Yangambi, majestueuse cité fluviale à 90 km de Kisangani, s'est bâtie à partir d'une station de recherche agronomique (INEAC) fondée en 1933 par les Belges, et aujourd'hui rebaptisée INERA. Celle-ci compte toujours parmi les centres ayant un énorme potentiel de recherche pour le développement du continent africain.
Mais Yangambi impressionne également par ses caractéristiques architecturales exceptionnelles : conçue comme une cité modèle, elle présente un cachet colonial de type art déco d'une remarquable homogénéité sur une surface de plusieurs centaines d'hectares. Composée de grandes allées bordées de villas et ponctuées d'imposants bâtiments administratifs, la cité compte également en son sein les vestiges d'un hôpital, un tribunal, des écoles, des églises, un stade, une ferme, une usine d'exploitation du caoutchouc, une faculté agronomique. Après plusieurs décennies d'abandon, une partie de ces structures relance ses activités. Car la recherche scientifique est toujours la raison d'être de cet ensemble situé au coeur d'une réserve de biosphère couvrant une superficie totale de 235 000 hectares.
Parmi les trésors du site, on trouve le plus grand herbarium d'Afrique composé de 150 000 espèces, dont 6 500 variétés nationales. Mais également une xylothèque (collection d'échantillons de bois de 1 250 spécimens) ; une bibliothèque ; un arboretum de 1 000 hectares ; une forêt aménagée dont les dispositifs scientifiques s'étalent sur près de 250 hectares ; ainsi qu'un laboratoire de biologie du bois et une tour à flux qui depuis 2020 placent l'INERA au premier plan dans la recherche sur les changements climatiques dans le bassin du Congo.
Ensemble, les connaissances historiques et nouvelles générées par ces collections et instruments comblent un énorme déficit de connaissances sur l'importance des forêts humides africaines dans le maintien de leur exceptionnelle biodiversité, la capture des émissions des gaz à effet de serre, les changements dans les régimes pluviométriques et l'effet de la dégradation des forêts et de la déforestation sur le réchauffement climatique. Toutes les données produites sont disponibles et ouvertes à la communauté scientifique internationale.
Elles sont aussi disponibles pour les décideurs politiques qui peuvent ainsi bénéficier de la longue histoire dans l'étude de la climatologie effectuée à la station de Yangambi, unie aux données nouvellement produites. Ceci permet de relier le passé au présent, de relancer Yangambi comme référence mondiale pour l'étude des forêts tropicales, et de placer la RDC à l'avant-garde de la recherche dans la lutte mondiale contre le changement climatique, tout en devenant un instrument pour éclairer les politiques nationales et internationales dans cette thématique fondamentale.
Grâce à ces mesures de redynamisation, Yangambi redevient ce site de haut niveau dans la recherche internationale et constitue un outil scientifique unique pour étudier et protéger la diversité végétale congolaise. A voir également sur le site, le majestueux " arbre de l'authenticité ", vieux de plus de trois siècles.
Contact pour plus d'informations ou visite de la tour : Dieumerci Assumani, directeur du Centre de Recherche INERA Yangambi - asssumani@gmail.com

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