Le village des mangeurs de cuivre HistoireLe cuivre produit par les fondeurs indigènes du Katanga, provenant en particulier de la région du Lualaba, parvenait déjà au XVIe siècle jusqu’à la côte atlantique de l’Angola et de là, en Europe, ainsi qu'au nord du continent, au Ghana, en Côte d'Ivoire et jusqu'au Soudan. Il était – et est toujours – coulé sous forme de croisette, véritable œuvre d’art également appelée mukuba ou handa. C'est une croix en cuivre, généralement d'une vingtaine de centimètres de long et pesant +/- 1 kg. La croisette du Katanga, souvenir qui orne aujourd'hui l'intérieur des maisons, servait alors de monnaie sur un vaste marché en Afrique. Sa valeur était à peine inférieure à celle de l’ivoire. Corporation et ritesDans la plupart des ethnies d’Afrique, les métiers qui touchent à la métallurgie sont empreints d’un caractère sacré et sont réservés à une caste. Le métier de fondeur de cuivre au Katanga-Lualaba n’échappe pas à cette règle. Les fondeurs appartiennent toujours aujourd'hui à une corporation soumise à des rites d’admission et à des règles strictes. Ces corporations ont leurs secrets, statuts et privilèges ainsi que leurs rituels autours desquels se mêlent la maîtrise de la technique métallurgique et le pouvoir du surnaturel. Les Mangeurs de cuivreC’est à la saison sèche, vers le mois de mai, que l’exploitation du cuivre démarrait, juste après la récolte. Le chef de village donnait alors le signal par ces mots : tuye tukadie mukuba soit « allons manger le cuivre », d'où l'expression des mangeurs de cuivre pour désigner la corporation des fondeurs traditionnels. Les mines étaient la propriété collective de la tribu. Tout le village partait à la récolte du minerai. Les femmes et les enfants ramassaient la malachite qui affleure en surface ; les hommes s’engageaient dans des puits de 10 à 20 mètres de profondeur. Vers la mi-août, les opérations métallurgiques commençaient, dans des hauts fourneaux confectionnés à l’aide de terre de termitière réfractaire, et alimentés par du charbon de bois. Après toute une série d’opérations, les lingots étaient enfin coulés, soit en forme de croix de Saint-André ou « croisette » qui servait de monnaie ; soit comme chez les Bayeke, en fil, houe ou encore en balles de fusils. CérémonieIl est aujourd'hui possible et chaudement recommandé d'assister à l'une de ces cérémonies traditionnelles de fonte du cuivre par la corporation des fondeurs (« mangeurs ») du Lualaba, que l’on trouve spécifiquement à Walemba. A prévoir sur demande plusieurs jours à l'avance, et moyennant un prix forfaitaire, en se renseignant auprès du ministère du Tourisme (ou en appelant directement le fondeur au +243 81 375 38 70). C'est magique, dans tous les sens du terme !Tout le village est réuni. Les autorités coutumières revêtent pour l'occasion leurs habits traditionnels. Et après les incantations et bénédictions préalables afin de se « purifier le cœur pour que le cuivre puisse couler », les hommes en pagne menés par le fondeur héritier de la tradition – Mr Kangelele aujourd'hui le seul habilité à procéder à la coulée du cuivre – pénètrent dans la paillote dévolue à la fonte, où une température du « feu de Dieu » règne forcément... Les femmes et les enfants ne sont normalement pas autorisés à assister à la cérémonie, mais des petits aménagements avec les ancêtres sont possibles moyennant quelques palabres et négociations symboliques ($) avec les chefs coutumiers. Et vous pourrez même repartir avec l'une de ces imposantes croisettes sous le bras, en guise de souvenir.

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