Richesses agricoles et industries de pointe

Les terres fertiles de la plaine du Pô sont propices à la culture des céréales (blé et maïs), des légumes, des arbres fruitiers et de la vigne. La région cultive de nombreux produits d’excellence jouissant d’une appellation d’origine : les cerises de Vignola, les poires et les pêches d’Emilie-Romagne, l’ail de Voghiera, l’asperge verte d’Altedo… Elle est aussi la première région italienne productrice de betterave sucrière. Les cépages lambrusco, sangiovese, albana, trebbiano entrent dans l’élaboration de vins de qualité, moins connus cependant que leurs voisins toscans ou vénètes. L’élevage bovin et porcin y est également très développé.

Quant à l’industrie, tous les secteurs sont représentés avec, en tête, une industrie mécanique dont la réputation a depuis longtemps franchi les frontières du pays : constructeurs automobiles et motocyclistes, carrossiers et préparateurs sont implantés dans les provinces de Modène, de Reggio Emilia et de Bologne, avec Ducati, Ferrari, Italjet, Moto Morini, Maserati, Lamborghini, etc. Autres secteurs représentés dans la région : l’industrie agroalimentaire du côté de Parme avec Barilla et Parmalat, le textile à Carpi, la céramique à Faenza et Sassuolo, l’industrie chimique à Ravenne, le biomédical à Mirandola, etc.

Un tourisme discret mais dynamique

Le tourisme occupe une place importante dans l’économie régionale et c’est la Riviera romagnole qui attire la majorité des voyageurs : la côte adriatique est fréquentée chaque année par environ 10 millions de vacanciers, pour la plupart italiens, allemands et hollandais. Les villes attirent les amateurs d’art, en grande partie étrangers, tandis que la qualité de la cuisine et des produits d’Emilie-Romagne en font une destination de plus en plus plébiscitée par un tourisme oeno-gastronomique.

A gauche toute !

Dans le paysage politique italien, l’Emilie-Romagne s’affirme comme une région historiquement très à gauche. Depuis 1970, les présidents de région qui se sont succédé à la tête de l’Emilie-Romagne sont tous issus de partis de gauche, à commencer par le Parti Communiste de 1970 à 1990.

Le président actuel est Stefano Bonaccini, issu du Parti Démocratique (PD), un parti de gauche. En charge depuis 2014, il a été réélu lors des élections régionales qui ont eu lieu le 26 janvier 2020. Ces dernières ont été attentivement suivies par toute la péninsule : en effet, son adversaire principale était Lucia Borgonzoni, membre de la Lega, un parti de droite qui gagne du terrain sur tout le territoire italien. Une victoire de la Lega en Emilie-Romagne aurait non seulement marqué un changement d’orientation politique historique pour la région, mais aurait pu déstabiliser voire faire chuter le gouvernement national italien de centre gauche, déjà fragilisé face à une droite conquérante. Aussi, Matteo Salvini, le leader de la Lega, s’est lancé dans une vaste opération de séduction afin de dissoudre l’attachement historique des Émiliens et des Romagnols à la gauche. Il y a multiplié les apparitions, tandis que dans les villes, on a pu assister à des manifestations spontanées anti-Lega, notamment celles du “mouvement des sardines”. Finalement, l’Emilie-Romagne a choisi de rester fidèle à sa couleur politique avec 51,24 % de votes en faveur de Stefano Bonaccini contre 43,63 % de voix pour Lucia Borgonzoni.