Guide de voyage Chaboua

Capitale du royaume sud-arabique de l’Hadramaout, située dans le ouadi Armah, à l’ouest du ouadi Hadramaout, à 380 kilomètres de Marib, la ville fut édifiée stratégiquement au carrefour de plusieurs routes caravanières. Chaboua vivait des taxes imposées aux caravanes et du sel provenant de ses mines, au bas de la montagne. Elle était efficacement défendue par un triangle de falaises surmontées de remparts et, devant la ville elle-même, par un mur d’enceinte immense. Chaboua était connue des anciens Grecs sous le nom de Sabota. Selon Pline, tout l’encens était transporté à dos de dromadaires jusqu’à Sabota, dont l’entrée n’était possible que par une seule porte. Un dixième du chargement devait être donné aux prêtres des quelque soixante temples de la ville. Il était interdit aux caravanes, sous peine de mort, d’emprunter d’autres pistes pour éviter la ville. Le royaume de l’Hadramaout était souvent en guerre avec son rival immédiat, le royaume de Saba, et la ville fut plusieurs fois malmenée. En 1974, la Mission archéologique française a débuté les fouilles, puis les a poursuivies dans les années 1980. Dans un site de ruines de 57 hectares, on a pu découvrir les restes d’un magnifique palais qui fut brûlé et partiellement détruit par les Sabéens en 220 av. J.-C., puis reconstruit. L’archéologue Jean-François Breton et son équipe y ont également mis au jour des décors peints sur des pans de murs, des piliers à rinceaux surmontés de chapiteaux sculptés et des mosaïques démontrant l’opulence et le raffinement de Chaboua. Cependant, d’autres parties de la ville, enterrées sous les villages de Matha et Al-Hajar, ne peuvent aujourd’hui faire l’objet d’aucune fouille.