VIEUX PONT

Le vieux pont de Gien aussi nommé pont Anne-de-Beaujeu est l'un des plus anciens sur la Loire. Construit à l'origine en 1246, sous le règne de Saint Louis – par ailleurs comte de Gien –, il a longtemps comporté treize arches. Mais ce premier pont fut emporté en 1458, par une débâcle de la Loire. Anne de Beaujeu le fit reconstruire à la fin du XV^e siècle. Depuis cette époque, il s'appuie sur douze arches, au lieu des treize initiales. La princesse et régente de France finançait son entretien par un péage. Sa forme actuelle – en dos d'âne, avec une croix de Saint-Nicolas, patron des mariniers, marquant son point culminant – remonte au XVIII^e siècle. D'une longueur de 282,16 mètres, il a su résister aux différents envahisseurs qui convoitaient cette position stratégique, depuis la guerre de Cent Ans jusqu'à la Seconde Guerre mondiale ainsi qu'aux trois grandes crues de 1846, 1856 et 1866. Une plaque installée sur le pilier sud rappelle la journée du 15 juin 1940 : l'aviation ennemie visait le pont de la ville afin de couper la retraite des troupes françaises. Cet épisode est notamment évoqué par l'écrivain et journaliste François Cavanna dans Les Russkoffs, aux éditions Belfond. Depuis les années 1980, Il a été quelque peu désenclavé avec la construction du nouveau pont de Gien, dont la forme architecturale est sans aucune commune mesure, du point de vue esthétique, comparable au vieux pont. Un classique pour la route, surtout.