l’image de Montpeyroux. Sur place, vous pourrez rencontrer Jean Moiras et sa peinture, véritable abstraction figurative, ou encore Nokat et ses détournements de la pop culture. Les amateurs de pop art, geek art, pixel art peuvent se rendre à la Galerie Christiane Vallé, c’est des étoiles plein les yeux que vous ressortirez des expositions.

Des courants artistiques auvergnats

Dans l’Allier, dès le XIXe siècle, sous le nom d’école d’Aumance, on trouve un courant lancé par Henri d’Harpignies, qui peignait des paysages à la manière impressionniste, dans la tradition des maîtres de Barbizon. Au XXe siècle, dans le Puy-de-Dôme, un second courant fait son apparition, désigné comme Ecole de Murol. Cette école a produit une cinquantaine de peintres se situant dans la suite de l’impressionnisme ou du fauvisme, et tous possèdent en commun l’amour du paysage, et plus particulièrement du paysage sous la neige. Aujourd’hui, ce mouvement pictural a son musée à Murol.

L’art colore les rues

Le street art s’est installé et continue de s’installer un peu partout en Auvergne. Dans l’Allier, Street art city est un lieu unique où les amateurs de graff ne savent plus où donner de la tête. C’est dans un ancien centre de formation de France Télécom abandonné que Gilles et Sylvie Iniesta ont créé un paradis artistique. 7 000 m2 de bâtiments, 22 500 m2 de façades qui n’attendaient que d’être embellies, de porter un message, de s’enrichir de l’univers d’un artiste. Les street artistes viennent en résidence et s’expriment sur les façades des bâtiments et aussi dans l’hôtel 128, un ancien hôtel abandonné où les visiteurs, équipés d’une lampe frontale, poussent les portes des 128 anciennes chambres pour entrer dans l’univers d’un artiste et s’en imprégner. On ne ressort pas indemne de ce voyage artistique. Les images dansent dans nos souvenirs et nous attendons une seule chose : y revenir le plus tôt possible ! Comme Street art city fonctionne sur un mode de résidence d’artistes, les œuvres changent régulièrement, une bonne excuse (s’il en fallait une) pour programmer une nouvelle visite.
Dans le Puy-de-Dôme, le street art a rejoint Clermont-Ferrand. Nombreux sont les artistes qui embellissent les rues du centre-ville. Les amateurs ne le manqueront pas : l’artiste international Invader est passé ici et a laissé des Space invaders dans différentes rues. À l’image de Dr House à Paris, il a réalisé un magnifique Serge Gainsbourg. Vous retrouverez au fil de votre balade, un invader avec un volcan, un invader Bibendum, un invader portant une valise…  
Such’art est un parcours dans le centre historique de la capitale auvergnate qui permet de découvrir les œuvres de street art, et également des galeries d’art, des ateliers d’artistes… Au total vous découvrirez une quarantaine d’adresses, et des artistes aux noms bien connus comme Apogé, Beam, Deft, Keymi, Motte, Sirob ou Squizzato…
Chaque année, le Festival 10e Art invite des artistes qui habillent les façades aurillacoises. Les œuvres sont à voir tout au long de l’année, mais ce festival est un véritable moment de partage. Les habitants, les visiteurs viennent à la rencontre des artistes, discutent avec eux, voient les œuvres prendre forme…
Dege est un street artiste altiligérien. Il joue de la peinture à bombe en Haute-Loire et un peu partout en France comme à l’étranger. Au Puy-en-Velay ou encore à Aiguilhe, il est possible de croiser ses personnages.

C’est dans la boîte

L’Auvergne est une région photogénique, instagramable, c’est peut-être pour cela que la photographie a une place spéciale dans la région. Un centre lui est dédié : l’hôtel Fontfreyde à Clermont-Ferrand. Chaque année, 4 expositions prennent place dans cet ancien hôtel particulier du XVe siècle. La photographie contemporaine est mise en lumière. Portraits, nature, paysages urbains, couleurs, moments de vie… : chaque photographe ouvre les portes sur sa vision du monde, de l’actualité, de l’histoire, de l’art. Dans le jardin des Carmes, au centre d’Aurillac, la Sellerie abrite de nombreuses expositions. Organisées par le Musée d’art et d’archéologie de la ville, elles donnent la part belle à la photographie. Non loin de ce musée se situe la galerie Vous Etes Ici du photographe Pierre Soissons. Entre paysages et tranches de vie, on se laisse porter dans le Cantal et au-delà des frontières.
La photographie s’installe également sur les bords de l’Allier, à Vichy. Chaque année, l’exposition « Portrait(S) » met en avant différentes cultures du monde. La déambulation se poursuit devant l’église Saint-Louis et dans les galeries du Centre culturel Valery-Larbaud.

L’art fantastique

Delvaux, Magritte, Dali : ces noms d’artistes vous parlent ? Vous aimez les artistes à l’imagination débridée ? De passage au Mont-Dore, Roger Erasmy, grand amateur de l’œuvre de Dali, découvre la présence du fac-similé du Grand livre de l’Apocalypse, illustré, entre autres, par le peintre surréaliste. Son éditeur Joseph Forêt était natif du Sancy, d’où la présence de l’œuvre. Voilà la genèse du Safadore, Salon de l’art de l’imaginaire au Mont-Dore, organisé chaque hiver par Les Héritiers de Dali. Il regroupe les œuvres de différents artistes surréalistes dans toute la ville. Les toiles nous happent et nous transportent dans de nouveaux univers.
Du côté de Saugues en Haute-Loire, la légende de la bête du Gévaudan perdure. En 22 scènes, on retrace l’histoire de cet animal mystérieux qui aurait dévoré une centaine de personnes de 1764 à 1767. Vous aimez ces histoires ? Allez jusqu’au Monastier-sur-Gazeille. En poussant les portes du Musée des Croyances populaires, vous entrez dans un monde d’histoires surnaturelles. Illustrations et tableaux vous conteront les légendes et les superstitions locales.

Silence, ça tourne !

Le 7e art s’est installé en Auvergne depuis quelques années. Les réalisateurs sont attirés par la région, par son histoire, par ses paysages. Parmi les films tournés ces dernières années, on peut citer Astérix et Obélix : l’Empire du milieu réalisé par Guillaume Canet, avec entre autres Gilles Lellouche, Vincent Cassel, Marion Cotillard. La scène de bataille a été tournée sur le plateau du Guéry. Par Toutatis, ce n’est pas le seul film qui a été séduit par la région ! Sur les chemins noirs, réalisé par Denis Imbert avec Jean Dujardin, a été tourné en partie dans le Cantal, tout comme Folies fermières de Pierre Ameris avec Alban Ivanov. Prochainement, la Haute-Loire devrait être le siège du tournage d’un film d’Eric Besnard, avec Alexandra Lamy. Les réalisateurs locaux savent aussi mettre en valeur la région. Dans Le Buron, le réalisateur cantalien Léo Pons nous plonge dans un mystérieux buron situé dans les environs de Salers, durant l’hiver 1943… Les scénarios de téléfilms et de séries se déroulent également en Auvergne, à l’image de Meurtres en Auvergne, Le Doc et le véto. En 2022, le tournage de Meurtre dans le Cantal s’est tenu à Murat. On peut aussi citer la célèbre série Thérapie de France Télévision, visible sur la plateforme web, qui a été tournée à Clermont-Ferrand. Les acteurs avaient d’ailleurs participé au Festival international du court métrage.
Chaque année, ce grand rendez-vous transforme Clermont-Ferrand. Sur une semaine, des courts métrages du monde entier sont projetés dans différents lieux. Dans les files d’attente on discute des séances que l’on a vues ou pas, on prend part aux rencontres avec les acteurs, les réalisateurs.