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L'église Gran Madre Di Dio et le Pô © Maykova Galina - Shutterstock.com.jpg

Centre et gare de Porta Nuova

Palais élégants, arcades bordées de boutiques, places monumentales, cafés historiques et un pôle muséal d’exception ; voici la partie la plus élégante de la ville. Pendant près de quatre siècles, les Turinois se sont efforcés de rendre ce quartier digne de rivaliser avec les grandes capitales européennes. Un pari réussi car l’ambiance « royale » se perçoit encore à travers les différentes étapes chronologiques de cet urbanisme majestueux. A la sortie de la gare de Porta Nuova, les colonnades fascistes de via Roma traversent en ligne droite une enfilade de places, toutes plus surprenantes les unes que les autres. Difficile de partager son regard entre les vitrines illuminées de boutiques qui bordent les arcades et la beauté des volumes des bâtiments. La piazza CLN d’abord, avec ses deux statues du fleuve Pô et du fleuve Dora Riparia, la piazza San Carlo ensuite, le « salon de Turin » avec ses cafés historiques et ses beaux immeubles du XVIIe siècle, et enfin la piazza Castello, le véritable cœur de la ville, conçue à la fin du XVIe siècle et cernée d’arcades et de palais remarquables, comme le Palazzo Madama et le Palazzo Reale, entouré d’un parc qui est un véritable havre de paix en plein centre-ville. Sur la voisine piazza Carignano, le palais du même nom, siège du premier Parlement italien, le restaurant historique Il Cambio et le Musée égyptien se volent la vedette l’un l’autre. A proximité, sur la piazza Castello se dresse la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, le seul exemple turinois d’architecture Renaissance. A l’intérieur est conservé le Saint-Suaire, précieuse relique dans laquelle aurait été enveloppé le corps du Christ. Derrière le Palazzo Madama commence la via Po qui, comme son nom l’indique, se dirige vers le fleuve. Mais, avant d’atteindre le Pô, la rue traverse le quartier universitaire, particulièrement vivant et animé avec ses bars et l’imposante Mole Antonelliana, le symbole de Turin. Les arcades de la via Po descendent vers la vaste piazza Vittorio Veneto et jusqu’aux berges du Pô. Enfin, une large partie du tissu urbain de ce quartier est réservée aux piétons. Une agréable initiative de la municipalité, qui ravit aussi bien les touristes que les Turinois.

Quadrilatère romain, Borgo Dora et Vanchiglia

Quadrilatère romain. La longue et animée rue commerçante Garibaldi (deuxième plus longue rue en Europe avec 963 m, après la rue Sainte-Catherine de Bordeaux qui en fait 1 250 m) ouvre le passage qui conduit au Quadrilatère romain, zone semi-piétonne aujourd'hui pôle incontournable de la vie nocturne turinoise. Ses palais médiévaux et baroques comme le Palazzo Barolo, siège de grandes expositions temporaires, et le Palazzo Paesana di Saluzzo cohabitent avec des bars où il est bon de prendre l'apéro, des bars à vin au parfum d’antan, des restaurants de cuisine traditionnelle au décor agréablement décadent et des boutiques vintage et tendance. Le charme désuet et poétique du vieux Turin atteint son comble le long de la via Barbaroux, où, entre une cour aux murs décapés et les balcons d’une habitation populaire, se succèdent les galeries d’art avant-gardistes, les boutiques poussiéreuses des brocanteurs et celles de vêtements vintage. Comme son nom l’indique, l’emplacement du quartier correspond à l’ancien tracé d’Augusta Taurinorum, le Turin romain. Le parc archéologique de Porta Palazzo est le seul en ville à faire mémoire de ce passé impérial. La porte franchie, le marché de Porta Palazzo est fier quant à lui de remporter le record du plus vaste marché de plein air d’Europe.

Borgo Dora et Vanchiglia. Un air fané et mystérieux plane sur l’ancien quartier de Borgo Dora, l’un des plus populaires et des plus caractéristiques de la ville. Rythmé par l’écoulement du fleuve Dora Riparia, affluent du Pô, Borgo Dora est célèbre pour son marché aux puces extrêmement fréquenté, le Balôn. Vaste labyrinthe de stands surchargés, cette tradition marchande survit depuis le XIXe siècle et n’a cessé de prendre de l'importance avec le temps. Les Turinois adorent cette ambiance de bric-à-brac d’autrefois et défilent en masse parmi les étals, aussi bien à la recherche d’une pièce de collection que d’un vélo d’occasion – le plus souvent volé... Des bars et ateliers d’architectes et d’artistes alternatifs ont depuis peu remplacé les anciens hangars d’usines qui profitaient de la proximité du fleuve pour se fournir en énergie. Et le quartier n’est pas dépourvu de points d’intérêt, comme le Cineporto, les ateliers cinématographiques de Turin. A l'est du corso San Maurizio, enfin, s'ouvre le quartier étudiant de Vanchiglia, rempli de bars et cafés notamment autour de la piazza Santa Giulia, mais aussi de curiosités telles que la façade originale de l’immeuble « Tranche de Polenta ».

Lingotto, Crocetta et San Salvario

La valeur ajoutée d’une ville comme Turin vient du fait que chaque recoin cache une adresse ou un site intéressant. Il est ainsi difficile de cloisonner ce qui gravite autour du centre et des quartiers majeurs en un seul périmètre géographique. On parlera ainsi au sens large de « Lingotto et petite couronne » pour définir le quartier sud de la ville et la périphérie est.

Lingotto. Hors des traditionnels sentiers battus touristiques, l’attractivité de ce quartier ne cesse de croître depuis presque un siècle. Marqué à jamais par l’implantation de la première usine Fiat, le Lingotto (le lingot, à cause de sa forme rectangulaire) qui lui donna son nom, le quartier est un témoignage poignant du caractère industriel et entrepreneurial qui caractérisa le Turin du début du XXe siècle. Et bien que l’activité industrielle ait quitté les lieux depuis 1982, le quartier continue à être tout aussi dynamique de nos jours, et peut-être même encore plus sympathique. La structure d’origine de l’usine est aujourd’hui un centre polyfonctionnel, qui abrite une galerie commerciale, la pinacothèque Agnelli, 11 salles de cinéma, plusieurs restaurants, un parking et les Salons annuels du goût et du livre. Juste en face de celui qui jadis était le temple de la voiture, s’élève l'immense Eataly, temple de la gastronomie italienne de qualité, lieu de pèlerinage incontournable pour les gourmands du monde entier. Le Village olympique voisin et l’Oval, édifice qui abrita les compétitions de patinage artistique, célèbrent la gloire de Turin ville olympique. Du côté des berges du Pô, le musée de l’Automobile confirme la tendance ascendante de l’attractivité du quartier.

San Salvario. Ce quartier, situé entre la gare de Porta Nuova et le parc du Valentino, tient son nom de l’église de San Salvario, sur la via Nizza. Pourtant, aujourd’hui, la zone n’a plus rien de sacré, si ce n'est son ambiance « sacrement endiablée » ! Si vous cherchez l’âme multiculturelle de Turin à San Salvario, vous ne serez pas déçu. Longtemps oublié par les Turinois qui ne voyaient ici qu’un quartier d’immigration, il a récemment retrouvé toute son aura grâce à l’esprit de sa vie nocturne. Ce ne sont pas les bars et les restaurants qui manquent : hétérogènes et à la bonne franquette, pubs, rhumeries, restaurants et rôtisseries ne forment ici qu’un seul et unique salon à ciel ouvert. Les petites et moyennes entreprises sont également ici nombreuses, de l’artisanat à la pâtisserie. Et pour le plaisir des yeux, le long des rues Saluzzo, Berthollet et Baretti, les immeubles du XIXe siècle ont gardé tout leur cachet. L’immense parc du Valentino invite à s’allonger sur l’une de ses pelouses, tandis que le long des berges les clubs de canotiers entretiennent depuis plus d’un siècle la tradition de ce sport aux allures si peu citadines...

Crocetta. Séparé de San Salvario par les rails qui mènent à la gare de Porta Nuova, Crocetta est un quartier élégant et arboré. Ses immeubles standing, réalisés selon plusieurs styles architecturaux, du néogothique au liberty turinois, son marché quotidien et surtout le siège de l'École polytechnique font de cette partie de Turin l'un de ses piliers identitaires. Endroit tranquille de la ville, il est animé le matin au moment du marché qui a lieu du côté du largo Gian Domenico Cassini. Plus au nord, ne ratez pas la GAM, la Galerie d'Art moderne de Turin.

Au-delà du Pô

Gorgé de verdure, le quartier qui s’étend sur la rive droite du Pô est depuis longtemps l’un des plus bourgeois de la ville. Épargnées par le développement urbanistique, de jolies ruelles bordées d’élégantes maisons de maître serpentent entre les arbres de la colline. Le style liberty (l’Art nouveau italien) s’y est grandement épanoui. L’église de la Gran Madre di Dio et ses statues mystérieuses semblent garder l’accès à ce domaine privilégié. Quartier oblige, des jolies boutiques de parfums, de tissus, des librairies à thèmes et des petits restaurants avec jardin se nichent au coin des rues. Une belle promenade conduit à la Villa della Regina avec son vignoble urbain et jusqu’au mont des Capucins et à son ensemble conventuel ; le lieu, très romantique, offre un des plus beaux points de vue sur la ville. Un peu plus loin, à 600 m d’altitude, la basilique de Superga veille silencieusement sur la nécropole de la Maison de Savoie.