MONASTÈRE DE MARKO

Ce monastère orthodoxe (Марков Манастир/Markov Manastrir) abrite de remarquables fresques du XIV^e siècle. Il porte le nom du prince serbe Marko Kraljević (1335-1395), vassal des Ottomans et dernier souverain chrétien de la région. Il fut fondé par le père de celui-ci, Vukašin Mrnjavčević, en 1346. Autour du catholicon (église principale) dédié à saint Démétrios, se trouvent un agréable jardin, un konak (auberge) avec un petit musée, des logements, un campanile, un puits, des ateliers, une boulangerie, un moulin et la chapelle Saint-Marc. Le monastère est remarquable dans le mesure où il fut l’un des rares édifices chrétiens préservés lors de la conquête de Skopje par les Ottomans, en 1392. Important centre intellectuel jusqu’au XIX^e siècle, il est de nouveau occupé depuis 1991 par une petite communauté de moniales préparant une très bonne rakija. Érigé entre 1346 et 1377, le catholicon suit un plan en croix simple, avec un narthex (vestibule), un dôme central soutenu par quatre colonnes et un dôme plus petit sur son côté ouest. Un exonarthex fut ajouté en 1830, par l’aristocrate ottoman Hamzi Paşa. L’intérieur abrite une belle iconostase en bois sculpté (dont certaines icônes ont été volées en 2013).

Fresques. Les murs sont entièrement recouverts par les fresques originelles du XIV^e siècle, réalisées par des peintres anonymes et dans l’ensemble bien préservées. Un vaste cycle est consacré aux douze grandes fêtes orthodoxes : Nativité de la Mère de Dieu, Nativité du Christ, Entrée à Jérusalem, Dormition de la Mère de Dieu, etc. À côté de l'iconostase, on remarque le Christ Pantocrator (« Tout Puissant ») portant les attributs des empereurs byzantins et entouré de deux archanges et de saint Jean-Baptiste ailé, avec à sa droite la Vierge reine au manteau brodé de grandes croix, les scènes représentant les saints Démétrios (au-dessus de la porte d’entrée) et Nicolas, ainsi que celle du Massacre des Innocents (épisode relaté dans l'Évangile selon Matthieu selon lequel Hérode, roi de Judée, ordonna le meurtre de tous les enfants de moins de deux ans après la naissance de Jésus), qui illustre bien le souci de réalisme des peintres de l’époque. Enfin, sur le mur nord, le portait de Marko Kraljević et celui de Vukašin Mrnjavčević furent redécouverts de part et d’autre de la porte d’entrée lors de travaux de restauration en 1963. Le roi Marko est représenté en tenue royale, couleur ocre brûlé, ornée de perles et de pierres précieuses, tenant dans sa main le texte relatant la fondation du monastère en vieux slavon serbe.