Guide de voyage Porto-Novo

Porto-Novo, « la cité rouge », se distingue par un riche patrimoine architectural qui porte la marque des « Brésiliens ». Ces descendants d’esclaves y ont introduit un style dit afro-brésilien, particulièrement visible dans le quartier Oganla, au sud de la vieille ville. Plus fonctionnelle qu’esthétique, l’architecture afro-brésilienne permet de conserver la fraîcheur dans les maisons, grâce à la présence de deux vérandas à l’étage. Elle a ainsi séduit les colons qui ont demandé aux Afro-Brésiliens de leur construire des demeures dans ce style. Aujourd’hui, beaucoup d’entre elles ont été détruites et celles encore debout sont généralement en très mauvais état, et souvent signalées par un panneau « Site Classé ». Pour éviter qu’elles ne soient rasées, l’Ecole du patrimoine africain a en effet réussi à les faire inscrire au patrimoine historique. Avec l’espoir de voir un jour l’Unesco les classer au Patrimoine mondial de l’humanité. Il reste maintenant à les restaurer.L’ancienne ville est, pour sa part, sous influence africaine, avec ses temples et son palais royal qui n’ont pas été détruits par les colons, ceux-ci s’étant installés plus à l’ouest. Les anciens bâtiments coloniaux abritent aujourd’hui des administrations. Depuis le début des années 1990, les députés siègent dans le palais de la République, jadis palais des gouverneurs.A voir aussi : la cathédrale Notre-Dame-de-Lourdes et, dans un autre registre, les villas construites par les commerçants yoruba à la périphérie, cossues et tape-à-l’œil !La ville est organisée en quatre grands secteurs. Au centre se trouvent les quartiers historiques, distribués sur un vaste ensemble de rues sinueuses en terre. Au sud, du côté de la lagune, s’est logiquement développé le commerce. Le marché traditionnel y est implanté, comme jadis les comptoirs de commerce. A l’ouest se trouve la ville administrative, construite autour de l’ancien palais du gouverneur. A la périphérie et à l’est sont bâtis les quartiers résidentiels suivant un plan plus géométrique. L’urbanisme de la vieille ville « indigène », influencée par les deux aires culturelles adja et yoruba, comporte trois éléments essentiels : le palais royal, symbole du pouvoir ; les marchés ; et le système de défense, constitué d’un fossé profond et d’un rempart. En outre, les vaudous « lignagers », apportés par les grandes familles dans certains quartiers, ont également joué un rôle dans l'organisation de l’espace urbain.