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Baie du naufrage à Zante © MariaUspenskaya - iStockphoto.com.jpg

Corfou, la plus vaste

La plus vaste, la plus peuplée et la plus touristique des îles Ioniennes est Corfou : 641 km2, 64 km de longueur et 100 000 habitants. Sa capitale, la ravissante ville de Corfou (40 000 habitants), dispose d’un aéroport et de liaisons en bateau avec Igoumenitsa (1h30 de traversée), mais aussi avec plusieurs ports italiens ainsi qu’avec la station balnéaire albanaise de Saranda. Dominée par le mont Pantokrator (906 m d’altitude), l’île bénéficie d’une nature généreuse : zones boisées, plaine centrale fertile, zones humides attirant les oiseaux migrateurs. Tout au nord, l'île n’est qu’à 3,6 km de l’Albanie. Elle est ici bordée par la mer Adriatique et par deux îlots qui constituent la partie septentrionale de l’archipel : Othni (11 km2, 400 habitants) et Erikoussa (4 km2, 500 habitants).

Paxos, la plus petite

Environ à 15 km au sud de Corfou, en face de la station balnéaire de Parga (Épire), se trouvent la rutilante Paxos et sa petite sœur Antipaxos (5 km2, 20 habitants). Tournée vers l’Italie, cette virgule apostrophe le voyageur. C’est un petit paradis : avec ses 25 km2 et ses 2 500 habitants, Paxos est la plus petite des sept grandes îles de la mer Ionienne. Ponctuée de pins, d’oliviers et de vignes, la nature y est d’une rare beauté : des plages dentelées, des côtes abruptes et rocheuses, des grottes secrètes composent aussi le paysage. Ce petit paradis au relief peu accidenté (point culminant : 217 m) offre la possibilité de randonnées idylliques à pied ou à bicyclette.

Leucade, un pont vers le continent

L’archipel se poursuit 50 km plus au sud avec Leucade (335 km², 23 000 habitants), reliée au continent par un pont routier près du golfe Ambracique et de l’aéroport de Préveza (Épire). Son nom vient de lefko qui signifie « blanc », la couleur de ses falaises. C’est une île montagneuse aux plages de sable exceptionnelles : la côte ouest est réputée pour ses plages et falaises blanches, tandis qu’à l’est émergent une dizaine d’îles et d’îlots comme Meganisi (22 km2, 1 000 habitants) et Skorpios (83 ha), ancienne propriété de l’armateur Aristote Onassis passée sous la coupe de la famille de l’oligarque russe Dimitri Rybolovlev en 2013. Plus au sud, en face du port d’Astakos (Grèce occidentale), la mer est occupée par l’archipel des Échinades, où se déroula la bataille navale de Lépante en 1571. Les vingt petites îles qui le composent sont officiellement inhabitées. Mais six d’entre elles ont été vendues en 2013 par l’État grec à l’émir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani. Ici, la mer a une transparence et une couleur turquoise qui font penser à des lieux bien plus exotiques.

Ithaque, la patrie d’Ulysse

Dix kilomètres au sud de Leucade se dresse Ithaque (118 km2, 3 200 habitants), qui fut, selon Homère, la patrie d’Ulysse. Largement boisée et culminant à 784 m d’altitude, elle est composée de deux parties reliées par une bande de terre. On accède essentiellement à Ithaque depuis les ports de Patras, dans le Péloponnèse, ou depuis la Céphalonie. Ne vous attendez pas à trouver un site grandiose : Ithaque est d’une simplicité poignante, telle qu’Homère l’a décrite. Formée de deux massifs montagneux, l’une des plus petites des îles Ioniennes abrite un pittoresque port en forme de sabot entouré d’arbres, quelques villages préservés, et s’auréole de son passé légendaire. Une ascension d’une trentaine de minutes vous conduira à la grotte des Nymphes où Ulysse aurait caché le trésor des Phéaciens.

Céphalonie, la plus montagneuse

Juste en face, 2 km à l’ouest, commence la grande Céphalonie (786 km², 35 000 habitants). On accède essentiellement à cette île depuis les ports de Patras, dans le Péloponnèse, Kilini et Astakos. Disposant de magnifiques plages et de larges zones boisées, c’est la plus montagneuse de l’archipel, atteignant 1 628 m d’altitude au mont Ainos. Celui-ci est situé au-dessus d’une puissante faille sismique, comparable à celle de San Andreas (Californie), qui a causé la destruction de l’île en 1953. Plusieurs séismes ont détruit presque en totalité les villages, aussi ne vous attendez point à y trouver l’ambiance médiévale de Corfou. Mais si la reconstruction n’a guère réussi à la capitale Argostoli, dans la campagne vous verrez de superbes petits villages aux jardins magnifiques. Fiskardo, rescapé miraculeusement du séisme, a conservé ses belles maisons anciennes autour du petit port de pêche. De plus en plus de voyageurs commencent aussi à apprécier sa nature contrastée et ses superbes plages de sable fin. La spectaculaire plage de Myrto, notamment, est l'une des plus longues plages de sable des îles Ioniennes.

Zante (ou Zakynthos) et sa baie mythique

Zante (405 km2, 41 000 habitants) se trouve à 15 km plus au sud, en face de la pointe occidentale du Péloponnèse. Il est facile de la rejoindre depuis le Péloponnèse et le port de Killini. Deuxième île la plus touristique de l’archipel, Zante possède un aéroport et les plages les plus célèbres de Grèce avec l’incontournable baie du Naufrage avec son épave échouée au pied de hautes falaises blanches et la plage de Laganas, classée parc national marin, qui abrite une zone de ponte des tortues caouannes, les illustres Caretta caretta. Les deux chaînes montagneuses qui entourent une vallée fertile créent de très beaux paysages verdoyants, et les falaises abruptes contrastent avec de longues plages de sable. A Zante a aussi été créé en 1999 un parc national maritime pour protéger l'espèce de tortues en voie de disparition.

Cythère, en mer Égée

Enfin, complètement isolée du reste de l’archipel, Cythère (278 km2, 4 000 habitants) se trouve en mer Égée, à 14 km au sud de la péninsule d’Épidaure (Péloponnèse). Située au-dessous du Péloponnèse et isolée des autres archipels, Cythère n’a rien de commun avec les autres îles Ioniennes. Les arbres y sont rares, les paysages austères. Elle n’est incluse parmi les îles Ioniennes que par convention et dépend administrativement de l’Attique. Elle diffère par ses sols plus rocailleux et semi-désertiques. Reliée à Neapoli (Péloponnèse) et au Pirée en bateau, elle possède un petit aéroport. Elle forme aussi son propre mini-archipel avec deux autres îles : Elafonisos (19 km2, 700 habitants), à proximité du Péloponnèse, et Anticytère (20 km2, 70 habitants), à mi-chemin vers la Crète.