« On ne peut le voir sans penser à Dieu. On est seul avec lui. » Charles de Foucauld, âme gardienne de cette véritable forêt de pics et d’aiguilles, sculptée par le vent, la chaleur et le froid, et les ombres intenses.A environ 80 km au nord-nord-est de Tamanrasset, l’Assekrem est une sorte de plateau qui domine le massif de l’Atakor, offrant ainsi un fabuleux balcon sur ce qui est l’attrait du Hoggar, son chaos, sa désolation et sa puissance d’évocation mystique.Pour y pénétrer, deux itinéraires sont possibles. La piste la plus commode (environ 180 km aller et retour par le mont Ilamane) et aussi la plus belle si on quitte Tamanrasset juste avant le lever du soleil est celle qui passe par le pic Ihaghen, reste d’une ancienne explosion volcanique. Il faut compter une demi-journée d’ascension et deux jours en tout pour profiter au mieux de ce site grandiose. Après les gueltas superposées d’Imlaoulaoulène (voir « Environs de Tamanrasset »), on se dirige vers le solitaire pic Adaouda, le massif de Ahounahamt au sein duquel on peut observer des gravures rupestres et un tombeau néolithique et le mont Akar-Akar (2 132 m) dont la forme de table domine un paysage d’origine volcanique aux formes évocatrices. A partir de cette belle montagne appelée château d’Antinéa à cause de sa ressemblance avec un donjon et au pied de laquelle est enterré Akar, un chef issebeten, la balade fait un petit détour par les Gueltas Afilal toujours entourées de végétation et célèbres pour le poisson moustachu qu’on y trouve (barbeau). Après la pause rituelle, la piste grimpe fort en direction du sommet de l’Assekrem. S’il a beaucoup plu les jours précédents – cela arrive ! –, il peut être impossible de suivre ce chemin mais si la piste a séché et a été dégagée, les abords du col se couvrent d’un tapis de verdure piquée de petites fleurs d’un jaune ou d’un pourpre toujours intenses.Après 4 à 5 heures de route, on parvient enfin à l’ermitage du père de Foucauld. Au plus haut point du massif de l’Assekrem, à 2 725 m d’altitude, le prêtre avait fait construire une petite maison où il comptait se retirer pendant les mois d’été, dans un cadre propice à la méditation et aux rencontres avec les Touareg (voir page suivante). Mais s’il n’y a finalement passé que quelques mois et si l’ermitage a plusieurs fois été restauré, la présence du prêtre y est encore très forte. Chaque matin, à l’aube, une messe est célébrée dans la sobre petite chapelle en pierres sèches collectées sur place et sa chambre spartiate semble avoir été quittée le matin même. En contrebas de la chapelle battue par les vents, de modestes gîtes abritent les frères Alain, Edouard et Ventura qui accueillent à tour de rôle les visiteurs. Un bout de route goudronnée mène à la station météorologique de l’Assekrem qui fait partie d’un réseau mondial d’une vingtaine de stations.Il est conseillé de passer la nuit là-haut, dans le refuge géré par Tim Missaw (voir « Agences » à Tamanrasset, 1 200 DA, petit déjeuner et dîner compris) pour profiter de la lumière extraordinaire qui baigne l’Atakor au coucher et au lever du soleil. Les moins sportifs compteront une bonne vingtaine de minutes pour grimper les 100 m de dénivelé entre le refuge et l’ermitage et accéder, sans rater l’instant magique, au meilleur point de vue sur l’Atakor qu’on puisse imaginer ! Mais attention, les soirées étant très fraîches en hiver, n’oubliez pas votre polaire et votre bon sac de couchage. L’hébergement est très rustique mais les savoureux repas pris dans la chaude salle commune et le spectacle solaire font à eux seuls les meilleurs souvenirs.Après une nuit passée au refuge de l’Assekrem, on peut descendre, abruptement, vers l’ouest en passant par le vaste cirque qui entoure le pic Ilamane (2 740 m) dont la forme rappelle celle de l’Ihaghen. On traverse ensuite Terhenanet, un village de bergers entouré de jardins, avant de rejoindre la RN1 par Outoul. Ce premier itinéraire en boucle contourne le massif dominé par le mont Tahat (2 918 m), le plus haut sommet du Hoggar et d’Algérie. A ses pieds, on peut voir plusieurs tumuli et des gravures rupestres.Un autre itinéraire, plus long, permet de découvrir les pentes nord du massif. A partir du col de l’Assekrem, il faut revenir un peu sur ses pas et descendre vers la gauche et le cratère d’Imadouzene puis la route en lacet du col Tin Teratimt. Une trentaine de kilomètres plus loin, les Gueltas Issakarassene sont un ensemble de bassins qui se suivent sur plusieurs kilomètres (gravures sur les rochers alentours). Au niveau de l’oued Zerzoua et des gueltas d’idjef Mellene, faire une pause sur un plateau d’où le point de vue sur l’Atakor et la Tefedest est unique. Au carrefour entre la piste de l’Assekrem et de la route d’Idelès et de Djanet, Hirafok est un village réputé pour ses nombreuses gravures rupestres. On rejoint Tamanrasset par l’ouest, via In-Amguel sur la RN1 (190 km).Un troisième itinéraire, moins fréquenté, évite l’Assekrem en le contournant par l’est. La piste commence à une dizaine de kilomètres au sud de Tamanrasset, suit les oueds Talan N’teidit et Fouguegi en bas du mont Debnat.A une cinquantaine de kilomètres de Tam, on peut faire un détour par une cascade (quand il y a de l’eau) qui tombe dans un bassin gigantesque. Juste après Tamekrest, une piste mène à un site historique. Les troupes françaises, menées par Henri Laperrine, avaient élu Tarhaouhaout pour y construire en 1910 le fort Motylinsky et en faire la capitale de la région. Le fort est en ruine mais le souvenir du général Laperrine, ami du père de Foucauld, mort en 1920 dans un accident d’avion à la frontière du Mali, et de ses hommes hante encore les lieux.La piste de l’est passe ensuite par Tahifet, un village au fond d’une vallée verdoyante, avant de devenir franchement hasardeuse à partir des pentes grimpant vers le col d’Azrou. Le paysage devient dramatiquement désolé et spectaculaire jusqu’à Tazrouk, un village isolé qui laisse entrevoir toute la rudesse du Hoggar. Situé en bordure d’un oued, Tazrouk, l’un des plus anciens aghrem (village), est connu pour ses jardins qui s’étendent sur une quarantaine de kilomètres et pour sa fête annuelle qui dure trois jours début août. De Tazrouk, on descend directement vers Ideles, un village de forgerons (maâlmine), sur la piste Tamanrasset-Djanet en évitant l’oued Teberber.

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Troupeau de chameaux des Touraregs dans les hauts plateaux de l'Atakor. Sébastien CAILLEUX
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