Bilma est à l’inverse une bourgade tranquille, bien qu’elle soit le chef-lieu d’arrondissement qui couvre le Kawar, le Djado et une grande partie du Ténéré. Il deviendra un département après le processus de décentralisation très attendu des populations kanouri. C’est un village aux maisons basses et grises, faites de banco mélangé au sel, découpé par quelques rues ombragées, et surplombé par le fort colonial Dromard aujourd’hui occupé par les représentants de l’ordre. La végétation dans le village est surprenante et les Kanouri exploitent les sources et la nappe phréatique affleurante pour cultiver des céréales, de la luzerne et quelques légumes dans des jardins protégés par des haies de palmes et irrigués avec la technique du délou. Cette ingénieuse technique du balancier, qui permet à un seul enfant avec un seul animal de puiser l’eau, est des plus sommaires : deux pieux verticaux supportent un bâton horizontal sur lequel est fixée une longue perche. A l’une de ses extrémités, une puisette à manche en peau, à l’autre, le contrepoids fait d’un filet plein de cailloux. Cette oasis, la plus au sud du Kawar, doit son économie à l’exploitation des salines depuis plusieurs siècles. Il semble d’après les chroniques de Kano, que les premières caravanes des Touaregs apportant le sel de Bilma à Kano datent du milieu du XVe siècle. L’arrivée de la grande caravane touarègue de l’Aïr était l’événement le plus attendu de l’année. Jean Chapelle dans son étude sur les Toubou décrit cette atmosphère de fête qu’il a vécue en 1931 : « Nous savions depuis la veille que la caravane était proche, et voilà que, dans l’après-midi, des cris et des youyous s’élèvent. Deux messagers traversent le village à toute allure et se présentent au poste. La caravane est annoncée. Nous montons sur les terrasses, l’horizon paraît aussi net que d’habitude. Mais, du village, des chameaux partent au grand trot, et une foule de femmes endimanchées se précipite dans les ruelles, se rassemble à la sortie du ksour et se dirige vers le Ténéré. On les voit dans la lumière violente, agiter leurs mouchoirs colorés, et balancer les bras. On entend des cris continus et le battement des tam-tams. Ces groupes courant vers le vide ont l’air de fuir une catastrophe, mais l’allégresse jaillit de leur allure et de leur voix collective. Tandis que celle-ci s’étouffe déjà dans le lointain, l’un de nous lève le bras et, l’instant d’après, une ligne noire apparaît d’un seul coup et barre l’horizon d’un bout à l’autre. Elle reste d’abord immobile puis s’étale et descend à allure très lente mais régulière et perceptible. Nous resterons là une heure à voir cette tache manger peu à peu la plaque claire des dunes.Enfin on distingue les files et le croisement rythmé des longues pattes de chameaux… Dans la nuit, ce flot ne s’interrompra pas, et des retardataires arriveront encore le lendemain ». Aujourd’hui encore, ce commerce caravanier est pratiqué durant la saison froide. On peut rencontrer ces caravaniers jusque dans la région de Zinder lorsqu’ils troquent sur les marchés les dattes et le sel du Kawar contre le mil. Ce commerce est l’occasion de retrouvailles entre tribus touarègues et familles kanouri chez qui les caravaniers ont l’habitude de séjourner. Le troc (et l’achat) du mil et des denrées de l’Aïr contre les pains de sel et les dattes ne durent pas, les caravaniers sont pressés de rentrer chez eux. Ne pas oublier de rapporter le collier traditionnel de dattes (300 FCFA) que rapporte tout caravanier à ses enfants.

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