1592-1633

Étienne Brûlé

Coureur des bois, hors-la-loi, aventurier épris de liberté, Étienne Brûlé aurait été le premier Européen à remonter jusqu'à l'endroit où la rivière Toronto, aujourd'hui Humber River, se jette dans le lac Ontario. À l'époque, en 1615, les Hurons vivaient là. Envoyé par Champlain, Étienne Brûlé vit parmi eux, apprend leur langue, prend des notes sur leur mode de vie, sur la topographie et les richesses de l'endroit. Il faudra toutefois attendre plus d'un siècle pour que les Français y établissent un fort avant d'en être délogés par les Britanniques peu après.

XVIIe siècle

Ce siècle est le théâtre de guerres incessantes entre les différentes tribus amérindiennes du sud de l'Ontario, auxquelles ont largement participé les armées françaises, s'alliant à l'une ou l'autre des tribus selon leurs intérêts. Les Iroquois dominent la région de Toronto jusqu'à la fin du XVIIe siècle, alors que les missionnaires chrétiens s'établissent parmi les populations locales.
À partir du début du XVIIIe siècle, une tribu algonquine, les Mississaugas, prend l'ascendant sur les Senecas, dernière tribu iroquoienne à avoir occupé la région.

Première moitié du XVIIIe siècle

Cette période est marquée par des guerres régulières entre Français et Britanniques pour la domination de l'Amérique du Nord. Pendant cette période, Toronto reste une possession française.

1750

Les Français sont installés durablement à l'embouchure de la rivière Niagara (dans l'actuel État de New York), à Fort Niagara. Ils décident de créer une base avancée à l'emplacement actuel de Toronto, appelée Fort Rouillé, afin de faciliter le commerce des fourrures avec les tribus locales.

1763

Les troupes britanniques remportent des batailles décisives et prennent le contrôle de la région. Le traité de Paris de 1763, par lequel la France cède la place à la Grande-Bretagne dans la région des Grands Lacs, officialise cette installation.

Années 1780

La Grande-Bretagne reconnaît l'indépendance des États-Unis, ses anciennes colonies américaines. Le traité de Paris de 1783 dessinera d'ailleurs la frontière sud de l'Ontario, divisant les Grands Lacs de part et d'autre.
Les premiers loyalistes américains, restés fidèles à la Couronne britannique, arrivent au Canada et se réfugient dans le sud de l'Ontario. Ils sont environ 6 000 à 10 000, suivis d'autres Américains attirés par le bas prix des terres.

1787

Sir John Johnson et les chefs des Mississaugas négocient un traité au portage de la baie de Quinte menant à l'acquisition par les Britanniques des terres où se trouve Toronto.

1791

L'Acte constitutionnel instituant un gouvernement représentatif partage le pays en deux provinces : le Haut-Canada anglophone (Ontario) et le Bas-Canada francophone (Québec).

1793

John Graves Simcoe, gouverneur de la province du Haut-Canada, choisit York (actuelle Toronto) comme capitale du Haut-Canada et fait construire non loin Fort York.

1812-1815

La guerre anglo-américaine éclate. Fort York subira deux invasions américaines et York, trois. Les Britanniques se vengeront de ces attaques, particulièrement celle d'avril 1813, en incendiant les édifices publics de Washington D.C. en 1814.

1834

L'agglomération de York devient Toronto et est incorporée comme ville. William Lyon Mackenzie en sera le premier maire alors que la ville compte quelque 9 000 habitants, dont de nombreux anciens esclaves afro-américains ayant fui les États-Unis.

1795-1861

William Lyon Mackenzie

Journaliste et homme politique, il est élu maire de Toronto en 1834. Puis, en 1837, il dirige la rébellion du Haut-Canada contre Sir Francis Bond Head et la Compact Family qui se solde par un échec. En 1849, après avoir passé des années dans les prisons américaines pour avoir participé à l'affaire Caroline, une amnistie lui permit de revenir au Canada. De 1851 à 1858, il est membre de l'assemblée législative de la province du Canada. Il meurt dans sa maison à Toronto en 1861, et celle-ci est aujourd'hui un musée que l'on peut visiter.

1841

Le gouverneur général britannique Lord Durham propose l'union du Bas et du Haut-Canada, connue sous le nom d'Acte d'Union, créant le Canada-Uni.

Milieu du XIXe siècle

Toronto connaît une croissance rapide grâce à l'afflux de migrants, notamment en raison de la Grande Famine qui sévit en Irlande. Les Irlandais seront d'ailleurs le groupe ethnique majoritaire à Toronto en 1851. À cette période, Toronto sera amenée à être nommée capitale de la province du Canada, soit en 1849-1852 et 1856-1858. C'est Ottawa qui prendra ce titre dès 1858 avant de devenir la capitale nationale en 1867 lors de la création de la Confédération canadienne.

1867

L'Acte de l'Amérique du Nord britannique crée la Confédération canadienne et Toronto se voit confier le rôle de capitale de l'Ontario.

Deuxième moitié du XIXe siècle

Toronto développe ses infrastructures urbaines, notamment avec un important centre de traitement des déchets, l'éclairage des rues au gaz, la création de la première compagnie d'électricité, le développement du transport en commun et la construction de lignes de chemin de fer longues distances. La première gare Union est construite au centre-ville et, en 1856, la première ligne de train entre Toronto et Montréal est inaugurée. En 1893, Toronto se dote également de sa première ligne de métro.

Fin du XIXe et début du XXe siècle

L'immigration se poursuit : Allemands, Français, Italiens et juifs d'Europe de l'Est arrivent à Toronto, suivis de Chinois, Russes, Polonais et immigrants d'autres pays d'Europe de l'Est.

1904

En avril, une partie importante du centre de la ville est détruite lors du grand incendie de Toronto. Plus d'une centaine de bâtiments sont détruits et les dégâts sont évalués à plus de 10 millions de dollars. Dès lors, les services de pompiers de la ville seront renforcés.

1920

Toronto occupe le 2e rang en termes économique et de population au Canada, juste derrière Montréal.

Fin 1920 - début 1930

Boom architectural durant lequel s'élèvent les premiers gratte-ciel de la ville, dont le Royal York Hotel avec sa centaine de mètres de hauteur.

1934

La bourse de Toronto devient la plus importante au pays.

1951

La population de la ville dépasse le million d'habitants, ce qui entraînera la création du Toronto Métropolitain deux ans plus tard afin de regrouper plusieurs municipalités environnantes.

1954

L'ouragan Hazel frappe Toronto, tuant 81 personnes et laissant près de 2 000 familles sans logis. Les dégâts seront évalués à plus de 25 millions de dollars.

Années 1960

Ère de grands projets immobiliers, modifiant le paysage urbain du centre-ville comme de ses banlieues.

1973-1976

Construction par le Canadien National de la Tour CN, tour de communication et d'observation qui est l'emblème de la ville. Jusqu'en 2009, elle était la plus haute tour du monde de ce genre.

Années 1980

Toronto devient la ville la plus peuplée et le principal centre économique du pays.

1998

Création de la Grande agglomération de Toronto (Greater Toronto Area), avec la fusion des proches banlieues.

2010

Toronto accueille le sommet du G20 et la région de Muskoka le G8.

2013

Les scandales concernant le maire de Toronto, Rob Ford, se succèdent sans temps mort. Élu en 2010, il espère malgré tout remporter un autre mandat à la mairie lors des élections en 2014, mais abandonne la course suite au diagnostic d'une tumeur cancéreuse. Il en décède le 22 mars 2016.

2015

Toronto est l'hôte des Jeux Pan/Parapanaméricains avec une dizaine de sites répartis dans la grande région métropolitaine.

2019

Le gouvernement ontarien et la Ville de Toronto ont conclu une entente afin de lancer le projet de construction d'une nouvelle ligne de métro dans la métropole. La ligne Ontario reliera Ontario Place au Ontario Science Centre via le centre-ville, et sa mise en service est prévue pour 2030.

2022

À la fin janvier, Ottawa, la capitale canadienne, est assiégée pendant près d'un mois par le Convoi de la liberté, un mouvement de protestation contre les mesures sanitaires, notamment l'obligation vaccinale aux frontières pour les camionneurs. Les sièges s'étendront à plusieurs provinces, le mouvement trouvant écho presque partout au pays, et même à l'international.