Guide de voyage Matagalpa

Surnommée la « Perle du Septentrion » (la perle du Nord) du Nicaragua. La ville est située à 700 m d’altitude, entourée d’un « collier de montagnes aux pignons émeraude » (comme le chante une chanson populaire), Matagalpa, comme Jinotega, a souffert des révolutions et contre-révolutions dans les années 1970-1980 (Carlos Fonseca, le père de la révolution sandiniste, y est né, tout comme Tomás Borge).Eparpillée sur plusieurs cerros (collines), ce n’est pas une belle ville mais les environs se prêtent à toutes sortes d’excursions, et l’air frais des hauteurs est une bonne surprise après la chaleur désertique de León ou la moiteur tropicale de la côte caraïbe. Selon certains historiens, le nom de la ville proviendrait du náhuatl et signifierait pueblo enredado (village embrouillé).A partir de la fin du XIXe siècle, une importante vague d’immigration allemande a contribué au peuplement des montagnes alentour ; les gouvernements de Pedro Joaquim Chamorro et Evaristo Carrazo accordèrent 350 ha et 20 000 pieds de café par tête – sur des terres confisquées aux indigènes de la région, qui se révoltèrent d’ailleurs en 1881 (ces mêmes terres furent confisquées aux Allemands pendant les deux guerres mondiales, le Nicaragua ayant fait le choix d’être l’ennemi des puissances de l’Axe).Les premiers colons auraient débarqué sur la route de la Californie, au cours de la ruée vers l’or, préférant s’installer sur ces terres fertiles plutôt qu’hypothéquer leur avenir dans la quête d’un improbable gisement. Les habitants d’aujourd’hui ont hérité de quelques mèches blondes et de yeux céruléens.Le département de Matagalpa est l’un des plus productifs du pays ; on y cultive du riz, du maïs, des betteraves et des carottes (notamment autour de la localité de Sebaco qui marque l’embranchement vers Estelí et Matagalpa), et l’horticulture est variée. Le bétail paît en paix (!).Les petits lacs d’altitude sont excellents pour la pêche. La culture principale est bien sûr celle du café, importé par les premiers colons allemands, mais la chute mondiale des prix des dernières années a sérieusement perturbé la sérénité économique de cette région.En ville, on se repère en fonction des deux places principales : celle de Rubén Darío, vers le sud, où se concentrent les établissements bon marché ; et celle de Morazán, plus au nord, où se dresse la cathédrale, construite entre 1874 et 1903.