Les monts et dômes se dressant dans le sud-ouest du Zimbabwe portent le nom de Matobo ou Matopos. Cette appellation fut donnée par le grand chef zoulou Mzilikazi qui vit dans ces éminences nues et lisses des amatobo ou « têtes chauves ». Comme le rapprochement était frappant et représentatif, le nom resta et il désigne aujourd'hui l'une des zones les plus pittoresques et les plus intéressantes du Zimbabwe. Il faut dire que l'endroit est marqué du sceau de l'histoire et jouit d'un profond respect de la part de tous les locaux. Peut-être est-ce dû au fait que les collines sont vieilles de plus de 3 000 millions d'années et sont ainsi dignes, comme le veut la croyance locale, d'abriter les esprits des ancêtres. Depuis toujours, un certain mystère entoure les entassements rocheux de Matobo, qui ont servi de terre d'accueil à plusieurs tribus successives. Les premiers à investir les lieux furent les San, il y a plus de 40 000 ans. Ces chasseurs-cueilleurs laissèrent la trace de leur passage en couvrant les parois des surplombs rocheux et cavernes de peintures rupestres. Dans les environs des XVe et XVIe siècles, ce furent les Torwa qui s'installèrent ; ceux-ci quittèrent le sud-est (la cité de Great Zimbabwe) et vinrent construire une nouvelle capitale, Khami, dans les collines de Matobo. À la fin du XVIe siècle, ils furent chassés des lieux par les Rozwi, qui établirent leur cité royale à Danangombe, mais firent des hauteurs de Matobo leur capitale religieuse. Ils y développèrent le culte de Mwari, qui est encore très vivace aujourd'hui. Au XIXe siècle, Mzilikazi, contraint de quitter le Zoulouland, puis les montagnes de Magaliesberg (actuelle Afrique du Sud), traversa le fleuve Limpopo et parvint à son tour dans les collines. Grâce à ses puissants guerriers, il en délogea les Rozwi, mais il fut si impressionné par le culte de Mwari qu'il l'adopta. Le dieu fut également respecté par les colons blancs, qui, à la fin du XIXe siècle, arrivèrent à leur tour dans cette région de l'Afrique australe, sous la gouverne de Rhodes. Ce dernier établit certains accords avec Lobengula, le successeur de Mzilikazi. Cependant l'entente cordiale se transforma vite en violents conflits, qui se soldèrent par la défaite des Ndebele. Au XXe siècle, d'autres combats eurent encore lieu dans les collines, notamment entre les Blancs – qui désiraient transformer une partie de Matopos en réserve naturelle – et les Noirs – qui voulaient cultiver toutes les terres. Les Blancs l'emportèrent et la décision fut même confirmée plusieurs décennies plus tard (c'est-à-dire après l'indépendance) par le gouvernement de Mugabe. De nos jours, la partie la plus spectaculaire de Matobo est ainsi protégée et possède le statut de parc national. Celui-ci s'étend sur 43 200 ha et comprend d'impressionnants entassements de rochers, de très belles peintures rupestres, la tombe de Cecil Rhodes, une forte concentration d'aigles noirs et de léopards ainsi qu'un nombre honorable de rhinocéros blancs et noirs.Le parc se trouve à 35 km au sud de Bulawayo et est très bien indiqué. Il y a plusieurs entrées, dont la principale se trouve au nord. Aucun transport en commun ne traverse le parc sauf les kombis qui font la route entre Bulawayo et Maphisa. Ceux-ci peuvent vous déposer aux entrées de Big Cave Camp, Farmhouse ou Amalinda Lodge. Les autres ne sont accessibles qu'en taxi ou avec un transfert organisé par les lodges.Le parc national des monts Matobo est divisé en six parties :The Northern Wilderness Area. Il s’agit de la partie la mieux développée et la plus fréquentée du parc ; c’est aussi celle qui est la plus facilement accessible et la plus proche de Bulawayo. Son centre d’intérêt est la View of the World (selon les mots de Cecil Rhodes) : une colline offrant un panorama extraordinaire sur les paysages bruts et chaotiques alentour. C’est là, au cœur d’un amphithéâtre de gros rochers ronds et au sommet d’un dôme en partie couvert de lichens, que Rhodes, fasciné par la beauté des lieux, décida de se faire enterrer. Deux autres hommes importants furent également ensevelis en ces lieux : l’ami fidèle d’abord, le docteur Leander Starr Jameson, commandant de Fort Victoria et leader du raid qui déclencha la guerre des Boers une centaine d’années auparavant ; Charles Patrick John Coghlan ensuite, premier chef du gouvernement de Rhodésie du Sud. Un mémorial (Shangani River Memorial) fut également érigé sur les ordres de Rhodes, en souvenir d’Allan Wilson et de ses trente-trois soldats britanniques, anéantis par les guerriers ndebele lors d’une campagne contre Lobengula. L’ironie du sort est que les corps des colonisateurs les plus virulents reposent au sommet d’une colline sacrée appelée Malindidzimu dans la langue locale, un mot ndebele désignant la « demeure des esprits bienveillants ». Le grand chef zoulou Mzilikazi est lui-même enterré à 15 km au nord-est de la tombe de Rhodes, dans une caverne dominant une colline. À environ 5 km au nord-est de la colline où repose Rhodes, non loin de la route bitumée, se trouvent de très intéressantes peintures rupestres, du nom de White Rhino Shelter. Leur particularité est d’être des dessins au trait, contrairement à ceux des autres sites, qui sont plutôt polychromes. Cinq rhinocéros blancs et une tête de rhinocéros noir sont ainsi très nettement visibles et valent vraiment le coup d’œil. Un peu plus au nord, en dehors des limites du parc, une autre caverne (Mjelele Cave) abrite également de belles peintures rupestres investies d’une grande importance religieuse et qui font parfois l’objet de cérémonies rituelles ;Togwe Wilderness Area. Cette partie correspond à l’est du parc. C’est l’une des zones les plus sauvages et les plus reculées. Ses pistes sont assez mauvaises et nécessitent l’utilisation d’un 4 x 4. Quelques emplacements de camping ont été aménagés et deux petits lacs artificiellement créés (Togwana et Mtsheleli). De belles peintures rupestres ornent également la grotte d’Inange, située à 7 km à l’est du barrage de Togwana. Comme elle n’est pas évidente à trouver, les personnes intéressées par l’excursion (une randonnée pédestre de plusieurs heures sur des sentiers parfois escarpés) prendront soin de collecter un maximum d’informations auprès des bureaux à l'entrée du parc national ;Central Wilderness Area. La partie centrale du parc est parsemée de nombreux petits lacs de retenue, dont le plus connu et le plus fréquenté est celui de Maleme, aménagé au niveau de la rivière du même nom. C’est à proximité de ce lac que se trouvent le plus grand camping de la zone protégée, le bureau du parc ainsi que leurs chalets. Deux cavernes valent le détour : la grotte de Nswatugi, où des ossements humains anciens de plus de 35 000 ans ont été exhumés – des dessins de personnages et d’animaux en bon état de conservation sont également visibles –, et la grotte de Pomongwe, dont les peintures ont malheureusement été terriblement endommagées par un chercheur. Pour les protéger, il les avait recouvertes d'un vernis, mais le résultat fut contraire à ses attentes. Ces deux cavités sont bien signalées et sont facilement accessibles par de petits sentiers ;Whovi Wilderness Area. Toute la partie occidentale du parc est exclusivement réservée à la faune sauvage. Elle abrite une cinquantaine d’espèces de grands mammifères, parmi lesquels de nombreuses antilopes, des singes, des girafes, des zèbres, des caracals, des léopards et surtout des rhinocéros blancs et noirs ! Les nombreuses pistes aménagées dans le parc favorisent d’ailleurs la recherche, d’autant plus que certaines d’entre elles longent de petits points d’eau fréquentés par les animaux.Bambata Wilderness Area. Il s’agit d’une toute petite section située au nord de la zone voisine Whovi Wilderness Area. L’unique intérêt de cette partie est une caverne, Bambata Cave, ornée de belles peintures rupestres, dont un superbe dessin de guépard. La grotte est accessible à pied à 40 minutes de marche ou en 4 x 4, à partir de la route reliant la zone de Whovi à Bulawayo ;Maleme Wilderness Area. Cette zone couvre toute la section australe du parc. C’est la seule à avoir été maintenue complètement sauvage et à ne disposer d’aucun aménagement.

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