Monter sur le toit du Massif central

Prêt à grimper le plus haut sommet du Massif central ? Il s’agit bien du puy de Sancy qui culmine à 1 886 mètres. Plusieurs randonnées y mènent. Côté Mont-Dore, la boucle de 7,2 km est la plus rapide. Des randonnées en itinérance passent également au sommet : le GR 30 et ses 198 km qui fait le tour de nombreux lacs du Sancy, ou encore la Boucle du Sancy et ses 84,5 km durant lesquels vous découvrirez les deux versants du massif en passant par la réserve naturelle de la vallée de Chaudefour.

En haut du puy de Sancy, une vue à 360° vous attend. En face de vous se dessinent les monts du Cantal. Ils constituent le volcan le plus grand d’Europe. Le GR 400 permet d’en faire le tour. 140 kilomètres et 4 635 mètres de dénivelé sont au programme. Pour les amateurs de randonnée à la journée, ce GR se découpe aussi en petites boucles qui permettent d’apprécier les monts et vallées incontournables : puy Griou, puy Mary, col de Prat de Bouc, brèche de Rolland, vallée de la Cère, de la Jordanne… Tout au long de votre parcours vous serez entouré de magnifiques paysages, ce qui récompense l’effort fourni !

Le Massif central s’étend jusqu’en Haute-Loire, et bien après. Ici, le mont Mézenc attend les randonneurs. Depuis les Estables, sur 7 km, vous marchez déjà dans le parc naturel régional des Monts d’Ardèche. De magnifiques points de vue, notamment sur les montagnes, se révèlent au fur et à mesure de l’avancée.

Un pied dans les paysages classés

Dans le Puy-de-Dôme, la Chaîne des Puys et la faille de Limagne sont à voir à pied. Pas moins de 80 volcans composent la chaîne, les randonnées sont plus que nombreuses. L'incontournable ? Le puy de Dôme en montant par le « chemin des muletiers » et en redescendant par le « chemin des Chèvres », la vue est superbe de ce côté. Le Pariou est également à faire. La randonnée des Puys de Jumes, de la Coquille et des Gouttes, de 15,5 km, a été réaménagée. Elle offre un panorama unique sur le puy de Dôme, le Pariou, Côme, les puys des Gouttes et Chopine et en fond le massif du Sancy. La boucle des Dômes, une itinérance de 49 km, permet de découvrir une grande partie de ces volcans.

Et la faille de Limagne dans tout ça ? Cette séparation entre le plateau des Dômes et la plaine de Limagne peut également se voir en marchant. Pour cela, direction Ceyrat et la randonnée du Chaos de la Faille de 8 km. Elle mène les randonneurs au plus près de la faille, à proximité des immenses rochers au fin fond de la forêt.

Avancer au fil de l’eau

Avez-vous déjà suivi le cours d’une rivière ? Pour vivre cette expérience unique, direction l’Allier, où la « Via Allier » permet de relier Billy à Saint-Yorre. Cette voie verte de 27 km s’accompagne de différentes boucles à faire à pied : la boucle des Sources de 12 km, la boucle des Isles de 12 km et la boucle du Lac de 6,3 km. Cette dernière est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Certaines rivières ont décidé d’emprunter des chemins plus ou moins tranquilles. L’Ourzie est l’une d’elles. En Haute-Loire, à Solignac-sur-Loire, elle décide de se faufiler sous les coulées basaltiques, puis de faire un grand saut du haut d’une falaise de 27 m pour ensuite devenir la Beaume. Un spectacle magnifique qui se découvre après avoir marché 10,6 km en suivant la boucle appelée « La cascade de Beaume », au départ de Solignac-sur-Loire.

Dans le Cantal, les ruisseaux et rivières sont tout aussi aventuriers. La randonnée « Les cascades », partant d’Albepierre-Bredons pour 9 km et 372 mètres de dénivelé, mène à trois magnifiques cascades : Vergnes, Prés Longs et Prapsou. Vous ne pouvez plus vous passer de ce spectacle ? Remontons dans le Sancy, au Mont-Dore, où vous attend la plus haute cascade d’Auvergne avec ses 32 m. Le tracé « La grande cascade » vous mènera à cette impressionnante chute dans les roches volcaniques.

Toutes ces rivières trouvent leurs sources à un endroit précis. Dans le Cantal, les sources de la Jordanne se cachent dans le cirque glaciaire de Mandailles. Le sentier « Le col de Cabres » de 6,6 km permet de les découvrir. Multiples courts d’eau, forêts, zones d’estives, vallée de la Santoire… : les paysages cantaliens se révèlent tout au long de la randonnée.

Suivre les pèlerinages

Le tracé le plus connu est définitivement celui des chemins de Compostelle débutant au Puy-en-Velay, pour traverser le plateau de la Margeride, l’Aubrac, la vallée du Lot et enfin quitter l’Auvergne. Ce sentier offre de nombreux gîtes permettant de faire étape tout le long du chemin. Des navettes sont également mises en place pour pouvoir revenir au Puy-en-Velay et faire quelques étapes, par exemple. Le chemin de Stevenson part également du Puy-en-Velay et va rejoindre Alès, dans le Gard. Soit pas moins de 272 km balisés. Cet itinéraire aurait été emprunté par l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson en 1878.

Marcher vers les savoir-faire locaux

Que diriez-vous d’une virée dans les vignobles du célèbre Saint-Pourçain ? Suivez le circuit « De la rivière à la vigne ». Sur 21,4 km le sentier traverse les vignes des Gravoches, le bois de Touzets et les bocages bourbonnais. La découverte se poursuit dans le Puy-de-Dôme, à Neschers. La randonnée « Les croix basses » (6 km) suit une ancienne voie romaine et traverse les anciens bourgs vignerons.

La papeterie est l’un des savoir-faire phares du Livradois-Forez depuis la fin du XVe siècle. De l’eau, des moulins, des forêts constituent le décor qui abrite les 7 km du « Chemin des papetiers ». Les moulins se retrouvent en Haute-Loire, sur le plateau d’Ally. Cette fois-ci ce sont des moulins à vent. Ils s’élèvent au milieu des champs de céréales et des prairies d'élevage. Cet ancien patrimoine fait face à celui du XXIe siècle : les éoliennes. Un avant/après très intéressant que l’on découvre en suivant les 12,6 km de la randonnée « Les moulins à vent », au départ d’Ally.

Dans les montagnes cantaliennes, à Pailherols, le circuit « Ma montagne », de 10 km, a été aménagé et complété par des œuvres d’art contemporaines qui rendent hommage aux buronniers. Le sentier mène vers la montée aux estives. Les sculptures de claies qui ponctuent la rando représentent les barrières mobiles utilisées par les vachers pour rassembler et parquer les troupeaux. Sur place, les vues sur les volcans s’enchaînent pour le plus grand plaisir des buronniers avant... et le nôtre aujourd’hui.

S’approcher des légendes auvergnates

En Auvergne, les légendes sont nombreuses et les histoires très différentes des unes des autres. Certaines randonnées leurs sont dédiées et mènent les marcheurs jusqu’au lieu de l’action. Dans le Cantal, le « Trou du diable », ou Lou Gourd des Drat en patois, à Vitrac, est un sentier de 11 km qui mène à un extraordinaire chaos de rochers. Cet ensemble barre le cours de la rivière Rance. La légende ? Le seigneur de Muratet, désespérant de ne pas trouver de source d’eau, aurait fait un pacte avec le diable : son âme contre un ruisseau au pied de sa maison avant le chant du coq. Le diable n’aurait pas achevé son travail et aurait été surpris par le coq. Il serait entré dans une telle colère qu’il aurait créé le chaos de rochers. Or, le seigneur, ne souhaitant pas donner son âme, aurait en réalité réveillé le coq à l’aide d’une bougie...

Le diable aurait aussi sévi dans l’Allier, au château de Saligny-sur-Roudon. L’épouse d’un duc de Normandie, ne pouvant pas avoir d’enfant, aurait demandé au diable de l’aider. Robert naît, mais il serait vite devenu une personne violente et cruelle. Oserez-vous faire la randonnée portant son nom et partant de son château ? Les 15 km de « La légende de Robert le diable » vous attendent.

En Haute-Loire, le diable laisse sa place à la bête du Gévaudan. A Chanaleilles, un circuit de 20 km permet de partir sur les traces de cette légende nationalement connue qui aurait mangé une centaine de personnes au XVIIIe siècle. Comment va se passer votre randonnée ? Dans les Combrailles puydômoises, ce n’est pas une bête qui a fait la légende du viaduc des Fades, mais deux sœurs extravagantes, ou un peu folles. Elles auraient exploité un moulin, en bas de la vallée. Un jour, elles auraient eu l’idée de construire un pont pour traverser plus facilement la Sioule. Les habitants, plus suspicieux que reconnaissants, le surnommèrent le pont des Fadas. La randonnée « La ronde du méandre au viaduc », de 9 km, offre de magnifiques vues sur le viaduc et permet de découvrir le merveilleux et surprenant méandre de Queuille.

S’étonner face aux curiosités naturelles

La géologie a ses raisons que… personne n’ignore, du moins les scientifiques, mais qui nous étonnent toujours ! Ces paysages nous émerveillent par leur rareté, par leurs différences, par leurs formes, par leurs couleurs. Et on ne peut y accéder qu’en empruntant les sentiers de randonnée, privilège des marcheurs. Dans le Puy-de-Dôme, à Boudes, « La Vallée des saints » de 6 km fait voyager les marcheurs au Colorado. Les cheminées d’argile rouge se dressent au milieu de la verdure luxuriante entourée de vignobles. Dans la même veine, le ravin de Corbœuf en Haute-Loire vaut aussi le détour : même si son accès est interdit, un chemin de 3 km permet d’en faire le tour. Les coulées volcaniques ont créé un chaos impressionnant dans le Cantal. A Thiézac, le sentier de « La porte du lion » (7,8 km) permet de le traverser, de le contempler, de croiser des cascades et d’arriver en haut de la fameuse porte. Cette randonnée passe par le hameau de Niervèze, où deux maisons au toit de chaume sont absolument à voir. Toujours issue de l’activité volcanique, plus précisément des coulées de lave du puy de Côme, la cheire de Pontgibaud est un lieu à découvrir. La randonnée (7,5 km) part de la ville et s’enfonce rapidement dans les sentiers entourés de noisetiers, de bouleaux. Le décor devient féerique.

Les règles du bon randonneur

La nature ouvre ses portes, respectez-la ! En Auvergne, le randonneur évolue dans une nature parfois fragile, souvent protégée, il est important de la respecter et de la préserver en suivant les sentiers tracés, marqués et entretenus.

Tous les sentiers ne sont pas accessibles toute l’année. Il est important de se renseigner avant de se lancer dans une randonnée.

Les détritus sont à mettre dans les poubelles et s’il n’y en a pas, ce qui est le cas en pleine montagne, ils sont à emporter dans son sac.

Les feux sont interdits.

Les chiens sont à tenir en laisse. Ils ne sont pas autorisés sur toutes les randonnées.

Une randonnée, quelle que soit sa longueur et sa difficulté, se prépare : vérifier la difficulté, la météo, préparer son équipement (chaussures de marche, bouteille d’eau, crème solaire, coupe-vent, cape de pluie, bâton...), etc.

La flore est à respecter, ne coupez pas les fleurs, certaines sont d’ailleurs protégées.

La faune habite ici, il est important de la respecter également, de ne pas l’effrayer.

Des troupeaux (vaches, moutons...) peuvent se trouver sur le chemin, surtout en période d’estive. Ne pas approcher les animaux est une des règles de base pour la sécurité du randonneur.

Lorsque le randonneur traverse un pré, il doit absolument refermer les clôtures et les barrières.

Pratique

Retrouvez toutes les randonnées en ligne sur les sites des offices de tourisme et également sur le site Balirando pour les randonnées du Puy-de-Dôme et avec l'application Cantal Rando & Découvertes pour le Cantal.