456-880

Porto est prise par le roi wisigoth Théodoric II. La ville sera ensuite occupée par les Maures en 716 qui y restent jusqu’à la Reconquête par le roi Alphonse Ier d’Asturies au milieu du VIIIe siècle. Porto reste alors à l’abandon environ un siècle, avant qu’Alphonse III le Grand repeuple la cité.

906

Thérèse, fille du roi Alphonse VI de Castille-et-Léon, est mariée à Henri de Bourgogne. Ce dernier octroi au roi le « Comté Portucalense » dont la capitale est Porto.

1120

Porto appartient à l’évêque Dom Hugo qui a acquis un vaste territoire. Ce dernier parvient à développer la ville qui grandit au-delà des murailles déjà installées.

Milieu du XIVe Siècle

Suite à l’expansion de Porto, passage important pour le commerce, une nouvelle muraille de protection est construite autour de la ville.

1355

La décision d'édifier une nouvelle muraille est principalement due à la révolte de l'Infant Dom Pedro contre son père, le roi Dom Alfonso IV. Ce dernier, ayant assassiné la bien-aimée de son fils, a subi sa colère vengeresse. La population, fidèle au roi, a résisté aux attaques de Dom Pedro.

1370

La muraille de protection est enfin achevée ; elle est nommée Fernandina, en référence à Dom Ferdinand qui règne alors.

1383-1385

Porto se retrouve de nouveau au centre des confrontations pour une possible annexion du royaume à la Castille. Le futur roi Dom Joao I (dynastie d’Avis) est soutenu par les habitants. C’est à Porto qu’il épouse, en 1387, Dona Filipa de Lencastre, et que naît leur progéniture, dont l’Infante Dom Henrique.

1394-1460

Infante Dom Henrique

Henri le Navigateur, né à Porto, fut une figure très importante dans l'histoire de la navigation et de l'expansion coloniale portugaise. Le prince organisa plusieurs expéditions qui aboutirent à la découverte d'une partie de la côte occidentale africaine, ainsi que des archipels de Madère, des Açores et du Cap-Vert.

Henri le navigateur en tête du Monument des Découvertes à Belem   © Sergio TB - Shutterstock.com.jpg

1414-1415

Dom Henrique lance l’expédition pour Ceuta. Les Portuenses sacrifient toute la viande qu’ils possèdent pour ravitailler le navire. C’est de là qu’est né le surnom de « tripeiros » puisqu’ils n’avaient gardé que des tripes pour se nourrir, qui sont le plat typique de la région de Porto.

XIV et XVe siècles

Expansion maritime de la ville

Les Découvertes ont enrichi le Portugal qui est devenu le centre européen du commerce maritime tandis que ses ports, et en particulier celui de Porto, ont connu une époque de fort dynamisme. À Porto s’est développée une grande activité maritime et commerciale, ce qui a propulsé la ville à la tête de l’industrie portugaise de construction navale. Le réseau routier grandit également, ouvrant Porto à de nouveaux axes de commerce et de transport.

Vers 1450-1500

Pero Vaz de Caminha

Cet illustre habitant de Porto faisait partie de la caravelle de Cabral quand elle arriva au Brésil en 1500. Chargé de documenter le périple, Caminha livra au roi de Portugal un récit de voyage de plusieurs pages où il relata de façon très détaillée l'arrivée des Portugais dans ces terres nouvelles. Ce document très riche est une source historique très importante pour connaître l'arrivée des Portugais au Brésil, mais aussi la faune et la flore locales, la vie des indigènes et la mentalité de l'époque. Cette lettre de la découverte du Brésil existe toujours et est conservée dans la Torre do Tombo, à Lisbonne.

1580-1640

Cohabitation mais surtout domination espagnole

Pendant soixante ans, l’Espagne et le Portugal ont été étroitement liés dans leur histoire. Leur union formait le plus grand empire jamais connu. Mais de nombreux conflits ont éclaté pour le trône du Portugal. Porto s’est rangée du côté du Prieur de Crato contre le roi Philippe II d’Espagne.

1640

Restauration de l’indépendance au Portugal

La ville soutient la révolte de Lisbonne qui met fin à l’union de l’Espagne et du Portugal. La Maison de la Monnaie est rétablie à Porto.

1668

L’Espagne reconnaît l’indépendance du Portugal.

XVIIIe siècle

Le siècle d’or de Porto

La domination espagnole a supposé une forte croissance urbaine et administrative pour Porto. Les deux pays réunis ont attiré les regards du monde entier. Ce fut une ère de grande production artistique et la ville s’est parée de bâtiments au style néoclassique. Le Palais de la Bourse témoigne de la richesse de Porto à cette époque.

1703

Le traité de Methuen établit des relations commerciales entre l'Angleterre et le Portugal. En 1717, la première production anglaise de vin de Porto part de la ville.

1725

L’architecte italien Nicolau Nasoni conçoit plusieurs bâtiments exceptionnels à Porto : la Tour des Clercs, le Palais Freixo ou encore la façade de l'église de la Miséricorde.

Le Palais Freixo © VR2000 - Shutterstock.Com.jpg

29 mars 1809

Alors que les troupes napoléoniennes envahissent Porto, le Pont das Barcas, en bois, cède sous le poids d’une foule effrayée qui s’y était précipitée. Les personnes meurent noyées. Le pont suspendu Dona Maria II le remplacera en 1842.

1811

Deux ans après la tragédie du pont das Barcas, les Français sont repoussés pour de bon, et le roi Joao VI qui s’était exilé au Brésil remonte sur le trône.

1832-1833

Le siège de Porto

Quand Dom Miguel arrive au pouvoir en 1828, le pays plonge dans une guerre civile, opposant les partisans de Dom Miguel à l’ancien roi Dom Pedro IV.

Assiégés pendant dix-huit mois, les Portuenses défendent leur ville contre les troupes absolutistes de Dom Miguel. C’est la victoire.

Dans la continuité, Dona Maria II est adoubée en tant que reine du Portugal.

XIXe siècle

Porto, libérale et progressiste, est le berceau de nombreux artistes, sculpteurs et poètes.

1820

Un soulèvement militaire à Porto met fin à la monarchie absolue. Constitution libérale.

14 janvier 1837

Le cœur d’or de Dom Pedro (qui se trouve dans l’église de Lapa) et le surnom d’Invicta (invaincue) sont ajoutés aux Armes de Porto après la signature d’un décret écrit par le Portuense Almeida Garrett (1799-1854) et signé par la reine Dona Maria II.

1886

Inauguration du pont Dom Luis, le plus célèbre de Porto, dont on doit l’exécution à Théophile Seyrig, ancien associé de Gustave Eiffel.

31 janvier 1891

Première tentative de révolution à Porto

A cette époque, le Portugal vit encore sous un système politique monarchiste. Cependant les idées républicaines gagnent en force. C’est à Porto que se déroule la première révolution républicaine qui se terminera, malheureusement, en bain de sang.

Les rebelles se révoltent dans les rues de Porto. Néanmoins, en l’absence de soutien de l’armée et des politiques, la supériorité de la monarchie l’emporte. La mémoire de cette date est immortalisée dans une rue du centre de Porto, Rua 31 de Janeiro.

1899

Triste année pour Porto qui décline quelque peu, et dont les habitants meurent de la peste bubonique.

1908- 1910

L’interdiction faite au Portugal par les Anglais de relier en Afrique l’Angola et le Mozambique stimule à nouveau le patriotisme républicain qui brûle de renverser la monarchie. Carlos Ier, conscient de l’extrême danger, instaure un régime dictatorial. Mais le peuple ne le voit pas de cette façon et le 1er février 1908 le roi et son fils sont assassinés sur la place du Commerce à Lisbonne. La République sera officiellement proclamée le 5 octobre 1910.

1919

Porto devient capitale du nord du Portugal suite à une tentative d’indépendance du pays. Les républicains mènent alors un soulèvement.

1926

La République est renversée par le coup d'Etat militaire du général Gomes da Costa. Ce dernier fait appel à un professeur d’économie catholique, Antonio de Oliveira Salazar, pour tenter de régler les difficultés financières du pays.

1933

L’État Nouveau (Estado Novo)

D’une certaine façon, on peut dire que le contexte de crise économique mondiale (1929) aide Salazar à mettre en place sa future dictature. En fermant le pays à toute influence étrangère, il réussit à stabiliser la monnaie portugaise, ce que le peuple attendait. Après son élection comme président du Conseil, il crée, en 1933, l’Estado Novo, entouré d’une police politique extrêmement efficace, la PIDE (Police intérieure et défense de l’État). Il enferme son pays et le coupe de toute influence extérieure, maintenant le Portugal dans un mode de vie rural et traditionnel avec une censure implacable. Durant cette période, de nombreuses infrastructures sont malgré tout rénovées à Porto.

1958-1974

La dictature fait de plus en plus d’insatisfaits. Le général Delgado se présente aux élections présidentielles de 1958 en promettant de démettre Salazar de sa fonction de Premier ministre (Salazar tiendra ce poste jusqu’à la fin de sa vie). Le général perd les élections et est assassiné en 1965. Le régime est à ce moment-là enlisé dans une guerre coloniale sans fin. L’armée s’épuise. En 1968, Salazar est frappé d’une hémorragie cérébrale. Marcelo Caetano est désigné pour lui succéder, la dictature se termine par la révolution des Œillets du 25 avril 1974, l’une des plus pacifiques jamais organisées.

1980-1990

La décennie du renouveau

Après une succession de plusieurs gouvernements lors des années précédentes, le Portugal connaît un regain de vitalité. Le pays intègre l’Union européenne en 1986. La capitale Lisbonne se renforce grâce aux aides financières, ce qui se reporte sur les autres villes du pays comme Porto. En 1987, Cavaco Silva, le Premier ministre, met en place une quantité de réformes pour moderniser le pays.

1996

L’Unesco décerne à Porto le statut de patrimoine mondial de l’Humanité grâce à sa grande richesse historique, plus particulièrement dans la vieille ville.

2001

Porto est élue capitale européenne de la culture. On construit alors la « Casa da Musica », grand auditorium, symbole du quartier de Boavista. En décembre, l'Unesco inscrit les vignobles du Alto Douro au patrimoine mondial en tant que « paysage culturel, évolutif et vivant ».

2005

Le début des années 2000 est difficile pour le pays. La situation économique n’est pas brillante et les gouvernements ne sont pas populaires. Tournant politique finalement en février 2005 : José Socrates, ancien secrétaire général du Parti socialiste, devient le nouveau chef du gouvernement, son parti ayant remporté la majorité absolue aux élections législatives. Il s’engage à réformer la fonction publique, dont la lourdeur est difficile à supporter pour le budget étatique, et à créer un « choc technologique » pour stimuler la croissance.

2008

La crise économique frappe le Portugal de plein fouet. Des mesures impopulaires sont prises pour renflouer les caisses de l’État : prime de Noël divisée par 2, ticket modérateur multiplié par 2, autoroutes gratuites qui deviennent payantes…

Automne 2009

Le PS gagne les élections législatives, mais perd la majorité absolue au parlement. A Porto, Rui Rio est élu pour la troisième fois (et dernière possible) président de la chambre municipale.

2012

L’année est marquée par le mécontentement de la population. Le 15 septembre, une grande manifestation contre la Troïka et les mesures gouvernementales a lieu : un million de personnes protestent dans tout le pays. Comme cela ne suffit pas, le 14 novembre, c’est la grève générale alors que le chômage atteint un niveau record de plus de 15 %.
Porto est élue meilleure destination européenne par l'organisation indépendante European consumers choice, loin devant Lisbonne...

2013

Rui Moreira (indépendant, soutenu par le CDS-PP, parti de droite) devient maire de la ville après les trois mandats de Rui Rio (social-démocrate).

2015

Le monde politique portugais est mis à mal par la crise. Alors que les élections législatives changent la majorité parlementaire, le président de la République, Anibal Cavaco Silva, décide de laisser Pedro Passos Coelho comme Premier ministre. La gauche, désormais majoritaire au Parlement, annonce aussitôt son intention de faire tomber ce nouveau gouvernement. C’est alors que le Bloc de Gauche (parti anti-austérité) s’allie aux socialistes (fait historique !) et renverse donc ce gouvernement. En novembre, Antonio Costa, chef de file du Parti socialiste soutenu par la gauche radicale, est nommé Premier ministre par le président.

24 janvier 2016

Marcelo Robelo de Sousa, professeur de droit et ancien commentateur à la télévision, est élu au premier tour président de la République pour un mandat de 5 ans. Bien que de centre droit (PSD), il assure veiller à la stabilité du pays, en n'entravant en rien l'action gouvernementale visant à mettre un terme aux politiques d'austérité menées depuis des années.

2019

En octobre ont lieu les élections législatives qui font couler beaucoup d’encre dans les journaux. Tout d’abord avec le taux d’abstention record de 51 %, mais aussi avec l’arrivée de l’extrême droite à l’assemblée avec le parti Chega et son leader André Ventura (jusqu’à présent, le Portugal était un des rares pays européens à ne pas avoir de sièges pour l’extrême droite à l’Assemblée nationale).

24 janvier 2021

Les élections présidentielles se déroulent alors que le pays est reconfiné depuis le 15 janvier. Pour protester contre les propos sexistes du candidat d’extrême droite André Ventura envers la candidate de gauche Maria Matias, des Portugais anonymes et des personnalités publiques affichent sur les réseaux leurs lèvres maquillées en rouge, assorties d’une tirade politique.

Résultats : le président sortant Marcelo Rebelo de Sousa, conservateur modéré, est largement réélu au premier tour, malgré une faible participation de la population (39,3 %).