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Généralités

Situées en mer Égée, les Cyclades doivent leur nom aux Grecs de l’Antiquité qui pensaient qu’elles étaient disposées en « cercle » (kyklos en grec) autour de l’île-sanctuaire de Délos. En fait, la forme de l’archipel évoque davantage un triangle qui pointe en direction de l’Eubée et de l’Attique au nord et bordé par la mer de Crète au sud. S’étendant sur 132 000 km2 d’espace maritime, les Cyclades comptent 220 îles, dont 24 sont occupées. Elles totalisent 120 000 habitants, 2 572 km2 de terres émergées et 15 000 km de côtes. Depuis 2011, elles font partie de la périphérie de l’Égée-Méridionale (310 000 habitants), l’une des treize régions administratives grecques, qui regroupe également les îles du Dodécanèse (Rhodes, Patmos, Leros…). La ville d’Ermoupoli (12 000 habitants), à Syros, constitue la capitale de cet ensemble. Les Cyclades font partie des 8 archipels de la Grèce moderne, au même titre que les deux grandes îles de Crète et d’Eubée et leurs îlots, les îles Ioniennes, les Sporades, le Dodécanèse, les îles septentrionales de la mer Égée et les îles Saroniques.

Se repérer

Au centre de l’archipel, près de l’île-musée de Délos (3,5 km2), à 4-5h de ferry du Pirée, se trouvent les trois îles touristiques de Mykonos (86 km2, 10 000 habitants), Naxos (429 km2, 19 000 habitants) et Paros (196 km2, 13 700 habitants) ainsi que l’île-capitale de Syros (102 km2, 21 500 habitants), toutes dotées d’un aéroport. Naxos côtoie les Petites Cyclades qui regroupent moins de mille habitants sur quatre îles (Iraklia, Schinoussa, Donoussa et Koufounissi). Au nord-est, près de l’Eubée et du port de Rafina, se trouvent Tinos (195 km2, 8 600 habitants) et Andros (379 km2, 9 200 habitants). En dessous d’Athènes se succèdent les Cyclades occidentales : Kéa (131 km2, 2 500 habitants), puis Kythnos (100 km2, 1 500 habitants), Sérifos (75 km2, 1 400 habitants), Sifnos (74 km2, 2 600 habitants), Kilomos (35 km2, 700 habitants) et Milos (160 km2, 5 000 habitants). À l’est de cette dernière se trouvent Folegandros (32 km2, 750 habitants), puis Sikinos (41 km2, 270 habitants), Ios (109 km2, 2 000 habitants) et Amorgos (121 km2, 2 000 habitants). Au sud, à 8h30 en ferry d’Athènes (ou moins d’une heure en avion), Santorin (76 km2, 19 000 habitants) forme un mini-archipel avec notamment Thira comme île principale et l’îlot volcanique de Nea Kameni. Enfin, Anafi (38 km2, 270 habitants) est la plus isolée, à 1h de ferry à l’est de Santorin.

Géologie

Les Cyclades constituent les sommets du massif immergé de l’Égéide qui s’est formé il y a environ 5 millions d’années au contact des plaques tectoniques eurasienne, anatolienne et africaine. L’archipel appartient lui-même à la micro-plaque de la mer l’Égée qui comprend aussi le Péloponnèse, la côte occidentale de la Turquie et la Crète. L’avancée par subduction de la plaque africaine vers le nord-est (2,15 cm/an) a donné naissance entre 120 000 et 10 000 av. J.-C. à ce qu'on appelle l’arc égéen : un ensemble de volcans allant des îles Saroniques au Dodécanèse en passant par les Cyclades. Des six volcans principaux, seuls ceux de Nyssiros (Dodécanèse) et de Santorin sont encore actifs. Célèbre pour son immense caldeira (cratère) immergée et cernée de falaises rougeoyantes, Santorin a connu sa dernière irruption en 1925. Elle est aujourd’hui formée de plusieurs îles nées d’une explosion vers 1600 av. J.-C. Toujours dans les Cyclades, Milos conserve quant à elle des eaux thermales et des fumerolles sortant des plages de la côte sud.

Paysages et ressources

Les Cyclades se caractérisent par des paysages vallonnés, arides et couverts de garrigue. Malgré la présence de sources, les rivières sont asséchées la plus longue partie de l’année et l’eau doit être importée du continent ou dessalée sur place pour les besoins du tourisme. Partout sauf à Naxos. C’est la plus vaste, la plus montagneuse et la seule île à être autosuffisante en eau. Elle possède le point culminant de l’archipel avec le mont Zas (Zeus) qui atteint 1 004 m d’altitude ainsi que trois fleuves côtiers sur la côte orientale. On trouve aussi des zones de verdure à Amorgos, à Paros, à Andros ou à Kéa, qui fut le berceau de la culture de la soie en Europe durant l’Antiquité. Quant aux plages, elles sont le plus souvent composées de sable fin et blanc. Mais à Santorin, les baigneurs profitent d’une petite plage de sable rouge et d’une grande plage de sable noir. Il s’agit de l’héritage de la grande irruption du XVIIe siècle av. J.-C. Grâce à leur passé volcanique, les Cyclades ont profité de nombreuses ressources comme le marbre blanc de Paros et Naxos, réputé depuis le Néolithique et toujours exploité, l’obsidienne de Milos, pierre vitreuse qui permettait de polir les statues, ou encore les mines d’or et d’argent aujourd’hui abandonnées de Sifnos et Sérifos. Les terres volcaniques de Santorin donnent quant à elles des vins blancs incomparables grâce à des cépages uniques, l’assyrtiko, l’athiri et l’aidini : la vigne pousse ici au ras du sol et survit uniquement grâce à la rosée du matin.

Tremblements de terre

Dans les Cyclades, l’activité sismique est intense, mais souvent sans conséquence, d’autant que les maisons sont bien conçues pour faire face à ce genre de risque. On enregistre en permanence de petits tremblements de terre dans l’archipel et à travers tout le pays. Le sud des Balkans constitue en effet la plus importante zone sismique d’Europe avec des secousses meurtrières à Skopje en 1963, à Thessalonique en 1978, à Athènes et à Istanbul en 1999 et, plus récemment, à Tirana en 2019. Dans les Cyclades, le dernier grand tremblement de terre remonte au 9 juillet 1956 : Amorgos fut victime d’un violent séisme d'une magnitude de 7,5 qui provoqua un tsunami jusqu’en Crète, entraîna d’importantes destructions et causa la mort de 53 personnes à Santorin, à Anafi, à Naxos et à Paros. Avec son volcan calme mais toujours actif et sa position, au croisement de deux lignes volcaniques sous-marines, Santorin fait l’objet d’un suivi constant de la part des activités. Depuis 2012, des « essaims sismiques » (secousses répétées) sont y fréquemment enregistrés, faisant craindre l’approche d’une forte éruption volcanique.

En cas de séisme

Voici les principaux conseils donnés par les ambassades. Avant de partir, préparez et conservez à portée de main un « kit d’urgence » : lampe de poche, piles, trousse de premiers secours, bouteilles d’eau, barres énergétiques, pastilles désinfectantes pour l’eau, moyens de paiement, sifflet en métal, etc. Lors du séisme, si vous êtes dans un bâtiment : demeurez à l’intérieur, abritez-vous sous un meuble lourd (table, bureau, lit) ou, sinon, éloignez-vous des portes et fenêtres, et accroupissez-vous le long d’un mur. Si vous êtes dans un ascenseur : appuyez sur les boutons de chaque étage et sortez dès que vous le pouvez. Si vous êtes dans la rue : demeurez à l’extérieur, réfugiez-vous dans un endroit dégagé, à l’écart des immeubles et de la foule. Si vous êtes en voiture : arrêtez-vous à l’écart des immeubles et des ponts sans bloquer la route, demeurez à l’intérieur du véhicule, écoutez la radio pour connaître les consignes des autorités, ne sortez pas de votre véhicule et attendez que l’on vous porte secours si des fils électriques sont tombés sur votre voiture. Si vous êtes dans un autobus : demeurez assis jusqu’à ce qu’il s’arrête, réfugiez-vous ensuite dans un endroit protégé ou restez assis, penchez-vous vers l'avant et protégez votre tête.

Comment s’y rendre

La quasi-totalité des îles habitées des Cyclades est reliée en ferry ou en hydroglisseur au Pirée, le principal port d’Athènes. Là, les bateaux partent surtout des portes E6, E7, E9 et E10 (en face et au sud de la station de métro). Kéa et Kythnos ne sont pas desservies du Pirée, mais du port du Lavrio, près du cap Sounion, accessible en bus de la gare routière Pedion tou Areos, dans le centre d’Athènes. En été, des hydroglisseurs partent également de Lavrio pour Sérifos, Sifnos et Milos. Toujours dans l’Attique, le port de Rafina est très pratique, puisque situé près de l’aéroport d’Athènes. Il dessert les îles voisines d’Andros et de Tinos, ainsi que Mykonos, Naxos, Paros, Ios et Santorin. Les liaisons inter-îles sont nombreuses, mais ce sont Syros, Mykonos, Paros et Naxos qui profitent du plus grand choix. On peut aussi rejoindre certaines îles avec les ferries reliant Le Pirée à la Crète ou au Dodécanèse. Côté avion, Naxos, Paros, Syros, Mykonos, Santorin et Milos disposent d’un aéroport avec des liaisons nationales (Athènes, Thessalonique…) et avec l’Europe en saison, notamment Mykonos qui est la mieux desservie au départ de la France (Paris, Bordeaux…).

Les effets du tourisme

Depuis un siècle, les Cyclades ont été transformées par le développement du tourisme, devenu la première ressource de l’archipel à partir des années 1960. Cela a entraîné un recul d’activités ancestrales telles que l'artisanat, l’agriculture et la pêche. Ainsi, par exemple, on constate l’abandon de l’agriculture en terrasse qui avait marqué les paysages des Cyclades depuis l’Antiquité. Les ports ont été aménagés pour recevoir ferrys, navires de croisière et bateaux de plaisance. L’habitat s’est quant à lui concentré sur le littoral. Résultat, les villages créés dans les terres pour échapper aux pirates depuis le Moyen Âge sont désormais désertés. Sur les côtes, les maisons en pierres sèches ont été remplacées par des habitations blanchies à la chaux : une mesure imposée par les dictateurs grecs pour des raisons d’hygiène, mais surtout depuis les années 1970 à des fins esthétiques. Les îles les plus touristiques de Mykonos (2 millions de visiteurs en 2018), Santorin, Paros, Antiparos et Ios sont ainsi atteintes d’une véritable « rougeole blanche » avec la prolifération chaotique d’hôtels et villas privées depuis les années 2000. Les mêmes îles sont aujourd’hui les plus touchées par le manque d’eau, l'érosion des côtes et la pollution engendrée par la forte affluence en été.