Guide de voyage Grand-Lahou

C’est sur une étroite bande de sable entre l’océan Atlantique et la lagune Tagba et à l’embouchure du fleuve Bandama qu’a été construite la « Cité aux trois eaux », troisième ville coloniale de Côte d’Ivoire, aussi nommée Lahou-Kpanda ou Lahou Plage.Dès les années 1970, l’ensablement de l’embouchure, le progressif pourrissement des bâtiments dû à l’air marin, les problèmes de communication que la présence d’un bac ne suffisait à résoudre et l’appauvrissement des eaux en poissons avaient amené l’Etat à décider le transfert de la ville coloniale vouée à l’engloutissement sur un nouveau site plus viable, à une vingtaine de kilomètres des côtes dans l’arrière-pays du littoral. C’est le Grand-Lahou « nouveau », situé à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, auquel on accède par la Côtière.On découvre à l’entrée, la gare routière goudronnée, bondée de voyageurs et de vendeuses d’attiéké puis, un peu plus loin, une statue du Père de la nation Félix Houphouët-Boigny, arborant fièrement une houe et une daba. Petite bourgade dynamique et métissée située dans une région très riche en cultures de rente (essentiellement de l’hévéa et du palmier à huile), Grand-Lahou accueille une importante communauté d’Appolloniens (ou N’Zima, ethnie locale Akan), des Didas, des Burkinabè, des Dioulas et quelques commerçants mauritaniens. Elle est aussi connue en tant que berceau de la danse traditionnelle Awossi, devenue le Mapouka, et lieu de naissance d’Usher Assouan (1930-2007), homme politique ivoirien et personnalité du continent africain sous l’ère Houphouët-Boigny. Hormis un marché pittoresque animé les vendredis et quelques édifices religieux (deux églises, une mosquée et un temple harriste), le principal intérêt de Grand-Lahou réside surtout dans ses proches environs. Si un pèlerinage à Lahou Plage s’impose, on relève également la maison de feu Usher Assouan, le lac sacré, et surtout le Parc national d’Azagny et son île aux Chimpanzés.