Des premiers contreforts aux cimes des Apennins

Les collines du piémont présentent des bois de chênes, châtaigniers, cerisiers, charmes, sorbiers et frênes. A partir d’une altitude de 700 à 800 mètres, les feuillus laissent la place aux conifères et aux hêtres. Sangliers, renards, porcs-épics, blaireaux, daims, lièvres et même loups peuplent les forêts sauvages des pentes apenniniques. On assiste par ailleurs à la progressive augmentation des surfaces boisées dans la région, les aires moins rentables pour l’agriculture sont abandonnées et recolonisées par la forêt ou reboisées par l’homme.

Deux parcs nationaux, que l’Emilie-Romagne partage avec sa voisine toscane, protègent cette nature incontaminée : Le Parco nazionale dell’Apennino Tosco-Emiliano intéresse le sud des provinces de Parme et de Reggio Emilia. Le parc abrite de nombreuses espèces animales comme le loup et l’aigle royal, de vastes forêts de hêtres et une flore endémique qui fait le bonheur des botanistes, avec des espèces rares comme la Primula appenninica, une variété de primevère. Le Parco nazionale delle Foreste Casentinesi, Monte Falterona e Campigna, au cœur de l’Apennin tosco-romagnol, s’étend sur le sud-ouest de la province de Forlì-Cesena et le nord-est de la Toscane. Le parc protège un écosystème forestier exceptionnel, parmi les mieux préservés d’Europe, et la plus importante population de loups de l’Apennin septentrional. Le Monte Falterona, côté toscan, culmine à 1 645 m et c’est sur ses pentes que jaillit la source de l’Arno, le fleuve qui traverse Florence et Pise.

La côte adriatique, paradis des ornithologues

La face côtière est caractérisée par ses longues plages de sable drainant un tourisme balnéaire, mais aussi par de vastes aires protégées. Le Parco regionale del Delta del Po s’étend sur une superficie de plus de 500 km2. Outre le delta du Pô, il englobe les embouchures d’autres fleuves de l’Emilie-Romagne (le Reno et le Bevano). Le parc présente des zones humides composées de marais, d’étendues d’eau saumâtre et de tourbières abritant un riche écosystème. Elles constituent le refuge des nombreuses espèces ornithologiques qui y trouvent un environnement idéal pour la nidification. C’est le paradis des passionnés de birdwatching qui viennent y observer oiseaux migrateurs et espèces sédentaires : flamants roses, hérons, martins-pêcheurs, rousserolles, canards sauvages... Les marais de Comacchio, qui constituent la zone humide la plus vaste d’Italie, abritent plus de 300 espèces d’oiseaux ainsi qu’une grande variété de poissons dont l’anguille, la spécialité culinaire du coin. Plus au sud, le Parc des Salines de Cervia, avec ses 827 ha de bassins d’extraction du sel, est une étape importante le long des routes migratoires empruntées par les oiseaux. On y observe des colonies de flamants roses venues se régaler de l’Artemia salina, un petit crustacé rouge qui se nourrit d’algues et de détritus, contribuant à nettoyer naturellement l’eau des salines. Enfin, plusieurs forêts et pinèdes sont protégées, comme la forêt de Mesola dans la province de Ferrare et la pinède de Classe près de Ravenne. La végétation y est constituée d’arbres côtiers : pin parasol, chêne vert, saule, peuplier. Une faune variée y évolue : mammifères (cerf, renard roux, blaireau, furet), oiseaux (pic, aigrette, chouette hulotte), reptiles (tortue des marais, vipère, couleuvre).