Kandahar, ville pachtoune, a été la première capitale afghane avant de céder la place à Kaboul. Aujourd’hui, elle est la deuxième ville d’Afghanistan en terme de population. La ville actuelle n’a pas tellement changé par rapport à celle que créa Ahmad Shah Durrani, si ce n’est qu’une ville nouvelle y a été ajoutée.Des hommes qui courent dans tous les sens, des voitures qui klaxonnent, des commerces partout… Kandahar est une ville active. Le secteur de la construction y est en plein essor : des bâtiments s’y multiplient, surtout d’habitations. Il y a beaucoup de jolis ronds-points, dont l’un en l’honneur des victimes afghanes de la guerre contre les Britanniques. Les Kandaharis sont très conservateurs. Les femmes sortent peu, moins qu’à Kaboul ou à Hérât, même si on en voit quelques-unes au bazar en train de faire leurs courses.Elles portent toutes le tchadri. La population de Kandahar est très jeune, car les femmes ont beaucoup d’enfants. Les habitants de cette ville sont connus pour leur hospitalité, qui fait partie du code moral des Pachtounes (le pachtounwali). La vie à Kandahar est chère et difficile (manque d’électricité et d’eau). Les populations pauvres vivent dans des quartiers périphériques de la ville. Ce sont souvent des anciens réfugiés.Historiquement, les Kandaharis sont des marchands, la ville étant bâtie à l’intersection d’anciennes routes marchandes. Carrefour entre l’Iran et l’Inde, Kandahar était donc une place commerciale importante, mais aussi artisanale et artistique. Ses bazars étaient célèbres et connus pour leurs fruits et légumes. Kandahar est toujours une ville très fleurie, notamment par les orangers. Aujourd’hui, les infrastructures de Kandahar ont été dévastées par la guerre et l’agriculture a pâti du délabrement de son système d’irrigation. En raison de sa situation actuelle, la ville est très surveillée par la police et l'armée afghanes, omniprésentes.Histoire. Pendant des siècles, Kandahar fut un centre historique et stratégique majeur. Située à l’intersection de trois routes-clés, celles d’Hérât, de Kaboul et de Quetta, au Pakistan, elle s’est trouvée sur le chemin des empereurs et des conquérants, d’Alexandre le Grand aux talibans.La vieille cité de Kandahar fut fondée en 500 avant J.-C. A une cinquantaine de kilomètres, se trouve le site de Mundigak, qui date de 3000 avant J.-C. (l’âge de bronze) et qui appartenait à la civilisation de la vallée de l’Indus. La nouvelle ville de Kandahar a été construite sous Ahmad Shah Durrani, dont la tribu a fondé et dirigé l’Etat afghan pendant 300 ans.Alexandre reconstruisit la ville en 329 avant J.-C. (le nom de Kandahar viendrait de Sikandar, qui signifie Alexandre en persan). Dès le VIIe siècle, Kandahar fut absorbée dans les divers empires islamiques. Aux XIe et XIIe siècles, elle fut éclipsée par Bost (Lashkar Gah), capitale d’hiver des empereurs ghaznavides. En 1150, Bost fut détruite par Alauddin, dirigeant ghôride. Et, en 1380, Zaranj fut rasée par Timur. C’est alors que Kandahar prit son essor.En 1281-1282, la ville de Kandahar était aux mains du prince d’Hérât. Elle subit l’influence persane jusqu’en 1383, date de sa conquête par l’empereur Timur. En 1418, l’Empire timuride fut partagé et la ville de Kandahar fut attribuée à Shah Rukh, qui régna aussi sur Hérât. Kandahar jouit alors d’un statut important dans le royaume timuride. En 1522, Babur, empereur moghol, contrôla la ville et repoussa les Arghuns jusqu’au Baloutchistan, où ils sont d’ailleurs encore aujourd’hui. Puis, les Safavides s’emparèrent de Kandahar en 1545. Pendant deux siècles, la ville fut disputée par les Persans et les Grands Moghols d’Inde. Ce furent finalement les Persans qui l’emportèrent, en 1648, et qui la gardèrent jusqu’en 1709, date à laquelle Mir Waïs puis son petit-fils Mahmud, chef de la tribu des Ghilzaï, s’y installèrent pour de bon. Mir Waïs mourut en 1715, mais, en tant que premier grand nationaliste afghan, il avait initié les processus qui permettront à Ahmad Shah Durrani de fonder l’Empire afghan, en 1747. En 1738, Nadir Shah prit la ville. 1747 est une date historique, puisque la ville devint la capitale de l’Empire pachtoune constitué par Ahmad Shah Durrani, le père fondateur de l’empire d’Afghanistan, qui étendit son influence jusqu’à Delhi.Ce dernier est souvent appelé par les Afghans, Ahmad Shah Baba, ou « le père de l’Afghanistan ». Toutefois, en 1776, plusieurs circonstances forcèrent son fils Timur Shah à déplacer la capitale à Kaboul. Au XIXe siècle, les forces britanniques occupèrent Kandahar lors de la première guerre anglo-afghane. Ils essuyèrent une de leurs plus cuisantes défaites à Maïwand, en 1880, quand la fameuse fiancée Malalaï arracha son voile et le fit voler dans les airs comme un drapeau, poussant les Afghans à crier victoire.Envoyé immédiatement de Kaboul pour venger cette défaite, le général Roberts, avec plus de 10 000 hommes, marcha sur Kandahar pendant 23 jours, en plein mois d’août. Les Britanniques écrasèrent les Afghans le lendemain de leur arrivée. Ils quittèrent ensuite l’Afghanistan et laissèrent Abdur Rahman poursuivre les combats. Après le départ des Anglais, la ville de Kandahar fut gouvernée par des Pachtounes, sauf sous l’occupation soviétique où, dès 1979, la ville devint stratégique. Les Soviétiques installèrent une base aérienne à Kandahar. Ils envoyèrent régulièrement des MiG et des hélicoptères bombarder les positions des moudjahidines dans la région. A plusieurs reprises, la ville elle-même fut ciblée. Alors que les Russes occupaient le centre-ville, les résistants contrôlaient les zones alentour. Bon nombre de villages sont aujourd’hui en ruine et les terrains abondamment minés. Lors de l’invasion soviétique, la résistance qui s’était formée autour de Kandahar s’appuyait sur le pouvoir tribal des Durrani. Le djihad (la guerre sainte) était mené par des chefs de clans. Les armes étaient fournies par la CIA et par l’intermédiaire de l’ISI, les Services secrets pakistanais. Après le départ des Soviétiques (1989), la guerre civile continua à détruire le pays.Entre 1989 et 1992, les moudjahidines combattirent les troupes communistes afghanes du président Najibullah, encore au pouvoir. Après la chute des communistes, Kandahar fut administrée par un conseil réunissant les partis des trois tribus pachtounes durrani : le Mahaz, l’Ettehad et le Djamiat. Entre 1992 et 1995, Kandahar fut partagée entre diverses influences. Sous le régime communiste, quelques écoles pour filles étaient ouvertes. Mais toutes furent fermées dès l’arrivée des talibans au pouvoir. Quand les talibans prirent Kandahar, sans un coup de feu, en septembre 1994, ils trouvèrent la ville déserte, minée et la plupart des habitants réfugiés au Pakistan. En désarmant la population et en discutant avec des commandants locaux, ils réussirent à installer la paix et la sécurité dans la région de Kandahar. Une première depuis 1979. Le gouvernement taliban de l’époque préféra être basé à Kandahar plutôt que dans la ville de Kaboul. A Kandahar, les hommes furent alors obligés de se laisser pousser la barbe et les femmes de porter le tchadri. Beaucoup de réfugiés au Pakistan revinrent vivre à Kandahar à ce moment-là.Depuis 2001, la région de Kandahar vit au rythme des attaques suicides lancées par les talibans contre les forces étrangères et gouvernementales. La plus grosse base du monde de l’OTAN, forte de 15 000 hommes, est installée à 15 km de Kandahar. C’est d’ici que sont lancées toutes les opérations sur le Sud afghan. Aujourd’hui, à cause de l’insécurité et des enlèvements, les familles redoutent encore d’envoyer leurs enfants à l’école, et surtout leurs filles. Depuis quelques années, les talibans sont suspectés par les autorités d'empoisonner, ponctuellement, l'eau bue dans les écoles de filles.Géographie. Kandahar s'élève à 1 009 m d’altitude. La province est arrosée par le fleuve Helmand et ses deux affluents : l’Arghandab et le Tarnak. C’est un lieu de commerce important, surtout pour les fruits et légumes. Autour de la ville, plusieurs marchés sont spécialisés dans le commerce des moutons, de la laine, du coton, des céréales, des fruits et du tabac. Seconde ville d’Afghanistan, Kandahar est la capitale de la province du même nom. On estime sa population à environ 600 000 habitants. Ethniquement, elle est peuplée de Pachtounes de la tribu des Durrani ; c’est d’ailleurs la ville principale des Pachtounes. En été, il y fait très chaud, parfois jusqu’à 50°. Dans les montagnes au nord-ouest de Kandahar, l’eau d’une des plus grandes rivières du pays, l'Helmand, est stoppée par le lac Kajakaï. Terminé en 1953, c’est le lac le plus profond d’Afghanistan, avec 91 m de profondeur. Le barrage hydroélectrique peut fournir 350 MW. Kandahar est réputée pour ses vergers. C’est une véritable oasis : en été, la chaleur est insupportable, mais la ville est entourée de champs verdoyants et de nombreux vergers où poussent melons, mûres, pêches, figues, raisins et les fameuses grenades. En hiver, les températures approchent le zéro (entre décembre et février) ; en été, elles varient entre 35 et 40° (de juin à août). Le printemps et l’automne sont ici les saisons les plus agréables.

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