Guide de voyage Suse

Suse, dont le site est occupé dès le IVe millénaire avant notre ère, reste la seule ville en Iran à pouvoir se glorifier d’un passé aussi lointain que celui de Babylone, sa rivale. Des fouilles ont révélé un grand nombre de tablettes de comptabilité, témoignant de l’importance de ce centre commercial. Vers 2300 av. J.-C., la ville est néanmoins annexée par l’empire sémite d’Akkad. Capitale de l’Empire élamite (de 2000 à 500 av. J.-C.), elle connaît un essor sans précédent. Vers 700 av. J.-C., sa victoire sur Babylone lui permet notamment d’amasser un formidable trésor, comprenant entre autres le Code d’Hammourabi.Sous le règne de Nabuchodonosor II (de 605 à 562 av. J.-C.), Babylone prend cependant sa revanche ; Suse sera à son tour pillée et incendiée. Le pouvoir élamite est brisé, mais l’Empire assyrien tombe rapidement sous les coups des Mèdes, eux-mêmes défaits par les Achéménides qui intègrent Suse à leur Empire perse. Dès 520 av. J.-C., Darius Ier l’élève au rang de capitale administrative des vingt satrapies de l’Empire. Sa position géographique, très favorable, la place à mi-distance entre Babylone et Pasargades, au carrefour des grandes voies de communication. Contrairement à Persépolis, qui ne semble pas avoir été connue des Grecs avant l’arrivée d’Alexandre le Grand, Suse jouit déjà à l’époque d’une grande renommée.Et ce n’est qu’au XIXe siècle que l’Occident redécouvre Suse, dont les vestiges s’étendaient sur 4 000 km². Les premiers sondages sont effectués en 1851 par une mission anglaise. De 1884 à 1896, Marcel et Jane Dieulafoy mettent au jour une partie du palais et découvrent les célèbres frises de brique émaillée, dites des Lions et des Archers, aujourd’hui conservées au Louvre à Paris. Cependant, en dépit de son illustre passé et des fouilles archéologiques entreprises, peu d’éléments restent accessibles. Rien à voir donc avec le site de Persépolis. Chapiteaux, reliefs, sculptures et pièces d'orfèvrerie ont été « recueillis » par les archéologues et sont, pour la plupart, conservés au Louvre à Paris et au British Museum à Londres… Le château-forteresse Morgan, construit à la fin du XIXe siècle par les archéologues français pour se protéger des incursions arabes, semble attirer le plus grand nombre de visiteurs !