Centro

C’est la zone la plus fréquentée. Devenue piétonne, elle se caractérise par ses nombreux commerces dont beaucoup sont centenaires, avec comme nerf principal la Calle Serpies. On pourra faire le tour de cette vaste étendue en remarquant notamment le temple jésuitique de la Anunciación, l’église de San Antonio Abab, la chapelle de San José, la paroisse del Divino Salvador ou l’église de la Magdalena. La Plaza de la Encarnación, d’où partent de nombreux bus de ville, accueille désormais le Metropol Parasol, appelé populairement les setas en hommage à sa forme, qui constitue un bon mirador sur la ville, quoi que l’on pense de cet édifice dont la construction a été rythmée par de nombreuses polémiques. Quelques quartiers emblématiques du centre-ville :

Alfafa. Ce quartier populaire très agréable débute à la puerta de la Carne (porte de la Viande), localisation d’anciens abattoirs. Il conserve beaucoup d’attraits et d’authenticité, grâce à sa trame urbaine qui a su garder ses schémas mauresques et médiévaux, mélangés du XVIIe au XIXe siècle aux architectures princières et religieuses. Le dimanche s’y déroulait, il y a peu encore, un marché aux animaux, disparu pour cause de piétonisation et de grippe aviaire.

San Lorenzo et San Vicente. Ces deux quartiers sont deux véritables terrasses sur le Guadalquivir, face à l’île de La Cartuja, ils datent de l’époque médiévale et ont pris leur essor pendant les périodes Renaissance et baroque. Ils comprennent notamment le Musée des Beaux-Arts installé dans l’ancien couvent de la Merced, l’église Veracruz avec ses Baños de la Reina Mora (bains de la reine arabe), le couvent de Santa Rosalia, le monastère de Santa Clara et rapproche de l’Alameda de Hércules, qui attire la nuit une jeunesse alternative.

Santa Cruz

Quintessence de l’image que le monde se fait de Séville, la Judería, l’ancien quartier juif, bien limité par rapport à ce qu’il était originellement, s’offre comme un labyrinthe dans lequel le voyageur pourra satisfaire sa curiosité de façon ludique. Il n’y a pas d’itinéraire à conseiller, mais bien des lieux qui méritent une quête hasardeuse. C’est le quartier sévillan et le quartier des monuments par excellence, du moins dans l’esprit des touristes. Il regroupe la cathédrale, la Giralda, les archives des Indes et les Reales Alcázares, représentatifs du style andalou. Dans ce dédale de ruelles, les jolis patios et les petites places nous laissent entrevoir, au hasard du parcours, l'intimité de belles maisons fleuries et blanchies à la chaux, aux fenêtres en fer forgé et portes en bois massif, et des places couvertes d’orangers qui embaument au printemps… La plaza de Santa Cruz donne son nom au quartier, pour la jolie croix qui s’y trouve ; la plaza de los Venerables est couverte de terrasses, de cafés et de tavernes ; la plaza de Doña-Elvira, avec ses azulejos et ses orangers, est l’un des endroits les plus romantiques du quartier ; sur la plaza de los Refinadores se dresse la statue d’un personnage célèbre de la littérature et de Séville : Don Juan Tenorio.

Bien au sud de Santa Cruz, le quartier de María Luisa est axé avant tout autour du plus grand espace vert de Séville composé principalement du parc María Luisa qui fut offert en 1893 par l’infante Luisa Fernanda d’Orléans. Toute la zone fut réaménagée lors de l’Exposition ibérico-américaine de 1929, et l’on constate que jardins et pavillons ont finalement mieux résisté au temps que ceux du site l’Exposition universelle de 1992, situé au nord de Triana.

El Arenal

Autre quartier populaire de Séville, El Arenal s’est construit au bord du Guadalquivir, autour de la plaza de Toros et des arènes de la Real Maestranza. Jadis, on y fabriquait et réparait les bateaux. Ce quartier tire d’ailleurs son nom de cette fonction : port d’échouage ; Arena signifiant « sable ». Le quartier supportait les crues régulières du fleuve et le paseo del Arenal, créé au XVIe siècle, abritait les réunions de bandes de voyous sévillans dans les œuvres d’inspiration picaresque de l’écrivain Lope de Vega. Aujourd’hui, on peut flâner sur la promenade bordant les berges du Guadalquivir en admirant Triana ou la fameuse torre del Oro (la tour de l’Or). Le quartier comprend les arènes de Séville, l’hôpital de la Charité et le Théâtre moderne de la Maestranza.

La macarena et la Alameda

Dans le découpage de ce guide, le quartier de la Macarena englobe le quartier de la Alameda de Hércules (avec sa paisible place homonyme) et de San Vicente, et s'étend jusqu'au fleuve, avenue de Torneo. Dans ces quartiers authentiques et traditionnels séparés par la rue Feria, couvents, monastères et églises s'égrènent ici et là. On pourra découvrir son couvent de Santa Paula, les églises de San Marcos et de San Pedro.

La Macarena, commençant après la place de los Terceros (dans le Centro) et s'étendant jusqu'au parlement andalou, a conservé une bonne saveur populaire et quelques vestiges des murailles de Séville ; elle abrite avant tout l’une des images les plus vénérées de la ville : La Vierge de Macarena ! La calle San Luis ou la très commerçante calle Feria (avec son marché le jeudi et ses mignonnes petites halles où l’on pourra grignoter), sont parsemées de bars à tapas et d’échoppes au charme d’antan.

La Alameda doit son nom aux nombreux peupliers qui y poussent (alamo en espagnol). Deux gigantesques colonnes romaines trônent sur la place. L'une d'elles porte d'ailleurs la statue d'Hercules qui, selon la légende, serait le fondateur de la ville. Se mêlent ici le classicisme baroque de la ville et les tendances avant-gardistes. Le visiteur baigne dans une atmosphère à la fois mystique et bohème où il fait bon vivre. Si les rues sont très calmes la journée, le soir, c'est une tout autre histoire... À la tombée de la nuit, tout le monde se donne rendez-vous là, autour de la place pour faire la fête. Des concerts publics ont souvent lieu en plein air et les terrasses des bars sont toujours bondées. Ces deux quartiers étant moins touristiques que le Centro et Santa Cruz, les prix pratiqués dans les restaurants, les rares hébergements et les boutiques sont parfois moindres. Au hasard de la visite, des boutiques originales attiseront la curiosité des shopping addicts, notamment dans les rues Amor de Dios et Trajano.

Los remedios et Triana

Le nom du quartier Triana proviendrait de sa situation à la confluence de trois (tri) rivières (ana), ou bien de « Trajana », en hommage à l’empereur romain Trajan né à Itálica. Son charme tout particulier mérite qu’on le visite lentement. Sur la rive ouest du Guadalquivir, Triana possède une telle personnalité que ses habitants préfèrent être appelés Trianeros que Sevillenos. Ils disent d’ailleurs : « Je vais à Séville », quand ils doivent traverser le pont de Triana (ou pont Isabel II). Ce quartier a été le berceau des toreros, des tonadilleras (chanteuses folkloriques) et des chanteurs flamenco, et de personnages historiques comme Rodrigo de Triana qui a accompagné Colomb dans sa découverte de l’Amérique. Ainsi que celui des marins, des potiers, alfareros. La spontanéité et la joie de vivre de ses habitants se manifestent à chaque coin de rue. Calle Pureza, la chapelle des Marins abrite la Vierge de l’Espérance de Triana qui, pendant la semaine sainte, est de sortie le jeudi soir, en même temps que la Vierge de la Macarena. La calle San Jorge compte encore quelques ateliers et magasins de céramique ; celle qui suit dévoile de jolis patios blancs fleuris. La calle Pages del Corro, a hébergé les pompiers de la guardia civil, ainsi qu'une communauté de gitans. Enfin, la calle Betis, sur le bord du Guadalquivir, fait figure d’exception avec ses terrasses et ses restaurants peuplés de touristes qui aiment se plonger dans son atmosphère si particulière.

Le quartier de Los Remedios est l'un des plus vastes de la ville. Situé du même côté que le quartier de Triana, à l'ouest de la ville, il est délimité au nord par le barrio de Triana, à l'est par le fleuve (entre le pont de San Telmo et celui de Los Remedios). Au sud se déroule la feria de Abril. Ses avenues principales sont : la Avenida de la República Argentina, la calle de Asunción, la calle de Virgen de Luján, la calle Santa Fe, la calle Juan Sebastián Elcano y la calle Fernando IV. Ses points d'intérêt sont : le parc de los Príncipes, le Real de la feria de Abril, le museo de Carruajes, la Torre de Los Remedios.

La Isla de la Cartuja abrite le site de l’Exposition de 1992 ; quant à ses pavillons futuristes, ils sont convertis en bureaux. C'est ici que se trouve le parlement de la Junta de Andalucía, le parc à thème Isla Mágica, ainsi que le monastère de la Cartuja où a été aménagé le Centre andalou d’art contemporain. Depuis 2016, c'est aussi le lieu du complexe Torre de Sevilla qui comprend la tour Pelli, de plus de 180 mètres de haut, le plus haut point de l'Andalousie.