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CATHÉDRALE SAINTE-SOPHIE D'OHRID

Église - Cathédrale - Basilique - Chapelle
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Kosta Abraš, Ohrid, Macédoine Du Nord
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Fondée au XIe siècle, cette cathédrale orthodoxe (Црква Света Софија/Crkva Sveta Sofija) est le plus grand bâtiment médiéval du pays et constitue le siège de l’Église autocéphale de Macédoine. Dédiée à sainte Sophie, martyre romaine du IIe siècle incarnant la Sagesse divine, elle abrite des fresques du XIe siècle parmi les mieux conservées au monde et qui témoignent du schisme de 1054. Son architecture complexe reflète une histoire longue et mouvementée : elle est de style byzantin mais n’a pas de dôme central, son naos possède trois nefs comme les temples antiques et son plan général suit la forme d’un T dont la barre supérieure est constituée par un monumental exonarthex sans équivalent dans les Balkans. Elle fut en outre transformée en mosquée pendant quatre siècles. L’entrée se fait d’ailleurs toujours par le porche ottoman qui date du XVe ou du XVIe siècle.

Histoire. Le site fut d’abord occupé par un temple grec antique, puis par une basilique civile romaine, elle-même remplacée au VIe siècle par une basilique chrétienne. Vers 880, l’empereur bulgare Boris Ier et saint Clément d’Ohrid font ériger ici une basilique. Celle-ci est transformée vers 990, lorsque Samuel Ier choisit Ohrid comme capitale de l’Empire bulgare. De dimensions encore modestes, le bâtiment adopte le plan d’une basilique antique avec trois nefs parallèles. La cathédrale actuelle est fondée entre 1037 et 1056 par le prélat byzantin Léon, deuxième archevêque d’Ohrid. Elle est alors conçue comme le symbole de la reconquête byzantine de la région. Elle devient le siège de l’archevêché « bulgare » d’Ohrid, en théorie indépendant, mais directement soumis au patriarche de Constantinople. Si la basilique bulgare disparaît, le plan à trois nefs est conservé. Le nouveau bâtiment s’étire vers l’ouest où il s’achève par un narthex. L’ensemble est surmonté par un dôme central, dont les quatre piliers donnent au naos le plan en croix inscrite des églises byzantines. Entre 1317 et 1334, l’archevêque byzantin d’Ohrid Grégoire Ier fait placer à l’ouest un monumental exonarthex à double étage de 30 m de longueur. La construction de cette « galerie Grégoire » reste une énigme. Pourquoi un tel chantier ? Et qui l’a financé ? En effet, Ohrid n’appartient alors à aucune grande puissance, mais à des nobles albanais locaux. La ville passera sous contrôle serbe en 1334. C’est le riche seigneur gréco-serbe Jovan Oliver (à qui l’on doit l’église de Lesnovo) qui en financera les fresques vers 1340-1355. Les Ottomans transforment la cathédrale en mosquée au début du XVe siècle. Le dôme central est supprimé et, comme le sens de la prière des musulmans se fait vers La Mecque, au sud-est, une nouvelle entrée est créée au nord-ouest, avec un porche placé le long du naos. La « galerie Grégoire » est condamnée, mais elle sert de support au minaret, installé sur sa tour nord. À l’intérieur, les fresques sont dissimulées. On installe un mirhab, niche indiquant la direction de La Mecque pour la prière. Quant à l’iconostase en marbre, elle est démontée pour servir à la construction du minbar (chaire). La mosquée conserve pourtant son ancien nom, puisqu’elle est appelée Büyük Ayasofya Camii en turc, c’est-à-dire « Grande mosquée Sainte-Sophie ». Après le départ de la majorité de la population musulmane en 1912, la mosquée sert d’entrepôt. Le bâtiment fait l’objet d’un grand chantier de rénovation à partir de 1949 : tous les attributs de l’ancienne mosquée sont progressivement retirés et une partie des fresques chrétiennes sont redécouvertes. En 1959, la cathédrale est rouverte au culte et devient le siège de la nouvelle Église orthodoxe de Macédoine. Le lieu est toutefois rarement utilisé pour le culte. Réputé pour sa bonne acoustique, le naos sert surtout de cadre à des concerts de musique sacrée ou profane, notamment dans le cadre du festival d’été d’Ohrid (de mi-juillet à mi-août).

Portée historique des fresques. Comme la double galerie de l’exonarthex et le narthex sont fermés aux visites, seul le naos est accessible. Mais c’est lui qui renferme les fresques les plus anciennes et les plus précieuses de la cathédrale. Peintes par des artistes inconnus, elles ont été réalisées lors du grand schisme de 1054 entre les Églises d’Orient et d’Occident. C’est le principal témoignage visuel de cet événement historique selon le point de vue officiel byzantin. Leur commanditaire, l’archevêque Léon d’Ohrid, était en effet un proche collaborateur de Michel Ier Cérulaire, le patriarche de Constantinople qui fut excommunié par les légats du pape le 16 juillet 1054, date qui marque la séparation définitive entre catholiques et orthodoxes.

Fresques du mur ouest. La plupart des remarquables fresques du XIe siècle se trouvent au niveau du chœur et de l’abside. Mais la partie centrale du mur ouest, tout de suite à droite après l’entrée, conserve plusieurs autres fresques de la même période. Elles sont placées au-dessus de l’ancienne entrée principale qui reliait le narthex au naos. Si elles sont endommagées, on reconnaît les scènes de la Présentation au Temple, de la Nativité du Christ et de la Dormition de la Mère de Dieu. Cette dernière est l’une des plus anciennes du genre au monde.

Iconostase et fondations. Barrant la partie orientale des trois nefs, l’iconostase en marbre a été ajoutée en 2015, et les icônes qu’elle abrite sont sans valeur historique. Comme le veut la tradition orientale, cette cloison sert à séparer le naos du sanctuaire réservé au clergé communiant. On ne peut donc plus admirer les étonnantes fresques qui se situent derrière, notamment les portraits des six papes romains peints dans le diakonon (sacristie), à droite de l’autel : dans le contexte du schisme de 1054, il s’agissait de remettre les évêques de Rome au même niveau que les soixante autres prélats chrétiens peints dans tout le sanctuaire. Surtout, ce qui est dommage, c’est que le minbar (chaire) de l’ancienne mosquée a été démoli en 2000. Or, celui-ci était justement constitué d’éléments finement sculptés provenant de l’iconostase du XIe siècle. En revanche, des ouvertures dans le sol et des plaques de verre permettent de voir les fondations de l’ancienne basilique bulgare ainsi que le remarquable ambon (pupitre) en marbre sculpté du XIVe siècle. Derrière l’iconostase, les fresques les plus hautes de l’abside centrale sont bien visibles. L’ensemble est dominé par la Mère de Dieu Trône de Sagesse peinte sur un fond bleu en lapis-lazuli d’Afghanistan, le plus précieux pigment du Moyen Âge. En dessous se trouve la scène de la Communion des apôtres. Le Christ-prêtre est placé sous le ciborium de l’autel. Il fait le signe de bénédiction et tient la patène, l’assiette ronde qui sert à distribuer l’amnos (« agneau » en grec), c’est-à-dire le pain au levain symbole du sacrifice du corps du Christ. La présence de la patène est inhabituelle : c’est une évocation de la querelle de la divine liturgie (l’eucharistie pour les catholiques) qui fut un des éléments déclencheurs du schisme de 1054.

Fresque de la voûte du chœur. Peu avant l’iconostase, la voûte semi-circulaire est occupée par une grande scène de l’Ascension : le Christ apparaît au centre, dans une mandorle soutenue par quatre anges. Plus bas, de part et d’autre, se tiennent les apôtres, la Mère de Dieu et les archanges Michel et Gabriel. Au registre suivant figurent cinq archanges agenouillés de chaque côté. C’est une autre référence à la rupture de 1054 : les archanges représentent la Pentarchie, c’est-à-dire l'organisation originelle de la Chrétienté avec les cinq Églises patriarcales d’Alexandrie, d’Antioche, de Constantinople, de Jérusalem et de Rome.

Fresques des murs du chœur. De part et d’autre de la voûte, plusieurs scènes sont chargées de symboles liés au schisme de 1054. Ainsi, côté sud (à droite lorsqu’on est face à l’abside), la représentation endommagée de l’Hospitalité d’Abraham fait coup double. Tout d’abord, les trois anges apparaissent ici comme les trois incarnations de Dieu et sont attablés chez le prophète au même plan. Ceci va à l’inverse du dogme du Filioque développé en Occident, qui établit une hiérarchie entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ensuite, il y a le plat préparé par Sarah (au fond, à gauche) et servi par Abraham, agenouillé : c’est du pain au levain, celui réservé en Orient à la divine liturgie. Le même pain que le pape, en 1054, a voulu faire remplacer par le pain azyme comme en Occident. Côté nord, apparaît la plus ancienne représentation connue de la Liturgie de Basile le Grand : l’évêque du IVe siècle prépare le sacrement de la communion sous le ciborium. L’œuvre sert ici à rappeler que le rite byzantin, à l’inverse de la pratique occidentale, n’a pas dévié depuis les origines du christianisme.

Exonarthex. En sortant de la cathédrale, prenez à gauche du petit parc et encore à gauche pour descendre les escaliers de la rue Ilindenska. C’est ici que l’on découvre enfin la façade monumentale conçue vers 1317 par l’archevêque Grégoire Ier. Aujourd’hui, l’exonarthex passe presque inaperçu dans le tissu urbain. Lors de sa construction, cette structure fut mise en valeur par l'aménagement d’un vaste parvis. Mais ce dernier a disparu lorsque l’exonarthex fut condamné pendant la période ottomane. Partiellement dégagé depuis les années 1950, le parvis accueille désormais un théâtre à ciel ouvert. Des gradins, on peut avoir un peu de recul pour admirer la façade avec ses deux tours latérales surmontées de coupoles montées sur tambour, ses deux galeries ouvertes et ses 30 m de longueur. La base des murs est composée de grosses pierres taillées dont certaines, portant des gravures et des inscriptions en grec, sont des remplois provenant du théâtre antique. Les tours sont pour l’essentiel montées en « cloisonné », technique byzantine consistant à encadrer des pierres taillées entre du mortier et des tuiles plates. Dans la partie centrale, les briques sont pratiquement le seul matériau utilisé. Elles forment huit arcades soutenues par cinq piliers et quatre colonnes dans la galerie inférieure, puis dix-sept niches aveugles au rang suivant. La galerie supérieure est la plus célèbre : elle est représentée au revers des billets de 1 000 denars. Son style est soigné, avec quatre élégants triplets séparés par trois niches en cul-de-four. Enfin, l’ensemble est dominé par une longue inscription en grec. C’est la dédicace du commanditaire, Grégoire Ier. On y lit : « Grégoire, Moïse du nouvel Israël, enseigne la sagesse de la loi divine aux Mésiens. » Les « Mésiens » sont les habitants de la Mésie, province romaine qui s’étalait à l’ouest du Danube. C’est par ce nom que les Byzantins désignaient les Bulgares d’Ohrid au Moyen Âge.

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baud8
Visité en juin 2019
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Jolie cathédrale
La cathédrale est jolie mais un peu cher comparé aux autres églises gratuites de la ville. Elle vaut cependant le détour
svoyage
Visité en juillet 2018
Rapport Qualité/Prix
Service
Originalité
La cathédrale Sainte Sophie est situé dans le bas de la ville. Elle est illuminée le soir. A l'intérieur des fresques. L'emplacement au sein de la ville lui donne un cachet certain.
GC28
Visité en janvier 2018
Rapport Qualité/Prix
Service
Originalité
architecture extérieure très intéressante sans compter les superbes fresques intérieures (même si elles sont abîmées)
Cortofred72
Visité en juin 2017
Rapport Qualité/Prix
Service
Originalité
C'est la plus grande église d'Ohrid en forme de T et entourée de beaux et bons restaurants. L'intérieur est en partie recouvert de fresques intéressantes mais la plupart sont très abîmées. Entrée 100 dinars mais je la trouve plus belle de l'extérieur que de l'intérieur. Une tortue se promène dans le jardin qui entoure l'édifice.

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