Havre des marins au long cours, la Baie aux Tortues fut connue pendant des décennies comme un lieu de mouillage sécurisé où se ravitailler en eau potable et nourriture fraîche. Le toponyme fait référence aux reptiles qui s'y reproduisirent en grand nombre avant que les navigateurs hollandais ne débarquent, au XVIIe siècle. A partir de là, gros carnage dans les rangs des mastodontes car quoi de plus facile à attraper qu'une tortue ? Bien pratique aussi à bord, ce stock de viande à disposition qui pouvait se garder frais et vivant pendant plusieurs semaines : un garde-manger sous cloche... heu... sous carapace ! Selon les carnets de route des capitaines de l'époque, la baie regorgeait également de poissons et d'huîtres, et l'endroit était idéal pour la capture des chèvres, canards et autres pintades s'ébattant sur place en colonies à poils et à plumes.

Au XVIIIe siècle, l'endroit renforce son attrait pour d'autres raisons. Dès 1735, Mahé de La Bourdonnais (premier gouverneur français de la Compagnie des Indes) décide de faire de Port Louis le principal port de l'île, en lieu et place de Grand Port paresseusement ensommeillé dans le Sud-Est. Vers les années 1740 sortent de terre : arsenal, fonderie et moulin à poudre, le tout rapidement protégé d'une batterie de défense. Une digue est édifiée sur la rivière Citron pour approvisionner les ateliers en eau. La production de fer bat son plein, alimentant les chantiers de construction de la capitale et de son port. Cette trentaine d'années de bons et loyaux services s'achèvent en fumée par l'explosion du moulin à poudre en 1774 : table rase immédiate de tous les bâtiments, à l'exception de la scierie, du moulin à blé et de la ferronnerie.

Vers le milieu du XIXe siècle, la Baie aux Tortues, désormais connue pour sa très belle propriété et ses sempiternelles industries, devient le Deauville des familles bourgeoises de la capitale. Une success story interrompue par des bataillons de moustiques dont les ravages répétés (paludisme) conduisent les citoyens de Port Louis à s'exiler plus haut, vers l'intérieur, dans les terres plus saines des plateaux. Croix sur la croisette !

De nos jours, le site dynamiquement occupé pendant des siècles, abrite les suites et infrastructures de loisirs de l'hôtel Maritim. Les ruines de la digue construite par Mahé de La Bourdonnais, de même que celles de l'ancien moulin et d'une distillerie aménagée au XIXe siècle, ont gagné la protection des Monuments historiques et se sont offert un lifting. Longtemps épargnée des promoteurs, la baie elle-même, connue des plongeurs exigeants pour son parc marin, s'est littéralement laissée " envahir " par les infrastructures touristiques. Pourtant, l'endroit, sans vraies belles plages et truffé de rochers, n'était guère propice à la baignade... Les industriels en ont fait leur affaire, dégageant chaque longiligne parcelle de ruban sablonneux, tournant chaque possible building vers le turquoise, avec des résultats somme toute pas si mauvais pour les hôtels côté anse, un peu moins chanceux pour ceux côté haute mer - dont la vue, au loin, sur le port marchand de la capitale et les éventuels cargos en attente de déchargement, n'est pas toujours des plus romantiques. Pour les voyages d'affaires, par contre, belle étape : pied dans l'émeraude à une quinzaine de minutes de la capitale, dans des établissements de haut standing parfaitement équipés pour les groupes.

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