Guide de voyage Asbury Park

Station balnéaire fondée en 1871, Asbury Park connaît une période de splendeur qui atteint son apogée dans les années 1920, avant de tomber en désuétude après la Seconde Guerre mondiale. Incapable de se moderniser, celle qui était une destination de villégiature privilégiée tombe dans l’oubli et une population de classe moyenne élit domicile dans ses jolis pavillons désertés par les familles aisées. En juillet 1970, des émeutes raciales éclatent et Asbury Park devient officiellement infréquentable. Dès les années 1950, pourtant, la ville devient populaire auprès de la communauté gay de New York qui s’y sent libre et fréquente ses bars les week-ends. Natif du coin, le légendaire musicien Bruce Springsteen tente de faire revivre Asbury Park et en devient le premier ambassadeur. Il lui dédie même un album, Greetings from Asbury Park, N.J., sorti en 1973. La ville devient alors une destination musicale incontournable et les plus grands se produisent au Stone Pony, sa salle de concert. En 1998, le DJ Shep Pettibone ouvre le Paradise Nightclub dans un hôtel désaffecté. Cette boîte de nuit gay devient rapidement un lieu mythique où l’on vient de toute la côte Est pour faire la fête. De nombreux gays rachètent à bas prix les maisons victoriennes laissées à l’abandon puis les retapent, donnant un second souffle à la ville. A partir des années 2000, les commerces font peu à peu leur retour et Asbury Park retrouve son statut d’enclave estivale. Il fait bon s’y baigner, bronzer sur sa longue plage de sable et se balader le long de sa promenade, celle qui est représentée sur la pochette de l’album de Springsteen. Réhabilitée, bien que n’ayant pas tout à fait retrouvé sa splendeur d’antan, la ville est aujourd’hui la terre d’accueil estivale d’une population très hétéroclite : hippies, musiciens, familles nombreuses, couples gays, jeunesse branchée fuyant la chaleur étouffante de Philly ou New York... Le street art a pris ses quartiers un peu partout, signe qu’Asbury Park est bel et bien ressuscitée, et la gentrification commence même à pointer le bout de son nez.