Guide de voyage Île Boulay

S’étendant sur 11 km de long et 3 km de large, l’île Boulay est la principale d’un chapelet de treize îles situées dans la lagune Ébrié, à proximité du port autonome et de l’océan Atlantique. Elle aurait été baptisée du nom d’un compagnon du lieutenant Cormet, qui explora la lagune à la fin du XIXe siècle ou, selon les versions, du patronyme d’un ancien colon qui y avait une plantation. Rattaché à la commune de Yopougon, l’archipel est peu peuplé, la plupart des îles dépourvues de lignes téléphoniques et même d’eau courante pour certaines. Elles abritent des villages de pêcheurs (Ossibissa, Baoulékro, N’Zimakro, Johnnykro...) ayant conservé leur authenticité architecturale et sociale. Lieu de villégiature très prisé des Abidjanais en raison de son relatif isolement et de sa proximité avec la ville, l’Ile Boulay se caractérise par une nature encore préservée, des sites naturels d’une grande beauté (lac Bakré, forêt de mangroves, cocoteraies, île aux serpents...) et sa fameuse « Baie des milliardaires », assimilée à un Beverly Hills local où, dans une végétation luxuriante d’hibiscus multicolores et d’arbres tropicaux, de somptueuses demeures rivalisent de charme et d’élégance. En effet, plus encore qu’à Assinie, le fin du fin quand on est un Abidjanais in, c’est d’avoir son « cabanon » à l’île Boulay. Chefs d’entreprise, ministres, riches expatriés, diplomates et certaines personnalités du showbiz, y ont ainsi établi leur résidence secondaire. Lieu de contraste où ces citadins nantis cohabitent en harmonie avec les villageois autochtones.Un projet de pont reliant Yopougon à l’île Boulay, devrait d’ici quelques années donner un tout autre visage à ce paisible éden, déjà dans la ligne de mire d’investisseurs étrangers qui veulent y construire un complexe hôtelier 5 étoiles pour les uns, et un site agro-industriel pour les autres. Jusqu’ici le petit bout de paradis résiste, mais on peut penser que cela ne durera pas. Raison de plus pour profiter des charmes envoûtants de l’île Boulay tant qu’elle demeure encore un peu coupée du monde...