Guide de voyage Réserve Du Gourma

Terre des éléphants et des pasteurs peuls, le Gourma couvre les cercles de Douentza et de Gourma Rharous. Les limites ne sont pas matérialisées par des panneaux ou des barrières.La route vers Gao est splendide. Les paysages sont à couper le souffle. Un décor composé de sortes d’inselbergs et de canyons, comparable au site grandiose de Monument Valley aux Etats-Unis. De part et d'autre du goudron s'élèvent des masses de grès tabulaires contrastant avec les vastes plaines du Gourma et du delta intérieur. Des bergers touareg et peuls, accompagnant d’immenses troupeaux de bœufs, de chèvres, de moutons et de dromadaires, y habitent.Dans le Gourma, on pourra partir à la rencontre des éléphants les plus septentrionaux d’Afrique. Ceux-ci appartiennent à l’un des plus importants troupeaux d’Afrique occidentale. Il n’est toutefois pas facile de les observer, bien que le troupeau soit constitué de trois cent quatre-vingts individus. Ils sont peu chassés par les peuples du Gourma. En revanche, la pharmacopée utilise les sous-produits de l’éléphant. Ainsi, la poudre d’ivoire sert à soigner les rhumatismes, la peau est utilisée contre les dermatoses, les extraits de placenta guérissent la stérilité féminine, alors que le sperme permet de lutter contre l’impuissance masculine. Les éléphants, de plus en plus nombreux, commencent à détruire les cultures, les greniers et les habitations, mais sont, malgré tout, toujours respectés par les habitants. Un proverbe commun à toutes les ethnies de la région dit ceci : « On voit mal comment le propriétaire d’un champ pourrait empêcher l’éléphant d’y pénétrer le jour ; c’est donc par respect pour le propriétaire du champ que l’éléphant attend la nuit pour rentrer dans son champ. »Au fur et à mesure de l’année, le troupeau se déplace pour fuir la sécheresse et trouver sa nourriture. Le calendrier de déplacement du troupeau est à peu près établi, néanmoins, il reste assez élastique d’une année sur l’autre. Les éléphants sont dans le Gourma du mois d’octobre au mois de juillet. En juin, ils quittent la région pour se rendre au Burkina Faso. En octobre, ils sont autour de la mare de Soum, à la frontière du Burkina Faso. Au mois de décembre, aux environs de Hombori, le troupeau se divise en deux. Une partie reste dans cette région, l’autre se rend à Inadiatafane jusqu’au mois de mars. En avril, ces derniers sont à la mare de Banzena. Enfin, ils descendent près de Boni et de Douentza (vers mai ou juin) avant de retourner au Burkina Faso.Pour aller voir les éléphants, renseignez-vous à Douentza au service des eaux et forêts, pour savoir où ils se trouvent. Un véhicule tout-terrain et un guide sont indispensables. Il est en effet difficile d’accéder aux zones dans lesquelles ils se trouvent, en particulier durant la saison des pluies. Sachez enfin que les talents de votre guide (pisteur d’éléphants) ne doivent pas être mis en doute, mais vous pourrez toujours rentrer bredouille.Attention, la région du Gourma et le Nord du Mali sont formellement déconseillés et classés « zone dangereuse » par les autorités depuis l'enlèvement de plusieurs ressortissants français ou européens en 2011.