Downtown - le quartier d'affaires

Le centre-ville, « Downtown », commence à proximité du port et remonte jusqu'à la Savannah. C'est le quartier historique, administratif et commerçant, où se croisent toutes les couches de la population. Au fur et à mesure de son histoire et de son développement, la ville a phagocyté les anciens domaines des plantations qui entouraient son centre pour les transformer en nouveaux quartiers. L'urbanisation s'est d'abord faite vers l'ouest, où se trouvent aujourd'hui les quartiers de Woodbrook et de Saint Clair, le quartier des ambassades. Le petit quartier de Newtown, qui flanque la Savannah sur son côté sud-ouest, fait tampon entre Saint Clair, Woodbrook et le centre-ville.
Ce quartier central ressemble à celui de beaucoup de villes américaines : au port, des gratte-ciel (dont les twin towers), puis des rues délimitant les blocks jusqu'au Savannah, le « Central park » local. La journée Downtown est très animée, l'agitation des ouvriers comme des hommes d'affaires rend ce quartier vivant et agréable. Le soir venu et le week-end en revanche, le centre se vide et l'ambiance devient glauque, très glauque. Interdiction de marcher dans la rue, les trottoirs sont mal fréquentés. De toute façon, vous n'y viendrez pas la nuit il n'y a rien à y faire.

Frederick Street. Coupant le centre-ville du nord au sud et faisant se rejoindre la Savannah et le port, Frederick Street est la principale rue commerçante du « downtown ». Ses trottoirs et ses façades présentent un assemblage hétéroclite de petites boutiques, de restaurants, de stands de vendeurs de rue, d'immeubles administratifs et de magasins plus récents, à la mode occidentale et aux vitrines qui exposent des marques internationales. A l'angle de Frederick Street et de Queen's Street se trouve le People's Mall, une sorte de marché aux puces rempli de petits étals où l'on trouve pêle-mêle les dernières fringues à la mode aux Etats-Unis, de la musique rap et reggae, des tee-shirts peints, de l'encens, de l'artisanat rasta... Juste avant Queen's Street, face à l'embranchement avec Prince Street, se trouve le Woodford Square, beau jardin au cœur administratif de la ville.

St Clair - le quartier bourgeois

Ce quartier huppé sur les hauteurs de Port of Spain est historiquement celui des blancs riches depuis son développement dans les années 1880 à 1900 sur un terrain auparavant rural. Aujourd'hui, une population métisse de classe aisée y réside. St Clair est un quartier jalonné de luxueux manoirs et un parc s'y trouve au centre : le King George V Park. Depuis quelques dizaines d'années, de nombreuses ambassades déménagent ici, transformant St Clair en quartier diplomatique.

New Town - le quartier qui bouge

Délimité par Queen's Park West, Cipriani Boulevard, Tragarete Road et Maraval Road, New Town est un quartier minuscule qui trouve son identité dans son positionnement stratégique au carrefour de routes importantes. De nombreux cafés et restaurants ont ouvert dans ce quartier résidentiel où différentes communautés viennent s'y mélanger. Quelques mas band et music band ont leur atelier dans ce quartier, comme le Wayne Barekeley.

Woodbrook - le quartier tranquille

Woodbrook est certainement l'un des quartiers à la fois les plus agréables et les plus sûrs pour se loger et pour faciliter la découverte de la capitale trinidadienne. Il s'étire en longueur sur un petit kilomètre, délimité à son extrémité ouest par le cimetière Lapeyrouse et à son extrémité ouest par la rivière Maraval.
Il est desservi par trois voies : Tragarete Road, au nord, fait la jonction entre le centre-ville de Port of Spain et les quartiers de Cocorite et de Saint James ; Wrightson Road, au sud, est une sorte de voie rapide longeant le littoral dans le prolongement de la Churchill Roosevelt Highway et débouchant sur la Western Main Road en direction de Chaguaramas ; Ariapita Avenue, au centre de Woodbrook, est l'artère commerçante principale du quartier. C'est sur cette avenue que se trouve la grande majorité des restaurants qui font la réputation de Woodbrook.
A l'origine, Woodbrook était une plantation de canne à sucre appartenant à la famille Siegert, les créateurs et propriétaires de la célèbre marque de Bitter Angustura, et certaines rues de ce quartier portent le prénom des membres historiques de cette fameuse famille (Alfredo Street, Carlos Street, Luis Street...).
En 1911, la zone a été réhabilitée pour servir de quartier résidentiel à une classe moyenne en cours de constitution. Aujourd'hui, Woodbrook apparaît comme le mélange improbable d'une zone pavillonnaire à l'américaine qui se serait entichée du style planteur. Ses larges rues tirées à angle droit, ses squares verdoyants sont très régulièrement jalonnés de vieilles maisons coloniales aux murs de bois peints et aux vérandas parfois envahies par la végétation d'un jardin débordant.
Quartier pratique et fonctionnel, Woodbrook est aussi l'un des foyers de la culture du carnaval de Port of Spain, qui abrite en son sein quelques mas camps, les ateliers qui servent à la conception et à la réalisation des masques et des costumes, ainsi que deux ou trois panyards parmi les principaux de l'île. Toutefois, mas camps et panyards ne sont pas actifs toute l'année et la meilleure période pour venir humer l'ambiance d'une préparation de carnaval à Woodbrook s'étend de novembre à février.

St James - la ville qui ne dort jamais

Sa formation actuelle date de 1938 lorsque ce village fut incorporé comme quartier de Port of Spain il fut considérablement agrandi. A la fin du XXe siècle, des travailleurs indiens employés dans les plantations de canne à sucre environnantes s'installèrent ici et St James devint petit à petit la petite Bombay de Port of Spain. D'ailleurs beaucoup de rues portent des noms indiens. Western Main Road est un lieu très animé en soirée jusqu'à tard dans la nuit, c'est l'un des meilleurs coins pour sortir à Port of Spain, quelquefois appelé, « la ville qui ne dort jamais ». Long Circular Road qui s'incurve depuis Western Main Road pour rejoindre Maraval Road forme la limite de ce quartier, qui compte Flaggstagg Hill où se trouve l'Ambassade des Etats-Unis.

St Ann's et Cascade - le quartier calme

Ces deux quartiers résidentiels très bourgeois comptent bon nombre de villas ultra-confidentielles cachées dans la forêt, qui profitent toutes d'une superbe vue sur la ville. Peu de choses à raconter sur ces quartiers construits à flanc de colline, si ce n'est qu'ici se trouvent aujourd'hui les hôtels et les restaurants les plus luxueux et branchés, des quartiers plutôt VIP donc.

Belmont - le quartier de la classe ouvrière

Belmont est le quartier africain historique. La première banlieue de Port of Spain s'est développée à Belmont dans les années 1840 à 1850, une grande partie du quartier était peuplée d'Africains débarqués ici sur des bateaux d'esclaves illégaux et sauvés par la Royal Navy. Ils furent rejoints par des esclaves qui avaient fui d'autres îles antillaises encore sous le joug de colonies moins philanthropes. Après leur émancipation, un chef de la communauté religieuse Rada venu du Dahomey (l'actuel Bénin en Afrique de l'Ouest), acheta un terrain ici même et fonda une communauté. Des représentants des plus importantes tribus de cette région d'Afrique (Yoruba, Mandingue, Ibo et Kroumen) vinrent s'installer ici pour fonder la première communauté noire des Antilles. Cette organisation favorisa la survie des traditions africaines contrairement à beaucoup d'autres îles, comme la croyance en les Orishas dont les rites mêlés de syncrétisme sont toujours pratiqués ici.
Au début du XXe siècle la population s'était considérablement développée et le quartier a aujourd'hui conservé son caractère d'époque avec ses petites rues étroites et labyrinthiques, qui n'existent nulle par ailleurs à Port of Spain. La classe ouvrière noire, alors exclue des quartiers comme St Clair et Maraval, construisit en réponse de belles et grandes maisons gingerbread à Belmont, tellement belles que le quartier fut surnommé « black St Clair ». Aujourd'hui ces maisons d'époque sont en réhabilitation, beaucoup ont été rénovées et transformées en bureaux, d'autres sont conservées par les familles qui les possèdent. Ce quartier toujours très populaire a mauvaise réputation en raison de problèmes de violence récurrents, moins fréquents qu'à Laventille le ghetto voisin, mais suffisants pour dissuader les touristes de s'y rendre seul. Pour le visiter, adressez-vous à un guide local. Sachez que beaucoup de leaders importants pendant le carnaval viennent de Belmont.

Laventille, le ghetto noir

Laventille est le ghetto noir qui a inspiré les pionniers du carnaval. Ce quartier doit ce nom à une expression d'ancien français « la ventaille », en raison de son exposition directe au vent nord-est qui souffle fort sur Trinité et qui en fait un quartier très exposé. C'est un quartier historiquement noir et très pauvre et assez dangereux en raison de sa géographie hasardeuse – terrains vagues, squats –, qui en fait un terrain propice aux trafics de drogue, crimes... Sa réhabilitation n'est pas pour demain. Mais Laventille connaît des moments heureux pendant le carnaval, car c'est ici que sont nés les steel bands : Desperados Steel Orchestra est l'un des plus anciens au monde. C'est aussi ici que sont nés les steel pans et certains musiciens aujourd'hui reconnus comme Rudolph Charles, Bertie Marshall ou Roland Harrigin et bien sûr le pionnier : Winston « spree » Simon. De nombreux steel bands connus viennent de Laventille comme Laventille Hilanders, Courts Laventille Sound Specialists... Dans tous les styles de musique populaire de Trinidad, Laventille s'est illustré, ainsi la chanteuse de soca Destra Garcia.