Les 72 heures du livre

Mois d’avril. Organisée chaque année depuis 2009 à l'occasion de la fête internationale du livre, cette manifestation est l'occasion de rencontrer, de découvrir et de lire les auteurs, notamment guinéens. Après s'être tenue les premières années dans le cadre du Centre culturel franco-guinéen, elle se déroule dorénavant sur l'esplanade du palais du Peuple de Conakry. Chaque année, un pays (le Rwanda en 2020, le Maroc en 2022) et une ville sont mis à l'honneur, et un thème central choisi, autour duquel sont organisés des débats, des colloques et des ateliers. Sansy Kaba Diakité, directeur des éditions L’Harmattan de Guinée, est actuellement le commissaire de ce salon du livre guinéen qui, année après année, s'impose comme un rendez-vous incontournable de la culture.

Fêtes des mares

Mois de mai (la date exacte est déterminée en fonction de la lune). En malinké, la fête de la mare est nommée dahlamon, ce qui signifie littéralement « pétrir le lac ». C'est une fête traditionnelle organisée dans différents villages de haute Guinée à la fin de la saison sèche. Celle de Baro est aujourd'hui la plus connue, mais d'autres villages comme Koumana ou encore Balato ont également leur fête de la mare. Officiellement, elle dure une nuit et une journée et est inaugurée par une cérémonie accompagnée de danses, notamment les « doundoumba », défilés de chasseurs en costumes traditionnels, et rythmée par la frappe des djembéfola (joueurs de djembé) et des doumfolas (joueurs de doundoun). Au final, les participants réunis autour de la mare sacrée et munis de filets et de nasses attendent le signal du gardien des lieux avant de se précipiter dans l'eau avec l'espoir de pêcher ne serait-ce qu'un petit poisson. Rares sont les chanceux. Mais là n'est pas l'essentiel finalement. La fête est avant tout l'occasion pour les ressortissants de la région mais aussi les visiteurs extérieurs de communier dans une même ferveur mystique et festive. Si vous avez l'occasion de vous rendre dans la région à cette époque, cette fête vous laissera assurément un souvenir inoubliable et authentique.

La grande Mamaya de Kankan

Après la fête de Tabaski. Pendant cette fête, les groupes d’hommes et de femmes, par tranche d'âge, donnent un spectacle incroyable dans la ville de Kankan. Plusieurs centaines de danseurs auréolés de foulards pour les femmes et de bonnets pour les hommes (le premier jour en bleu, le second en blanc et le troisième habillé librement) se retrouvent, notamment sur la place de la grande mosquée, pour se livrer à de grands ballets au rythme lent des musiques traditionnelles, jouées par les groupes d'artistes, détenteurs de la tradition. À l'origine importée du Mali voisin, la Mamaya de Kankan est devenue le rendez-vous culturel de la région et attire chaque année des centaines de ressortissants et visiteurs. Elle a été déclarée patrimoine culturel national de la Guinée par les autorités en 2018.

Le pèlerinage de Boffa

Première semaine du mois de mai. Le pèlerinage de Boffa se déroule sur une semaine, chaque année depuis 1963. Il est l'occasion pour plusieurs milliers de fidèles catholiques des diocèses de Guinée de mettre leurs pas dans les traces des premiers missionnaires catholiques et des premiers paroissiens. Boffa est en effet le berceau du christianisme en Guinée et le lieu où fut fondée la première église catholique, la paroisse Saint-Joseph, par le père Jean Idelfonse Muler, en 1877. Plusieurs étapes marquent ce pèlerinage : l'église centenaire Saint-Joseph de Boffa, la grotte mariale, les cimetières des missionnaires et des fidèles. Au final, tous les pèlerins se retrouvent le premier dimanche du mois de mai pour célébrer une grand-messe dans le sanctuaire marial qui peut abriter plus de 20 000 fidèles, depuis qu'il a été achevé en 2022.

Salons du tourisme et de l'artisanat

Mois de mai. La première édition du Salon international de la culture, du tourisme et de l’artisanat (SICTA) a eu lieu en mai 2022 à Conakry. Il a rassemblé de nombreux acteurs nationaux (groupements, institutionnels, tour-opérateurs, artisans…) mais aussi des délégations de pays amis : Burkina Faso, qui était le pays invité d'honneur, Iran, RDC… Cette première édition a permis aux acteurs du secteur et aux visiteurs de se retrouver pendant une semaine pour échanger, partager et mettre en avant les richesses et les potentialités de la Guinée. Une première édition, comme un ballon d'essai, qui en appelle d'autres. À noter que certaines villes de l'intérieur comme Dalaba ou Labé organisent depuis quelques années déjà des foires artisanales pour présenter et mettre en valeur les richesses et productions locales. Les dates sont variables ; il vous faudra vous renseigner sur place.

Festival Les sept jours du septième art

Mois de décembre. Avec une première édition en 2018 suivie de trois autres depuis, ce festival cinématographique s'installe tout doucement mais sûrement dans le paysage des manifestations culturelles guinéennes. Pendant une semaine, à travers la diffusion de films guinéens et étrangers, le festival propose au public une programmation riche et exigeante, avec pour chaque édition un thème principal (migration, violences faites aux femmes, citoyenneté). Cette manifestation est l'occasion de partages et de débats avec le public, animés notamment par les réalisateurs. Elle crée également un espace de rencontres professionnelles et d'échanges visant à dynamiser le septième art guinéen et à donner un coup de pouce à l'émergence de nouveaux projets. Une belle occasion de découvrir un cinéma en devenir.

Festival L’univers des mots

Mois de février. Organisé tous les deux ans, ce festival s'impose édition après édition comme un rendez-vous incontournable du spectacle vivant en Afrique francophone. Il accueille en résidence plusieurs dizaines d’artistes guinéens et étrangers dans les quartiers populaires de Conakry. Si les studios Kirah en sont le véritable QG, les animations se déroulent également sur différents sites de la capitale : au Centre culturel franco-guinéen, à la ferme de Kaporo…  Pendant une semaine, le festival, qui se veut un espace de mise en valeur des écritures francophones, propose autour d'un thème principal des spectacles, des ateliers, des causeries et des pièces de théâtre. Il est aussi l'occasion de rappeler l'importance de la culture dans la vie d'une société. Comme le dit Bilia Bah, l'initiateur de l'événement, « le jour où on reconnaîtra la valeur de la culture en Guinée, le pays se portera mieux ».