Guide de voyage Chongjin

A l’origine petit port de pêche, Chongjin est passée d'un petit village dans les années 1900 à une grande ville de près de 630 000 habitants aujourd’hui, soit la troisième du pays. Un des principaux moteurs de développement de la zone est souvent éludé par les guides et descriptifs officiels : or ce sont les Japonais qui ont œuvré à l’expansion économique de Chongjin en créant une zone industrielle spécialisée dans le secteur des métaux ferreux, lui valant le surnom de « cité du fer ». Sa position géographique en fait aussi un endroit stratégique pour le transport maritime.Le 13 août 1945, les forces soviétiques libèrent la ville de l’emprise japonaise (soit seulement deux jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale), et la ville redevient coréenne. Une fois le contrôle de Pyongyang réinstauré, Chongjin est intégrée à la province du Hamgyong du Nord dont elle fait encore partie aujourd’hui (et ce, même si entre 1960 et 1967, puis 1977 et 1988, la ville est placée sous contrôle direct du gouvernement central de Pyongyang). Pendant la grande famine qui a touché la Corée du Nord dans les années 1990, la ville a été l'une des plus affectées du pays avec la perte de plus de 20 % de sa population. La chute de l'URSS, principal acheteur des produits manufacturés, n'a pas non plus aidé l'économie locale.Aller à Chongjin n’est pas forcément une bonne chose pour les Nord-Coréens... En effet, trois prisons sont installées sur le territoire de la ville : la première, Kwan-li-so n°25 dans le nord accueille environ 3 000 prisonniers politiques. Plus qu’une prison, c’est un véritable camp de travail où les prisonniers fabriquent des bicyclettes et autres produits manufacturés à longueur de journée. La seconde prison, Kyo-hwa-so n°12, est un centre de rééducation où sont envoyés les coupables d’atteinte au régime, par exemple. Enfin, le dernier centre est celui de Nongpo, construit pendant l’occupation japonaise, et encore en activité.La ville n’est pas d'un grand intérêt touristique, mais est redevenue un centre économique important où l’on fabrique locomotives et bateaux, mais aussi produits chimiques, gomme industrielle et machines pour les mines de charbon. Chongjin souffre depuis quelques années du défaut de matières premières suite aux sanctions internationales, mais cela n’empêche pas qu'elle soit présentée comme une ville d’avenir qui brasse près d’un quart des exportations du pays. Preuve des espoirs placés dans cette région, la présence d’un consulat chinois en charge plus particulièrement des échanges commerciaux Chine-Corée du Nord. La grande concentration d’industries en fait cependant une des zones les plus polluées du pays.