CATHÉDRALE SAINT-GEORGES

Cette cathédrale orthodoxe serbe (Katedralja e Shën Gjergjit, Саборна црква Светог Ђорђа/Saborni hram Svetog Đorđa) est depuis 1887 le siège de l’éparchie (diocèse) de Raška et Prizren qui couvre le sud-ouest de la Serbie et l’ensemble du Kosovo. À l’origine, ce rôle devait revenir à la prestigieuse église de la Mère-de-Dieu-de-Leviša (sur la rive droite de la Prizrenska Bistrica), mais comme celle-ci était alors convertie en mosquée, les autorités ottomanes accordèrent, en 1855, l’autorisation de construire cette nouvelle cathédrale en plein cœur de la ville. Celle-ci fut achevée après plus de vingt ans de travaux. Plusieurs fois prise pour cible par les nationalistes albanais, notamment au cours des deux guerres mondiales, l’édifice a été pratiquement détruit par un incendie lors des émeutes anti-serbes de mars 2004. Seuls les murs ont résisté. Reconstruite en 2010, la cathédrale se présente sous la forme d’une église à trois nefs précédée d’un porche. Elle est surmontée d’un dôme et d’un clocher en façade. À l’intérieur, les fresques du XIX^e siècle ont été perdues et les murs sont désormais blancs. Le même minimalisme s’applique à l’iconostase simplement dotée de deux grandes icônes, dont l’une du XIV^e siècle.

Palais, églises et séminaire. Dans la cour de la cathédrale se trouvent le palais épiscopal et la petite église dite « Saint-Georges Runović ». Celle-ci fut construite à la fin du XV^e siècle par deux habitants serbes de la ville, les frères Runović. Durant la période ottomane, elle servit à entreposer les icônes et objets liturgiques provenant des églises des environs transformées en mosquée, puis de siège provisoire à l’éparchie durant la construction de la cathédrale. Incendiée et vandalisée en 2004, elle a été restaurée. L’intérieur conserve certaines fresques du XVII^e siècle et les tombes des frères Runović. De l’autre côté de la rue, en face de la cathédrale, on découvre un superbe exemple de l’architecture serbo-byzantine du XIV^e siècle : la minuscule église Saint-Nicolas avec son haut dôme octogonal. Maintes fois remaniée, elle a aussi été endommagée en 2004. Elle possède pourtant encore certaines de ses fresques des années 1330. Enfin, un autre monument orthodoxe serbe se situe dans le quartier de Shadërvan, le séminaire Saints-Cyrille-et-Méthode, qui se situe derrière la mosquée Sinan-Pacha. Fondé en 1872, il a servi de refuge pour les habitants serbes de la région en 1999. Incendié en 2004, il assure de nouveau la formation des prêtres et moines de l’éparchie (environ cinquante par an actuellement).