La Californie, l'État le plus peuplé du pays

Avec quelque 39,2 millions de personnes réparties par 92,45 au km2, la Californie est l'État le plus peuplé du pays, qui compte lui-même 331,9 millions d'habitants. Si l'on devait établir un top 3, elle serait loin devant les deuxième et troisième territoires du classement, soit le Texas et ses 29 millions de résidents, puis la Floride et ses 22 millions d'occupants. Cette concentration s'explique par plusieurs grosses poussées démographiques, entraînées par des motivations économiques.

D'abord, au cours de la ruée vers l’or entamée en 1848, qui a fait exploser la population de San Francisco : en 1900, 2 millions de personnes vivaient dans le Golden State. Puis, l'implantation des studios de cinéma à Los Angeles, symboles du rêve américain, les années d’après-guerre et le développement industriel rapide de la région ont mené le nombre d'habitants à 10 millions en 1950. Enfin, avec la montée en puissance de la Silicon Valley et de ses innovations technologiques, la seconde moitié du XXe siècle a vu la population tripler, avec 37 millions de résidents en 2000. Le taux de croissance de la Californie était alors bien plus haut que celui des autres États. Aujourd'hui, les démographes estiment que le nombre d'habitants du Golden State devrait atteindre les 45 millions en 2050.

Une croissance démographique en baisse

Néanmoins, ces chiffres sont à nuancer : la croissance démographique de la Californie subit un ralentissement drastique ces deux dernières décennies. Depuis 2000, ses taux sont les plus faibles jamais enregistrés. Sur la période 2010-2020, la population de l'État a connu une hausse de 5,8 % – soit 2,4 millions – contre 6,8 % dans le reste du pays… Conduisant à la perte d'un siège à la Chambre des représentants – US House of Representatives – pour la première fois de l'histoire du Golden State.

En cause notamment : une chute des naissances, le taux de fertilité étant passé de 2,2 en 2007 à 1,5 en 2021, donnant lieu aux scores les plus faibles de ces dernières années – et reflétant ainsi la situation à l'échelle nationale. Autre explication : le niveau d'immigration internationale, dont la croissance est au plus bas depuis au moins 40 ans. En effet, au cours de la dernière décennie, le nombre d'étrangers s'installant en Californie a augmenté de seulement 600 000 – soit 6 % – contre 1,3 million – 15 % – sur la période 2000-2010. Une hausse qui était estimée à 2,4 millions – 37 % – dans les années 1990. En parallèle, le nombre de résidents quittant le Golden State pour d'autres États atteint son apogée depuis la fin du XXe siècle.

Cette tendance à la baisse désormais caractéristique de la croissance démographique de la Californie s'est confirmée avec la pandémie de coronavirus : du 1er janvier 2020 au 1er juillet 2021, sa population a vu ses effectifs diminuer de 300 000. Les décès liés au Covid-19 sont chiffrés à 84 000.

Une population jeune et très diversifiée

Par ailleurs, bien que l'État ne fasse pas exception quant au vieillissement de ses baby boomers, sa population est la huitième plus jeune du pays. Plus globalement, l'âge médian est de 37,3 ans dans le Golden State – contre 38,7 sur le reste du territoire national – tandis qu'environ un habitant sur cinq aura 65 ans ou plus en 2030.

Terre multiculturelle, la Californie est constituée à 39 % de Latinos, à 35 % de blancs, à 15 % d'Asio-Américains ou de personnes issues des îles du Pacifique – les Pacific Islanders – à 5 % d'Afro-Américains, à 4 % de résidents métis et à moins d'1 % d'Amérindiens et d'autochtones d'Alaska. Selon le American Community Survey de 2019, 27 % de la population de l'État est née à l'étranger – le taux le plus élevé du pays – contre 12 % en moyenne sur le reste du territoire. En d'autres termes, le Golden State compte 11 millions d'immigrants, soit un quart de ceux répartis dans toute la nation. Plus précisément, les habitants californiens nés à l'étranger constituent au moins un tiers de la population dans cinq comtés : Santa Clara – 39 % – San Mateo – 35 % – Los Angeles – 34 % – San Francisco – 34 % – et Alameda – 33 %. Aussi, la moitié des enfants de l'État ont au moins un parent immigrant. Par ailleurs, 54 % des Californiens nés à l'étranger ont été naturalisés, soit la part la plus importante en plus de 40 ans.

Autre détail d'importance : la moitié des immigrants installés dans le Golden State sont nés en Amérique latine, alors qu'ils sont 39 % à venir d'Asie. En conséquence, les pays les plus représentés dans l'État sont le Mexique – 3,9 millions de personnes – les Philippines – 859 000 – la Chine – 796 000 – le Vietnam – 539 000 – et l'Inde – 513 000. Une tendance qui pourrait évoluer, plus de la moitié –  53 % – des immigrants arrivés entre 2010 et 2019 étant nés en Asie, contre 31 % en Amérique latine. Cette diversité est synonyme d'une richesse linguistique : la plupart d'entre eux parlent une autre langue que l'anglais lorsqu'ils se trouvent en famille, essentiellement de l'espagnol et du chinois – mandarin et cantonais inclus. Ce qui n'empêche pas que 70 % des immigrants de Californie parlent anglais couramment, seulement 10 % ne le pratiquant pas du tout.

Zoom sur le Nevada, l’Utah et l’Arizona

La démographie du Nevada, de l'Utah et de l'Arizona est assez difficilement comparable à celle du Golden State, à commencer par le nombre d'habitants. Ces États en comptent respectivement 3,1 millions, 3,3 millions et 7,3 millions – contre 3,8 millions pour Los Angeles uniquement, par exemple – répartis par groupes de 10,82, 15 et 24,72 au km2. L'Arizona se démarque par sa population vieillissante, avec 18 % de personnes de 65 ans et plus, tandis que l'Utah compte la population la plus jeune du pays. C'est également sur ce dernier territoire que l'on trouve les habitants les plus blancs du Grand Ouest : 77,8% des résidents sont concernés. Vient ensuite l'Arizona avec 54,1 %, puis le Nevada avec 48,2 %. Les Latinos sont assez représentés dans la région, estimés à 31,7 % en Arizona, 29,2 % au Nevada et 14,4 % en Utah.