Timbre à l'effigie de Léo Ferré © Sergey Goryachev - shutterstock.com.jpg

Les grands auteurs

De beaux noms de la littérature française sont liés de près ou de loin à la Principauté. Le célèbre Marcel Pagnol, par exemple, originaire d’Aubagne, est tombé amoureux de Monaco en 1926. C’est à cette date qu’il créé sa pièce Jazz, au Théâtre de Monte-Carlo. Grand ami du Prince Rainier III, il décide même de s’installer en Principauté en 1951 et achète « La Lestra », magnifique villa du XIXe siècle située à Monte-Carlo. L’auteur a d’ailleurs témoigné son amour pour Monaco en une phrase inscrite sur sa stèle commémorative : « Ici, les Arts peuvent vivre encore à l’ombre de l’olivier, sur le bord de la mer latine, là où l'autorité d'un seul garde la liberté de tous. »

Le poète Guillaume Apollinaire, quant à lui, a vécu une grande partie de son enfance et de son adolescence en Principauté. Il y restera jusqu’au baccalauréat, qu’il n’obtient pas, avant de partir pour Paris et de devenir le poète accompli que nous connaissons. L’écrivain Armand Lunel, pour sa part, a passé ses dernières années de vie en Principauté, où il est décédé en 1977. Un prix d’écriture organisé par le Pen Club de Monaco porte son nom.

Enfin, bien entendu, le célèbre chanteur et poète Léo Ferré a laissé sa trace en Principauté, où il est né et a suivi sa scolarité. Naturalisé monégasque en 1953, il compose La Chanson du mal-aimé l’année suivante à l’Opéra de Monte-Carlo, sur proposition du Prince Rainier III. Il repose aujourd’hui au cimetière de Monaco ; une place et un espace culturel portent aujourd’hui son nom. Il est même possible de se procurer des timbres à son effigie.

Le Prix de littérature Prince-Pierre-de-Monaco

Ce Prix littéraire existe depuis 1951, créé par le Prince monégasque par alliance : Pierre de Polignac. Il est attribué chaque année à un auteur francophone de renom pour l’ensemble de son œuvre, à l’occasion de la publication d’un nouvel ouvrage. Parmi les lauréats, nous retrouvons par exemple Jean Giono, Hervé Bazin, Eugène Ionesco, Marguerite Yourcenar, Françoise Sagan ou encore Chantal Thomas. Actuellement présidé par la Princesse Caroline de Monaco, petite-fille de Pierre de Polignac, ce Prix est doté d’une somme de 25 000 euros.

Salon du Livre

Organisé par l’association « Les Rencontres Littéraires Fabian Boisson », et sous le haut patronage du Prince Albert II, le Salon du Livre de Monaco est le rendez-vous incontournable des passionnés de littérature depuis 2012. Entièrement gratuit et en libre accès, il propose chaque année, et le temps d’un week-end, son lot de conférences et de rencontres avec les grands auteurs qui y sont invités.

Charlotte Casiraghi et l’amour de la philosophie

La fille de la Princesse Caroline de Hanovre ne se distingue par uniquement par ses prouesses équestres. Elle a également écrit un livre et quelques articles de presse, notamment à l’étranger, mais elle est aussi fondatrice des « Rencontres Philosophiques de Monaco », où sont organisées de nombreuses conférences, et du Prix Philosophie.

Monaco se raconte aussi en bande dessinée

Les amoureux du neuvième art seront ravis d’apprendre qu’une dizaine de BD, consultables à la médiathèque de Monaco, retracent l’Histoire de la Principauté et de ses figures historiques emblématiques. Certaines ont d’ailleurs été préfacées par les Princes Rainier III et Albert II, en témoignage de leur soutien à ces belles initiatives.

L’album le plus récent à ce jour est consacré à la légende de sainte Dévote, patronne protectrice de Monaco. Une autre, dédiée au Prince Albert Ier et à ses incroyables expéditions, a vu le jour en 2018. Les nostalgiques des aventures de Michel Vaillant se souviennent peut-être également du numéro Panique à Monaco, où le célèbre pilote doit déjouer un sinistre complot pendant le Grand Prix.

 Le saviez-vous ? Tintin, le grand reporter à la houppette né sous le crayon du dessinateur belge Hergé existe aussi en monégasque ! Renommé Tintín (prononcez « Tinetine »), il voyage aux côtés du capitaine Stocafí et de son adorable chien Milu. Quant aux Dupont et Dupond, ils sont désormais connus sous les noms de Duponte et Davuta. Le premier album traduit n’est autre que le célèbre Les Bijoux de la Castafiore :  I Ori d'A Castafiore. A vous de deviner ce qui se cache également sous U secretu d’a Licorna et U Tresoru Rakamu U Russu. Difficiles à trouver, elles sont néanmoins consultables à la médiathèque de Monaco.  

La langue monégasque

C’est d’ailleurs le poète et écrivain Louis Notari (1879-1961) qui a remis la langue monégasque sur le devant de la scène. Fervent défenseur de cette langue dialectale, il est le premier à avoir codifié le monégasque dans une langue écrite, alors qu’elle n’était pratiquée qu’à l’oral auparavant. C’est de sa plume qu’est né le tout premier ouvrage entièrement rédigé en monégasque : La légende de sainte Dévote. Il est également à l’origine des paroles de l’hymne national monégasque, qui avait d’abord été créé en langue française par Théophile Bellando de Castro. Louis Notari est aussi très connu pour avoir écrit les paroles de Campanin de San Niculau, morceau qui a d’ailleurs été joué à l’occasion des funérailles du Prince Rainier III, conformément à sa demande. En récompense de son œuvre patrimoniale, une rue et une bibliothèque portent désormais le nom de Louis Notari à Monaco.

L’abbé et poète monégasque Louis Frolla a aussi participé à la définition de la langue en publiant une grammaire monégasque en 1960, puis un dictionnaire franco-monégasque en 1963, complété par un autre dictionnaire coécrit par les lexicographes monégasques Louis Barral et Suzanne Simone vingt ans plus tard.

De même, le prêtre monégasque Georges Franzi est considéré comme le premier enseignant du monégasque en Principauté, lorsque le Prince Rainier en rend l’apprentissage obligatoire à l’école en 1972. Le chanoine a même mis au point les premiers manuels scolaires U me primu libru et A piciuna gramatica. Il est également l’auteur du cantique de Noël : la Meditaçiun sci'u Pan de Natale.

Aujourd’hui, l’apprentissage de la langue monégasque est obligatoire au collège. L’Académie des Langues Dialectales, créée en 1981, contribue au rayonnement de la langue, en proposant des cours de monégasques et en participant à des colloques et conférences internationales de linguistique pour représenter la Principauté.