Du haut de leurs 103 mètres, les chutes Victoria sont deux fois plus hautes que les célèbres chutes du Niagara américaines et étendent leur rideau de cascades sur une distance de plus de 1 700 m. Leur débit, extrêmement puissant, peut atteindre, à la fin de la saison des pluies, 545 millions de litres à la minute. Et le fracas qu’elles génèrent en s’engouffrant de façon brutale dans la gorge s’entend à plusieurs kilomètres à la ronde, tel le terrible rugissement de quelque créature infernale… Ce lieu fascinant, la brume qui s’en échappe, le bruit de l’eau qui chute, ainsi que la forêt tropicale qui s’est développée autour, ont pendant des millénaires intrigué les populations locales, qui ont développé toutes sortes de croyances et de rites autour des chutes qu’ils appellent « Mosi-oa-Tunya », « la fumée qui tonne ». La brume peut monter jusqu’à 400 m d’altitude et est visible parfois jusqu’à 50 km. Il est possible d’y voir un phénomène aussi rare qu’étrange : des arcs-en-ciel lunaires, qui apparaissent au-dessus des chutes les soirs de pleine lune. On comprend quels furent l’étonnement et la fascination de Livingstone lorsque, en 1855, au cours d’une de ses nombreuses expéditions en Afrique australe et centrale, il découvrit ce joyau de la nature… Surpris et attiré par un curieux nuage blanchâtre s’élevant en permanence au-dessus d’une infime partie de la forêt, il demanda sans doute aux autochtones de le conduire au pied de cette fameuse Mosi-oa-Tunya dont le chef Sebituane lui avait parlé. Là, baigné des embruns projetés au-dessus de la faille et étourdi par l’incroyable vacarme résonnant dans la gorge, Livingstone eut la révélation d’un des sites naturels les plus extraordinaires de tous les temps, et, subjugué par tant de majesté et de splendeur, il donna aux chutes le nom de sa reine : Victoria. Après l’indépendance, lors de la chasse aux noms coloniaux, un groupe d’opposants à l’ancien régime blanc a manifesté le désir de redonner aux chutes l’une de leurs appellations premières : « Mosi-oa-Tunya ». On décida finalement de laisser aux cataractes leur nom populaire, afin de ne pas influer sur le flot croissant de touristes et de devises. Le nom de Vic Falls fut également gardé pour désigner la ville touristique qui se développa sur la rive sud des chutes à partir de 1905, côté Zimbabwe.Formant l’une des plus belles frontières naturelles au monde, les chutes Victoria s’étendent pour un tiers sur le territoire zambien et pour deux tiers sur le territoire zimbabwéen. Cette disproportion explique certainement que, durant de nombreuses années, le Zimbabwe ait davantage tiré profit de la présence des chutes que la Zambie. Toutefois, avec la crise économique et politique qui persiste au Zimbabwe depuis la fin des années 1990, la tendance s’est considérablement inversée et Livingstone (en Zambie) reçoit désormais plus de touristes que Victoria Falls (au Zimbabwe). Nous vous conseillons, dans la mesure du possible, de visiter les deux villes qui présentent un aspect très différent ou, du moins, de prendre une journée afin d’aller admirer les chutes depuis la rive zimbabwéenne. En plus de l’attraction exercée par les merveilleuses cataractes, la région est devenue un lieu de référence pour les aventuriers du monde entier, avides de s’exercer aux sports extrêmes dans un cadre naturel exceptionnel : saut à l'élastique, rafting, randonnée, escalade, bateau, etc.Côté zambien. La rive zambienne offre un panorama relativement différent de la rive zimbabwéenne. Située à l’extrémité de la gorge des chutes et moins proche, elle offre une multitude de vues différentes panoramiques (et c'est l'intérêt). En saison de basses eaux néanmoins, nous ne recommandons pas de visiter ce parc si vous devez n'en choisir qu'un, car la vue est limitée à beaucoup de roche à nue ; mieux vaut se concentrer sur le côté zimbabwéen plus proche et plus impressionnant. Le sentier principal de promenade longe la falaise face aux chutes avec un passage vertigineux sur une passerelle métallique (le knife-edge bridge) qui assure, de mars à mai, une douche naturelle mémorable. Un joli point de vue sur le fleuve, souvent couronné d’un arc-en-ciel, est également à signaler en amont des chutes. Ensuite le parcours vous mène à travers bois jusqu’à un point de vue sur le grand pont frontalier qui enjambe la faille à 111 m de haut. Vous pourrez éventuellement distinguer au loin les silhouettes en yo-yo des têtes brûlées sautant à l’élastique. Pour une autre perspective, il est possible, mais uniquement sur la rive zambienne, de descendre au fond de la gorge. Suivez depuis l’entrée la direction du Boiling Pot, utilisé par les rafteurs comme point de départ de leur descente du Zambèze en saison de basses eaux. Une colonie de babouins vit de part et d'autre de ce chemin et il peut être assez impressionnant de la traverser, de gros mâles étant assis en plein milieu quelquefois. Contournez-les calmement, ils sont habitués aux touristes ! Vous grimperez d’abord de grands escaliers à travers une parcelle de forêt primaire tropicale avec ses espèces végétales particulières, puis vous poursuivrez prudemment à travers les rochers. La descente et la remontée sont assez fatigantes, mais la vue imprenable sur le pont et, avec encore un peu d’effort, sur les chutes qui se déversent dans le canyon, en vaut la peine, l’idéal étant de prévoir un pique-nique. Certains tour-opérateurs proposent, à certaines saisons, de se rapprocher des chutes par en dessous et d’y nager dans la rivière, « sous la brume » (« under the spray »).Enfin, en contournant l’extrémité de la gorge, à l’opposé du sentier principal qui fait face aux chutes, vous pourrez découvrir la rivière s’écoulant tranquillement juste quelques mètres avant de plonger dans sa chute vertigineuse. Un lieu très joli, idéal pour se reposer en fin de visite.Côté zimbabwéen. Le Victoria Falls National Park s’étend sur 23 km2 et comprend les cataractes ainsi que l’écosystème qui lui sont directement liés. De petits chemins de promenade et de légers promontoires bordés de petits buissons épineux (pour empêcher les curieux de s’approcher trop près du bord) ont été aménagés le long de la faille et offrent des panoramas époustouflants sur les trombes d’eau en enfilade. Contrairement à la rive zambienne, on peut ici contempler le rideau entier des chutes (ou, selon la période, de le deviner à travers les embruns) divisé en cinq cataractes majeures : Devil’s Cataract (cascade de 30 m de large et 70 m de haut), Main Falls (1 km de large et 93 m de haut), Horseshoe Falls, Rainbow Falls (les plus hautes, à 108 m) et Eastern Cataract (101 m de haut). A l’extrémité des chutes se trouve le Danger Point (le point dangereux !) d’où il est possible d’observer le bouillonnement des eaux dans le fond de la gorge. Ensuite, la faille se scinde en deux pour laisser s’écouler le fleuve sous le pont métallique frontalier. Arrosée en permanence par les projections des chutes, la végétation qui borde les pans rocheux se déploie en une mini-jungle luxuriante, qui n’est pas sans rappeler les forêts tropicales du centre de l’Afrique. Là, au milieu des lianes, des palmiers et des arbres exotiques folâtrent quelques babouins, grivets, phacochères, cobes à croissant et guibs harnachés, tandis que les papillons et oiseaux aux couleurs chatoyantes volettent dans les fougères et ébéniers alentour...

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Victoria Falls. Wolfgang_Steiner
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