Lorsque l’on contemple ce charmant village médiéval de 80 habitants, accroché sur un piton rocheux et dominé par son église perchée, il est difficile d’imaginer la richesse de son passé. Et lorsque l’on perd son regard dans les flots bleu-vert de l’Estéron qui coule à ses pieds, qui peut dire que cette rivière tranquille fut autrefois frontière entre les royaumes de France et de Sardaigne, et que des douaniers patrouillaient sur ses rives ? La commune a changé de nom et connu des fortunes diverses, mais le site de La Roque-en-Provence tel qu’on le découvre aujourd’hui a peu évolué. Au bas du village, on s’arrête devant le lavoir couvert, avant de découvrir la minuscule place Saint-François qui abrite la maison du Prieur, en référence à Raymond Féraud, troubadour niçois et prieur à la Rocca en 1295. C’est ici qu’il termina la rédaction de La vie de Saint Honorat, une légende poétique en langue provençale. Il faut arpenter les ruelles escarpées et les passages couverts pour trouver le chemin pentu qui mène à l’église Sainte-Pétronille. Une petite grimpette de cinq minutes, pour s’offrir un magnifique panorama sur la vallée de l’Estéron et, en face, Roquesteron.Un peu d’histoire. Passionnante histoire que celle de La Roque-en-Provence, intimement liée à celle de sa voisine, la commune de Roquesteron. Le passé historique de ces quasi-jumelles résume à lui seul les péripéties et l’histoire du comté de Nice. À l’origine, le territoire était occupé par une tribu ligure, bientôt remplacée par les Romains. Seule la rive droite de l’Estéron était habitée, celle occupée de nos jours par La Roque-en-Provence. C’est au XIe siècle qu’il est fait mention d’un seigneur de l’ancien Castrum de la Rocca, Raymond Rostaing, qui aurait donné des terres à l’Abbaye de Lérins pour y fonder un prieuré. Au XIIe siècle, un poste de guet et une église fortifiée sont érigés. On voit apparaître le nom « la Rocca » ou encore « Rocca Sterone ». Au Moyen Âge, le village fait partie du comté de Provence. Il est le fief de la famille Rostaing de Thorame-Castellane qui, par mariage, le cède aux Grimaldi de Beuil. Mais en 1388, les Grimaldi de Beuil dédient le comté de Nice à la Savoie. Rocca Sterone fait dorénavant partie du duché de Savoie et le village se retrouve alors à la frontière car, de l’autre côté de l’Estéron, les terres font partie du comté de Provence. À la fin du XVe siècle, la rive gauche (la Roquesteron actuelle) devient cultivée et habitée. Le nom de Roccasterone désigne alors l’ensemble du lieu, occupé de part et d’autre de l’Estéron. En 1760, le comté de Provence se rallie au Royaume de France, et le duché de Savoie se rallie au Royaume de Sardaigne. Le traité de Turin consacre ces ralliements. L’agglomération de Roccasterone se trouve, de fait, coupée en deux. L’Estéron devient une rivière-frontière. La partie historique de l’agglomération, sur la rive droite, prend le nom de la Roque d’Estéron. La rive gauche reste sarde et conserve le nom de Roccasterone. Les deux villages sont reliés par le pont de France, via lequel les habitants circulent librement. En 1860, la Savoie devient française et la frontière officielle disparaît. Rien ne s’oppose à une possible réunification entre les deux villages, mais ceux-ci resteront séparés. La rive gauche, rattachée à Puget-Théniers, se nommera d’abord Roquesteron-Puget. La rive droite prendra celui de Roquesteron-Grasse, car rattachée à l’arrondissement de Grasse. En 2016, elle devient La Roque-en-Provence.

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