A partir de Mora, une piste sinueuse vous emmène vers les montagnes. Elle traverse quelques ruisseaux (asséchés en dehors de la saison des pluies) et de jolies cultures en terrasse, les plus impressionnantes du Cameroun, avant de parvenir, une dizaine de kilomètres plus loin, à la fameuse chefferie d’Oudjilla, vieille de plus de deux cents ans. Ce village podoko constitue une autre étape touristique incontournable dans l’Extrême-Nord. Là vous attendent de nombreux villageois, tous plus désireux les uns que les autres de vous emmener au saré du chef, construit au sommet de la colline, moyennant quelques centaines de francs. La visite du saré coûte 6 000 FCFA et dure environ 1 heure 30.Si vous êtes chanceux, vous pourrez en outre assister à un spectacle de danses traditionnelles.Vous pourrez alors y admirer les costumes traditionnels de la région, ainsi que découvrir les musiques et les chants du Nord, bien différent de ce que vous avez pu entendre dans d'autres régions du pays et reflet incontestable de la diversité culturelle et ethnique du Cameroun. A proximité de la place du marché se trouvent les tombes et les habitations traditionnelles. Les cases sont rondes, couvertes d’enduit en terre qui leur procure une totale étanchéité, et disposées autour des greniers, réserves alimentaires des familles du village. Les fondations des cases sont en pierre, le reste en terre. Les toits de chaume sont de forme conique ; sur certaines cases sont exposées des poteries. A l’intérieur de la chefferie se distingue le saré du chef,  protégé par une muraille. Il s'agit d'un regroupement de cases initialement destinées à abriter la cellule familiale du chef. On y trouve aussi : le grenier du chef ; la salle du tribunal coutumier ; la salle de prière et la salle du bœuf sacré ; celle du compartiment des épouses. La case de la première femme est retirée de celles des autres épouses. Chaque femme dispose d’une case, de deux greniers et d’une cuisine. Pour des questions d’intimité, les chambres des femmes ne font pas face à la muraille comme les autres pièces. Elles sont orientées vers l’arrière, sans vis-à-vis. De nombreuses traditions et superstitions sont observées dans la région. Par exemple, un bœuf de 2 ans est placé chaque année dans l’une des pièces du saré du chef, dans une totale obscurité. Il s’agit d’un animal sacré qui, pendant un an, reste ainsi enfermé sans voir le jour, avant d’être sacrifié juste avant les récoltes, le jour de la fête Podoko, pour garantir la prospérité du village. Les récoltes terminées, un nouveau bœuf prend la place de l’ancien jusqu’à l’année suivante. La coutume veut aussi que le chef soit enterré dans la case où il a vécu. Une seule de ses femmes a alors l’autorisation de dormir dans la pièce où il repose, à condition qu’elle n’ait pas eu d’enfants. Si toutes les femmes du chef ont eu des enfants, seule la mère du successeur aura le droit de dormir dans cet endroit. A Oudjilla, on s'approche au plus près des traditions du Nord Cameroun et vous laisserez surprendre par la rencontre de deux mondes : notre époque et celle des temps ancestraux, encore imprimées dans les murs en terre.

Météo en ce moment

Loading...
Organisez votre voyage avec nos partenaires à OUDJILLA
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place

Les circuits touristiques à OUDJILLA

Trouvez des Offres de Séjours uniques avec nos Partenaires

Photos et images d'OUDJILLA

Gros plan sur les toits du village d'Oudjilla lors de la récolte du mil. Sébastien CAILLEUX
La danse des
CAMEROUN
CAMEROUN 2020/2021

Guide CAMEROUN

15.95 € - 2020-01-08 - 312 pages

Envoyer une réponse