Guide de voyage Nur-Sultan

Depuis 1998, Astana, ancienne ville russe de garnison provinciale sous le nom d'Akmolinsk, a remplacé Almaty comme capitale du Kazakhstan. Si sa population augmente rapidement depuis 1998 atteignant en 2012 les 730 000 habitants, elle demeure à cette date encore deux fois moins peuplée que sa grande sœur Almaty. Pour l'heure, c'est surtout l'architecture qui se développe tous azimuts. Astana est une ville en chantier, faite de perspectives monumentales mais froides et encore désespérément vides. La capitale se cherche une identité architecturale, et explore la tradition soviétique mélangée à des designs et des matériaux modernes autant qu'à la tradition musulmane. Le résultat laisse un peu perplexe, mais mérite néanmoins d’être observé ! La plupart des projets en cours ne seront pas achevés avant 2020 ou 2030, ce qui laisse le temps de voir évoluer la ville. Pour l'heure, Astana se divise encore clairement en deux parties, de part et d'autre du fleuve. Au nord, la ville soviétique, plutôt grise et guère attrayante. Au sud, la ville nouvelle, avec les constructions modernes, les marbres et les dorures, les centres commerciaux et les tours plus hautes les unes que les autres. Très active en journée, cette partie d'Astana ne présente à la nuit tombée que le seul avantage de découvrir la ville du point de vue nocturne, en profitant des éclairages mettant en valeur les folies architecturales du président. Aux beaux jours, c'est encore la partie sud qui s'anime, en particulier autour du parc qui abrite une fête foraine permanente, ou le long de la rivière, où sont aménagées des plages très prisées par la jeunesse d'Astana.Du point de vue des visites culturelles, seul le musée du Président vaut véritablement un détour. Mais les environs d’Astana présentent de nombreux attraits : si l’on n’est pas fasciné par la capitale, on peut toujours s’en servir de point de départ pour explorer les alentours…HistoireConnue sous le nom d’Akmola, « la tombe blanche », Astana a été fondée en 1830. C’était à l’origine une forteresse cosaque, construite par l’armée russe au cours de sa progression vers le sud du pays. Accessoirement, la forteresse, située sur la route des caravanes en provenance de Tachkent et en direction de Moscou, permettait de contrôler une partie du commerce de la steppe.Au début des années 1960, la ville, qui avait pris un peu d’ampleur et avait surtout la situation géographique idéale pour le projet, a été désignée comme centre de la campagne des Terres vierges, lancée par Khrouchtchev. La ville est alors rebaptisée Tselinograd, la ville des Terres vierges.Elle reprend son nom original après l’indépendance, jusqu’à ce que le Président Nazarbayev décide de déplacer la capitale d’Almaty à Akmola en décembre 1997. La ville est alors nommée Astana, qui signifie tout simplement « capitale » en kazakh.La décision de transférer la capitale vers le nord semble avoir été dictée par des impératifs politiques et stratégiques. Il s’agissait d’abord d’éloigner le centre administratif des frontières sud du pays : Almaty se trouve en effet à moins de cinquante kilomètres du Kirghizistan, et relativement proche aussi de la Chine. Le déplacement vers le nord était également compris comme un message pour les provinces kazakhes frontalières de la Russie : le but était de renforcer l’emprise du gouvernement sur ces régions majoritairement peuplées de Russes, et largement tournées, économiquement et culturellement, vers le voisin au nord.La nouvelle capitale est aujourd’hui encore en construction, les nouveaux quartiers administratifs et d’affaires sont en train de sortir de terre. Les administrations rechignent à quitter le confort d’Almaty pour rejoindre cette ville neuve et, il faut le reconnaître, sans âme, au climat de surcroît particulièrement rigoureux. Selon le programme du gouvernement, toutes les administrations devraient avoir déménagé à Astana en 2030.Le nouveau statut de capitale a entraîné un afflux massif de population : le nombre d’habitants a doublé à Astana entre 1998 et 2004, pour atteindre 600 000 personnes. Le rythme s'est ensuite un peu ralenti, mais la population dépassera le million d'habitants en 2020.La ville s’étend donc à grande vitesse, et la tendance ne devrait pas s’arrêter dans l’immédiat, puisque de très nombreuses administrations doivent encore être délocalisées depuis Almaty. L'organisation de l'Exposition universelle en 2017 a donné une nouvelle impulsion à la ville, avec l'ouverture du musée d'Histoire nationale et des bâtiments de l'Exposition.