Guide de voyage Lae

Tout comme Port Moresby, la capitale de Morobe n’inspire pas vraiment le voyageur. La « ville des nids-de-poule », comme la surnomment les Papous en raison de l’état de ses rues, fait régulièrement parler d’elle à cause de ses problèmes de criminalité, conséquence de son dynamisme économique qui y attire beaucoup de monde. La ville et son port, points d’arrivée et de départ de toutes les marchandises venant ou partant vers l’intérieur, représentent le cœur du pays, l’irriguant continuellement. Pas vraiment touristique, Lae avec ses 150 000 habitants dispose de quelques atouts. La ville, qui s’organise autour d’un beau jardin botanique, possède un magasin d’art bien fourni et le très intéressant Rainforest Habitat, sorte de zoo situé au-dessus de l’université. Elle est surtout le point de départ de nombreuses excursions ou expéditions dans la province. Et comme toute grande ville, elle apprendra beaucoup aux visiteurs sur la Papouasie contemporaine.HistoireL’histoire de la ville se mêle étroitement à celle de la ruée vers l’or des années 1920-1930. C’est à cette époque que l’on construisit un premier aéroport alimentant en matériel et nourriture les mines de Wau et Bulolo. La ville émergea donc autour de cet aéroport, qui n’est plus en service aujourd’hui. Lae devint la capitale des Territoires de Nouvelle-Guinée en 1937, après qu’une éruption volcanique à Rabaul eut convaincu le gouvernement de la nécessité de son déplacement. En 1942, prise par les Japonais, elle devint, avec la toute proche Salamaua et Rabaul, l’une des principales bases des forces impériales. Après les féroces batailles de Kokoda puis de Wau, les Japonais partis à l’assaut du nord du pays se replièrent sur Lae et il fallut aux Alliés des semaines d’intenses combats pour en reprendre le contrôle, le 16 septembre. Le développement de la ville après-guerre fut directement lié à celui des montagnes, puisque c’est par là que transitent toutes les marchandises importées ou exportées de cette région. Cette importance fut encore renforcée par le boom minier des années 1980-1990. Aujourd’hui Lae est la seule ville du pays à posséder de vraies industries. Malheureusement, les infrastructures, transports, technologies ne suivent pas, ce qui freine le développement. Cependant, les investissements portuaires se multiplient pour faire de Lae un hub commercial et industriel et peut-être, encore une fois, le point de départ d’une nouvelle expansion pour la ville.