Villages de montagne et villages de plaine

Nichées au cœur des volcans, à des altitudes plus ou moins importantes, les constructions des villages de montagne répondent à des contraintes climatiques. Toits pentus, recouverts de lauzes ou d’ardoises, murs en pierre de lave pour conserver le chaud l’hiver et rester au frais l’été. Murat, Riom-es-Montagne, Murat-le-Quaire, Saint-Pierre-la-Burlhonne en sont de parfaits exemples.
Lors des randonnées, des petites bâtisses de pierre attirent l’attention. Ce sont des burons. Ils servaient pour la fabrication du fromage, aujourd’hui certains sont restaurés et aménagés en gîte. En plaine, à l’image de la Limagne, région céréalière, les pigeonniers et les colombiers prennent place. Certains, bâtis sur d’anciens marais, sont sur poteaux, dits pieds de mulet. Les côtes d’Auvergne abritent de véritables villages vignerons à l’architecture reconnaissable. Les maisons comprennent une cave et un cuvage, ou a minima l’un des deux. Dans certaines communes, les chais sont à la périphérie du bourg, c’est le cas à Aubière. Au milieu des vignes, on peut parfois apercevoir une cabane, comme à Bellenave dans l’Allier. Elles servaient d’abri, généralement elles étaient construites lorsque les terres viticoles étaient éloignées de la propriété. En centre-ville, il n’est pas rare de croiser une maison de négociant en vin comme à Romagnat.

En route pour le Moyen Âge et la Renaissance

Maison à colombages, fenêtres à meneaux, linteaux sculptés… : la période médiévale a marqué l’Auvergne et a donné un cachet à certains centres-villes et certains villages. En se promenant dans Aurillac, Mauriac, Brioude, Le Puy-en-Velay, Clermont-Ferrand, Riom, Billom, Ambert, Montluçon, Moulins, on découvre des quartiers médiévaux. Certaines cités médiévales, labellisées Plus Beaux Villages de France, sont à ne pas manquer en Auvergne. Charroux, par exemple, dans l’Allier : comme ses 2 portes peuvent en témoigner, il s’agissait d’une ville fortifiée. Elle était également un important site de commerce. Tour de l’horloge, puits, maison du Prince de Condé, Cour des Dames, Halle, église du XIIe siècle forment un écrin médiéval authentique.
Caché dans le massif du Sancy, Besse-et-Saint-Anastaise est un véritable décor de cinéma. Pour preuve, de nombreux films y ont été tournés. La cité, fortifiée autrefois, était un fief des Médicis. Ruelles pavées, château du Bailli, maison de la reine Margot, manoir Sainte-Marie-des-Remparts… : une fois le beffroi franchi, un véritable voyage dans le temps vous attend.
Toujours lové au cœur des volcans, mais du côté du Cantal, Salers fait partie des Plus Beaux Villages de France. Derrière ses remparts, les ruelles pavées desservent des demeures du XVe siècle. Plus tard, elles seront rejointes par des bâtisses à l’architecture Renaissance. Un ensemble cohérent qui a su garder son authenticité au fil des siècles. Hôtels particuliers, maisons à tourelles sont construits en pierre volcanique. Dans la Châtaigneraie cantalienne, Marcolès intègre, à son tour, les Plus Beaux Villages de France en 2024. La cité médiévale est à découvrir absolument.
En Haute-Loire, Blesle s’est développée autour de l’abbaye bénédictine. Eglise Saint-Pierre du XIIe siècle et ses peintures murales, église Saint-Martin du XIVe siècle, Tour de Mercoeur, maisons à pans de bois en encorbellement… Blesle était l’une des 13 bonnes villes d’Auvergne au XIIIe siècle. Dès le XIIe siècle, la région se protège en construisant des châteaux fortifiés et des tours de garde. Anjony, Léotoing, Mauzun, Murol, Châteauguay, Tournoël, Ravel, Bourbon-l’Archambault, Billy, Hérisson en sont les parfaits exemples. Pour les découvrir, suivez la Route historique des châteaux d'Auvergne. Des villages se sont également protégés en serrant les habitations les unes contre les autres, comme à La Sauvetat.

De l’art roman à l’art gothique

Aux XIe et XIIe siècles, l’art roman rayonne en Auvergne et s’adapte aux lieux. On parlera d’art roman auvergnat. Les édifices religieux portent fièrement ce courant. Ils sont caractérisés par un chevet comprenant un déambulatoire flanqué de chapelles rayonnantes, un chœur, le massif barlong surmonté par la croisée du transept, elle-même coiffée du clocher. On peut observer cette architecture sur la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, l’église Saint-Austremoine d’Issoire, la basilique Notre-Dame d’Orcival, l’église de Saint-Nectaire, l’église Notre-Dame de Saint-Saturnin dans le Puy-de-Dôme, la basilique Saint-Julien de Brioude, la basilique Notre-Dame-des-Miracles de Mauriac… Au XIIIe siècle, l’art gothique s’étend et rejoint le Bourbonnais puis la Haute-Auvergne. Là encore les édifices religieux témoignent. Ils vont s’élever toujours plus haut. Pour cela, voûtes et contreforts vont être des techniques utilisées. Les abbatiales de Saint-Pourçain et d’Ebreuil en sont les premiers exemples auvergnats.

La Belle Epoque en Auvergne

Néris-les-Bains, Vichy, Châtel-Guyon, Royat, La Bourboule, le Mont-Dore, Saint-Nectaire : autant de villes thermales qui ont connu une expansion à la Belle Epoque. Les établissements thermaux se sont développés, des villas, palaces, casinos ont été construits afin d’accueillir tous les curistes. Cette période faste se retrouve dans l’architecture Art déco de ces villes : à La Bourboule, l’hôtel de ville et ses cariatides, les thermes de style néo-byzantin ; à Vichy, les galeries métalliques, le théâtre Art nouveau aux décors ivoire et or…

Toujours plus haut

Les volcans et les cours d’eau offrent de magnifiques paysages, mais la présence des montagnes ne facilite pas les déplacements. Des ouvrages d’art sont édifiés pour joindre une berge à l’autre, une vallée à une autre, en train ou en voiture.
En 1884, au-dessus de la Truyère, Gustave Eiffel construit un pont métallique de 120 m de hauteur : le célèbre viaduc de Garabit. Sa spécificité, outre sa couleur rouge Gauguin, réside dans sa technique de construction : il n’a pas de point d’appui, mais un arc de 52 m d’ouverture. Dans les Combrailles se trouve le viaduc des Fades. Réalisé de 1901 à 1909 par Félix Virard, il est inspiré par un autre ouvrage de Gustave Eiffel, celui d’Evaux-les-Bains. Il atteint les 132,5 m de hauteur. À cette époque, il était le plus haut pont du monde. Aujourd’hui, il figure en 2e position dans sa catégorie.