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Le théâtre romain

Dans l’Antiquité, les Romains se passionnaient pour les spectacles de toutes sortes, essentiellement organisés en faveur des dieux. Les premiers jeux liés à la scène avaient été introduits en 364 av. J.-C., alors qu’une épidémie de peste faisait rage. Pour calmer la colère des dieux, les Romains firent alors appel à des danseurs et des musiciens d'Etrurie. Il ne s’agissait alors que de pantomimes sans récitant, mais les Romains ont pris goût à ces représentations et les ont imitées, complétant le spectacle tel qu’il était proposé initialement de dialogues et de chants. Les ludi scaeni regroupaient toutes les représentations proposées sur une scène de théâtre. Ces spectacles étaient fréquents et variés, de la comédie à la tragédie en passant par le mime ou la pantomime. Ils ont d’abord été proposés dans des structures provisoires en bois, puis dans des constructions édifiées spécialement pour les accueillir. Le premier théâtre romain en pierre, construit par Pompée en 55 av. J.-C., contenait 27 000 places. Les amphithéâtres, les cirques et les théâtres se sont ainsi multipliés à travers l’Empire romain dès le Ier siècle apr. J.-C. Les Romains ont construit des stades dans lesquels se déroulaient des compétitions sportives, mais aussi des concerts. Ce loisir était devenu tellement important à la fin de l’Empire que saint Augustin avait fini par définir le spectateur de théâtre comme un « drogué ». Le théâtre romain était totalement original par le statut ambigu de ses acteurs, de vraies vedettes qui fascinaient le peuple romain, mais à qui on portait peu de considération et que l’on assimilait à des prostituées. Pour se faire une idée plus précise, les ruines du Teatro di Marcello , conçu par César et construit par Auguste vers 13 av. J.-C., ont été rénovées de façon harmonieuse, avec, assez étonnamment, l’adjonction d’un palais Renaissance.

L’essor de la musique

À Rome, la musique était partout. Associée aux rituels et aux cérémonies, elle était aussi présente sur les champs de bataille lorsqu’elle accompagnait les légions romaines. Et pourtant, paradoxalement, bien qu’elle imprégnât toute la société romaine, elle n'évolua pas durant toute cette période. Les Romains innoveront peu et la quasi-totalité des théories musicales de l’époque seront empruntées aux Grecs ou aux cultures des autres peuples conquis par les troupes romaines.

Ce n’est qu’au XVe siècle, avec l’avènement de Léon X, un pape très mélomane, que Rome parvient à focaliser l’attention, avec la nomination de Giovanni Pierluigi da Palestrina en tant que maître de musique à la Chapelle de la basilique Saint-Pierre de Rome. Il va donner un nouveau souffle à la musique liturgique, imposant un style plus épuré et une polyphonie plus intelligible. Palestrina a laissé une œuvre imposante, qui servira d’exemple durant plusieurs siècles. Celui-ci est aujourd’hui considéré comme le père de la musique religieuse occidentale.

Les Romains ont gardé le goût pour le théâtre, et la ville est particulièrement équipée en lieux aux décors plus fastueux les uns que les autres. Assister à un opéra, à une pièce de théâtre ou encore à une comédie musicale dans un théâtre romain est une belle expérience. Le plus ancien est le Teatro Argentina, au riche passé. Inauguré en 1732, il a été le cadre de plusieurs créations historiques dont La Bataille de Legnano de Verdi en janvier 1849 ou Le Barbier de Séville de Rossini en 1816. Le Globe Theatre, beau théâtre en bois typique de l’art romain, est situé dans le cadre prestigieux de la Villa Borghese. Sa programmation propose les plus beaux classiques européens, l'idéal pour une soirée théâtre. S’il n’est pas le plus beau des théâtres de la ville, le Teatro dell’Opera di Roma compense par une programmation de chant lyrique exceptionnelle, avec des classiques comme La Bohême, Le Barbier de Séville ou encore La Traviata. Le lieu vaut surtout pour son acoustique exceptionnelle et son ambiance assez magique. Le Teatro Salone Margherita est un endroit plus intimiste. N’hésitez pas à pousser la porte de ce petit théâtre de velours rouge, car les soirées proposées sont également très intéressantes. Vous en ressortirez enchanté. Le Teatro Brancaccio est aussi un endroit de référence qui offre des spectacles de qualité.

Une alternative intéressante à la réservation d’un spectacle dans l’un des théâtres cités ci-avant peut être d’assister à un concert dans une des églises de Rome. Les concerts et opéras proposés sont de plus petite dimension, mais toujours de bonne qualité et moins chers. Examinez par exemple la programmation des églises Anglicana All Saints, San Paolo Entro le Mura et Evangelica Valdese qui proposent des concerts en fin de journée. Dans le centre historique, prenez aussi le temps de profiter des spectacles musicaux des artistes de rue.

 

Tous les ans, de fin octobre à début novembre, les plus belles basiliques de Rome offrent des concerts de musique dans le cadre du Festival International de Musique et d’Art Sacré. C’est l’occasion d’assister à un concert dans des lieux uniques tels que la basilique Saint-Pierre, la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, la basilique Sainte-Marie-Majeure ou encore Saint-Ignace de Loyola au Champ de Mars. Durant l'été, le Festival des Thermes de Caracalla propose aussi de grandes œuvres du répertoire classique dans son cadre grandiose.

Enfin, l'Auditorio Parco della Musica programme également les concerts de l'orchestre de l'Accademia nazionale di Santa Cecilia.

La danse à Rome

Si différentes options s’offrent à l’amateur de danse à Rome, le ballet du Teatro dell’Opera est la référence de la capitale italienne en la matière. La compagnie crée chaque année plusieurs spectacles qui sont généralement proposés sur la scène du Teatro dell'Opera, avec un répertoire qui va de Roland Petit à Angelin Preljocaj en passant par William Forsythe. Certains ballets sont quelquefois également montés au Teatro Nazionale, ou en extérieur, dans les ruines des thermes de Caracalla. La danse contemporaine romaine n’a jamais bénéficié de programme politique fort et est donc peu présente dans les théâtres institutionnels. L'Auditorium de Rome propose quelques soirées dédiées à la danse. L'Auditorium Conciliazione est un complexe dédié à la culture sous toutes ses formes qui propose aussi des ballets contemporains. En septembre, le festival Roma Europa propose aussi de la danse moderne au milieu d’une programmation diversifiée de théâtre et de musique.

La scène musicale contemporaine

Dans les années 1970, une génération de talentueux cantautori romains était apparue sur le devant de la scène italienne. Ces auteurs-compositeurs abordaient souvent des thèmes sociaux, d'amour, comme Antonello Venditti et son hymne à la ville de Rome, Roma Capoccia, Renato Zero, Claudio Baglioni (avec la célèbre Porta Portese), ou encore Fiorella Mannoia... Leurs musiques et paroles, gravées dans la mémoire collective des Romains, sont toujours diffusées régulièrement à la télévision et à la radio. Eros Ramazzotti a plus récemment obtenu un succès international.

Aujourd’hui, la scène romaine est partagée entre les tenants d’une proposition musicale fidèle à l’histoire et à l’héritage italien et ceux qui s’attachent très peu à la tradition. Des groupes comme Ardecore et II Muro del Canto ont le cœur de la ville ancré au plus profond d’eux et ne cessent de faire référence à leur patrimoine au travers de leur musique. D’autres sont moins attachés à la tradition. Ainsi, Giuda et son rock heavy ou Bud Spencer Blues Explosion et son blues punk vont plutôt chercher leurs influences dans le rock US. La scène hip-hop est aussi très vivace avec Colle der Fomento, aperçu en première partie des Fugees, Piotta, grand activiste de la cause hip-hop, ou encore les très politiques Assalti Frontali. Rome est une ville en crise sociale que vous ne percevrez pas en surface, mais qui est pourtant très importante. Les artistes hip-hop abordent cette thématique dans leurs textes. La scène électronique romaine avec Donato Dozzy, Giorgio Gigli, Dino Sabatini, ou encore Claudio PRC, s’est fait une place sur la scène techno contemporaine avec une musique électronique atmosphérique. Tendez aussi l’oreille à la pop, aux arrangements délicats de Wrongonyou  ou à la world pop de Boxerin Club. Noemi, auteur-compositeur née en 1982, sortie de la deuxième édition italienne de X Factor, a déjà obtenu de belles récompenses. Si celle-ci est passionnée de rhythm’n’blues, sa musique explore aussi la soul, le blues, la pop, et le rock. Sa voix grave et puissante est comparée par ses pairs à celles d'Aretha Franklin ou de Janis Joplin. Enfin, on citera aussi les Måneskin, le groupe de pop-rock romain, vainqueur lors du 71e Festival de San Remo, du concours de l'Eurovision en 2021 et qui connaît aujourd'hui un grand succès international !

Sortir à Rome

La plupart des boîtes de nuit romaines sont situées dans le quartier de Testaccio et de l’EUR, au sud de la ville. Le quartier hipster de Pigneto et les rues typiques de San Lorenzo rythment aussi les nuits de la capitale italienne. Bouillonnant tout au long de la journée, le quartier a conservé une âme bohème distinctive et les étudiants envahissent ses rues le soir. Prenez le temps de vous installer à la terrasse d'un café ou sur le banc d'un parc, et appréciez les concerts improvisés qui s'y donnent. Les lieux pour écouter de la musique live ne manquent pas. Vous devez savoir que, bien souvent, il vous faudra acquérir une carte de membre préalablement au paiement du droit d’entrée. Le Beba Do Samba est un bar historique dans San Lorenzo, qui propose de la musique live variée, entre jazz, rock et world music. Dans une ancienne usine textile désaffectée, le Lanificio 159 est devenu l’un des clubs underground les plus importants de Rome. Les organisateurs proposent des groupes live, mais également des DJ sets et des expositions d’art moderne.

Tous les étés, les berges du Tibre sont en fête et la musique résonne, pendant plus de trois mois consécutifs, du quartier de Prati au nord jusqu'à l'île Tibérine au sud. Sur plus d’un kilomètre et demi, une multitude d’initiatives autour de la musique, de la littérature, du théâtre et du cinéma sont rassemblées. Les lieux vivent au rythme des concerts. Avant d'assister aux représentations, copiez les Romains et allez vous rafraîchir au bord de la plage aménagée face au château Saint-Ange. Si vous n’êtes pas rassasié de musique,  Rock in Roma saura vous combler. Ce festival, créé en 2009, a acquis une réputation internationale avec la venue de grandes têtes d’affiche (Bruce Springsteen, les Rolling Stones ou David Gilmour et Roger Waters). Le festival vaut aussi pour les lieux majestueux qui accueillent certains des concerts, tels que le Circus Maximus, à proximité du Colisée ou encore le théâtre romain d’Ostia Antica.

Totalement à part, l’Auditorium de la musique, aussi appelé « Auditorium Parco della Musica », a vu le jour au début du XXIe siècle, à la périphérie de la capitale italienne, entre les rives du Tibre. Il s’agit d’un grand complexe culturel polyvalent construit par le célèbre architecte Renzo Piano, capable d’accueillir de la musique symphonique, puisqu’il abrite le siège de l’illustre Accademia Nazionale du Santa Cecilia, mais aussi toutes les formes d’art. Si, tout au long de l’année, l’Auditorium de la musique propose des concerts et des spectacles de toutes sortes, dans ses salles à l’acoustique parfaite, il participe à l’été romain musical avec le Roma Summer Fest, un festival qui propose des artistes pop et électro de calibre international tout comme des artistes italiens.

Du jazz live

Le jazz s’écoute à l'Alexanderplatz Jazz Club, le plus ancien club de jazz du pays. Vous descendez dans un sous-sol qui rappelle les plus grands clubs new-yorkais, londoniens ou parisiens, pour découvrir une programmation internationale de très haut niveau. L’espace est séparé en trois salles autour d’une scène centrale. Il est aussi possible d’y dîner mais, dans ce cas, nous vous conseillons fortement de réserver. À deux pas des thermes de Caracalla, la Casa del Jazz est entièrement consacrée au jazz et propose un auditorium, une salle de recherche multimédia et une bibliothèque. La programmation est exclusivement jazz, du plus classique au hard bop. Tous les étés, la Fondation Musica per Roma organise Summertime à la Casa del Jazz.  Des concerts sont aussi proposés dans le parc de la villa Osio, avec le meilleur de la scène jazz italienne et internationale, mais aussi des concerts de blues, de soul, de tango, de swing ou de funk. Le Villa Celimontana jazz festival propose chaque été plus de cent concerts et un programme de haut niveau, avec une thématique particulière.