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Peinture

Sous l'influence de l'Académie royale des arts de Stockholm, la peinture suédoise est longtemps régie par des règles strictes et une préférence pour les représentations les scènes de la vie populaire, les paysages naturels et les portraits. Dès 1870, les artistes en révolte contre l'académisme partent étudier à l'étranger, notamment en France, dans le village de Grez-sur-Loing. À l'instar de Karl Nordström, ils s'imprègnent des leçons de l'impressionnisme et de la peinture en extérieur. De retour en Suède, ils diffusent ces modes de représentation, aussitôt intégrés au style local. La lumière du Nord confère une touche singulière aux œuvres annonciatrices du symbolisme.

Fin du XIXe siècle

L'art suédois explose littéralement dans les dernières décennies de ce siècle. Les artistes ayant séjourné en France constituent en 1885 le mouvement Opponenterna (les Opposants). Parmi ceux-ci, les peintres Eva Bonnier, August Hagborg, Ernst Josephson, Carl Larsson, Eugène Jansson, Georg Pauli et sa femme Hanna Hirsch-Pauli ; les sculpteurs Per Hasselberg et Gusten Lindberg. Carl Larsson (1853-1919), issu d'une famille modeste, s'installe à Grez-sur-Loing en 1882, où il définit son style et se tourne vers l'aquarelle. C'est également en France qu'il rencontre sa femme dont il fait son modèle préféré. Ses aquarelles accordent une large place à l'image idyllique de la famille.

Les paysagistes, membres de l'Association des artistes, fondent l'école de Varberg en 1890. Inspirés par Gauguin, ils modernisent ce genre.

Peintre et sculpteur, Anders Zorn (1860-1920) reste l'un des peintres suédois les plus populaires. Médaillé à l'Exposition universelle de Paris en 1889, il est connu pour ses portraits pris sur le vif, notamment de têtes couronnées, d'une intense acuité psychologique. Ses nus sensuels, montrés en pleine nature, rompent radicalement avec la rigueur académique. Son tableau réaliste fourmillant de détails, Notre pain quotidien (1886), fait partie de la collection du National Museum.

Le modernisme qui s'affirme au début du XXe siècle est mené par les peintres Sigrid Hjerten, Isaac Grunewald et Birger Simonsson. Après une phase d'inspiration cubiste et expressionniste, le milieu du XXe siècle explore le surréalisme, en alliant l'influence de Dali à une touche scandinave. À partir de 1906, Hilma alf Klint s'impose comme la pionnière de l'art abstrait, avec des séries nées de son intérêt pour le spiritisme, en parallèle de commandes académiques.

L'art moderne suédois s'admire au National Museum et le Moderna Museet à Stockholm.

Peintres - photographes

Dès les années 1860, la photographie se développe en Suède comme dans une partie de l'Europe. Bien vite, les peintres s'emparent de cette nouvelle technique pour se livrer à des expérimentations comme August Strindberg (1849-1912) dont les Célestographies (1894) préfigurent l'expressionnisme abstrait. Dans cette lignée, les nus féminins réalisés en extérieur par Anders Zorn glorifient l'émancipation de la femme en Suède. Les formes et les effets de lumière obtenus par la photographie inspirent toute une génération de peintres : Wilhelm von Gegerfelt, Severin Nilson, Axel Lindman, Georg Pauli, Oscar Björck, Gottfrid Kallstenius ou encore et Carl Wilhelmson. La pratique photographique se banalise rapidement dans le cercle des peintres suédois qui l'adoptent à des fins de mémorisation. Si elle n'a pas encore le statut d'art, elle enrichit la peinture. Chez certains artistes, des éléments du paysage sont isolés pour devenir un thème à part entière. Wilhelm von Gegerfelt immortalise des troncs d'arbres à la façon de sculptures. Gottfrid Kallstenius et Severin Nilson capturent l'atmosphère irréelle des paysages marins.
Sur l'île de Södermalm, le Fotografiska Museet est dédié à la photographie. Depuis son inauguration en 2010 avec une exposition d'Annie Leibovitz, il poursuit son programme d'expositions et de formations. Sa particularité tient au fait qu'il ne présente pas sa propre collection mais élabore ses expositions directement avec des artistes, collections ou galeries autour d'un thème central.

Sculpture de plein air

Carl Milles (1875-1955), influencé par Rodin, est l’auteur de la magnifique fontaine Orfeus à Stockholm. Son jardin (Millesgården), truffé de ses œuvres sculpturales, peut être visité sur l'île de Lidingö.

De nos jours, les parcs de sculptures proposent une facette singulière de l’art suédois. Au sommet d’une colline, A Pile of Art regroupe une trentaine de sculptures dispersées entre forêts et prairies. Le Moderna Museet de Stockholm est entouré d’un parc ainsi que d’une cour réservée aux célèbres sculptures Les Quatre Éléments et Le Paradis d’Alexander Calder, une œuvre collaborative de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely.

Street art souterrain

Le métro de Stockholm dissimule un véritable musée. L’Office de tourisme propose un plan qui recense les arrêts street art qui jalonnent trois lignes : la bleue, la rouge et la verte. Chaque station développe un thème. Sur la bleue, à la station Kungsträdgärden l’histoire se reflète sous terre avec une palette de couleurs passant par le vert, blanc et rouge, ainsi que des répliques de statues du palais ; T-centralen imaginée par l’artiste Per Olof Ultvedt, est recouverte d’un magnifique bleu accompagné de motifs de fleurs et de feuilles pour contraster avec l’agitation de la station ; Solna centrum se change en une caverne rouge et noire ornée de fresques à message socio-politiques ; la station Näckrosen nous entraîne dans l’univers du cinéma suédois.

Les amateurs de street art fileront à Malmö. La ville entière est une exposition de plein air. À l’origine de cette initiative, l’association ArtScape entend promouvoir l’art public en modifiant la perception du paysage urbain. Dans ce but, le premier festival s’est tenu en 2014. Quinze artistes ont alors entamé la transformation de Malmö qui ne cesse de s’enrichir de fresques gigantesques mais aussi de sculptures.

Art contemporain

Présente dans les grandes manifestations artistiques internationales, la Suède continue de favoriser l'éclosion de talents. Depuis les années 1990, marquées par la reconnaissance de Dan Wolgers en sculpture, d'Annika von Hausswollf en photographie et plus tard, des peintres Karin Mamma Andersson ou Jockum Nordström, la tradition se perpétue.