MAUSOLÉE DE SKANDERBEG

Ce mausolée érigé en 1981 (Vendevarrimi i Skenderbeut) abrite la tombe du héros national Gjergj Kastriot Skanderbeg, mort à Lezha de la malaria le 17 janvier 1468 à l’âge de 62 ans. Une fois n’est pas coutume, le régime communiste et athéiste albanais a ici mis en valeur un édifice religieux. Le mausolée est en effet constitué de deux bâtiments superposés : les murs de l’ancienne église catholique Saint-Nicolas du XIV^e siècle sont protégées depuis 1981 par une grande structure à colonnade évoquant un temple grec. Celle-ci fut conçue par Odhise Paskali (1903-1985), à qui l’on doit aussi la statue de Skanderbeg qui trône sur la place du même nom à Tirana. C’est dans la nef de l’ancienne église que se trouve la tombe où fut enterré le héros. Couverte d’une plaque de marbre, celle-ci est décorée des copies des deux attributs distinctifs du chef de la Ligue de Lezha : son casque surmonté d’une tête de chèvre et son épée courbée offerte par le sultan Mourad II (les originaux se trouvent au Kunsthistorisches Museum de Vienne). Mais la tombe elle-même n’abrite plus grand-chose. Lorsque les soldats ottomans s’emparèrent de Lezha en 1478, ils se ruèrent sur l’église pour s’emparer des os du leader de la résistance albanaise. Et ils broyèrent ceux-ci pour s’en faire des amulettes de protection, car Skanderbeg était à leurs yeux doté d’une force surnaturelle. Force qui lui avait permis, dit-on, de tuer de ses mains 3 000 des leurs au cours de ses vingt-cinq années de lutte contre l’Empire ottoman.