Guide de BONN : Politique et économie

Sur le plan économique, l'Allemagne est l'un des pays les plus compétitifs au monde. Selon le Global Competitiveness Report 2017-2018 du forum économique mondial qui mesure la compétitivité des pays et leurs économies, l'Allemagne est classée cinquième au niveau mondial et troisième en Europe, après la Suisse et les Pays-Bas. En ce qui concerne les exportations et les échanges extérieurs, l'Allemagne est troisième, après la Chine et les États-Unis. Les secteurs de l'automobile, de la mécanique, de l'industrie pharmaceutique et de l'électrotechnique sont les poids lourds de l'industrie et de l'économie allemandes. Ce sont les PME/PMI qui créent la majorité des emplois et qui assurent plus de la moitié de la richesse du pays.

La région se trouve au coeur de l'Europe rhénane, l'espace le plus dynamique de l'Europe et l'une des régions les plus performantes au monde. Cet espace constitue le centre de la mégalopole européenne aussi connue sous le nom " banane bleue ", une zone qui s'étend de Londres à Milan. Au niveau national, le Land est celui qui possède la plus grande performance économique d'Allemagne. Selon le magazine économique américain Fortune, quatre des cent entreprises avec les chiffres d'affaires les plus élevés du monde se trouvent en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Les dix entreprises les plus performantes du Land sont les suivantes : E.ON (secteur énergétique), Metro, Deutsche Telekom, Aldi, Rewe, RWE, Deutsche Post AG, ThyssenKrupp, Deutsche BP, et Bayer AG.

Beaucoup de produits allemands font partie de la vie quotidienne française, dont quelques gros succès commerciaux rhénans. Tous les Français connaissent les célèbres ours de la marque Haribo qui a son siège à Bonn. Persil, marque traditionnelle de lessive, est fabriquée par Henkel à Düsseldorf. Sans oublier la fameuse marque d'Eau de Cologne " 4711 ".

Ces dernières années, le tourisme s'est développé de manière dynamique en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il est devenu l'un des moteurs de la croissance économique du Land. Avec 22,1 millions de touristes par an, c'est l'une des destinations touristiques les plus populaires d'Allemagne après la Bavière et le Bade-Wuttemberg. Le tourisme représente actuellement environ 4,6 % (soit 25,1 milliards d'euros) de la production économique totale du Land.

Aujourd'hui, l'Allemagne possède l'une des économies les plus saines de l'Union européenne, et est sa plus grande puissance industrielle. Grâce à l'euro, grâce à un système qui met à contribution une production à moindre coût en Europe de l'Est et une distribution à grande échelle dans tous les pays de la zone et grâce à une implantation dans des secteurs qui ne connaissent pas la crise (machines industrielles, voitures de luxe), enfin grâce à un tissu de PME varié et dynamique, l'Allemagne écrase les autres industries de la zone. Productiviste, l'économie allemande est l'une des dernières en Europe occidentale à ne pas avoir désindustrialisé, et ressent des effets moindres de la crise impactant le capitalisme tertiaire et financier.

Pour autant, cette santé économique a un coût social important : développement des emplois précaires et des situations de précarité en générale, taux de pauvreté qui reste fort, pouvoir d'achat limité. Le système tel qu'il existe ne donne pas réellement de perspective d'amélioration en la matière, et la grande classe moyenne allemande issue du miracle économique des années 1960-70 s'est largement paupérisée.

En matière de santé, le système allemand est particulièrement coûteux. Depuis l'arrivée d'Angela Merkel au pouvoir, les gouvernements successifs n'ont eu de cesse de faire augmenter les cotisations pour parvenir à mieux financer l'assurance sociale - accentuant au passage la baisse du pouvoir d'achat pour les Allemands.

D'autres réformes ont été lancées : fiscalité des entreprises (l'impôt sur les bénéfices a été ramené en 2008 à 26,37 %), réforme des retraites également (l'âge de la retraite passera de 65 à 67 ans entre 2012 et 2029). Cette dernière réforme permet de soutenir les caisses fortement mises à mal par le vieillissement de la population allemande.

L'Allemagne doit également s'atteler à un autre défi intérieur : réduire les écarts considérables existant encore entre ses nouveaux Länder (ex-Allemagne de l'Est) et ses anciens. En effet, malgré un rattrapage entamé en 1991 mais stoppé en 1995, aujourd'hui le PIB par habitant ne représente à l'Est que 40 % du niveau ouest-allemand. Avec près de 20 % de la population et 30,3 % du territoire allemand, l'ex-RDA ne représente que 14,5 % du PIB allemand et seulement 5 % de la production industrielle totale du pays. Et malgré la perte de près de 2 millions d'habitants depuis la réunification, qui aurait dû libérer des postes, le taux de chômage de l'ex-RDA est bien supérieur à celui constaté à l'Ouest. L'introduction d'un salaire minimum (longtemps revendiqué par la gauche et refusé par la droite) de 8,50 € brut par heure et dans toutes les branches, depuis janvier 2015, doit participer à faire baisser ces disparités. Un emploi équivalent pouvait jusqu'alors être rémunéré de 15 € de l'heure à Munich et de 4 € de l'heure à Leipzig... Une tendance que la loi sur le salaire devrait harmoniser, sans pour autant régler les problèmes économiques structurels dans les " déserts économiques " de l'Est.

Toutefois, le taux de chômage est de 7,3 % en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, ce qui est l'un des plus élevés taux de chômage des anciens Länder où la moyenne est de 5,3 %. En Allemagne (anciens et nouveaux Länder), le taux de chômage est de 5,8 %.